En quel sens nos parole peuvent-elles dépasser nos pensées?
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Termes du sujet:
En quel sens: quelle est la signification, comment comprendre l'expression et donc éviter un contresens: dans
quelles limites peut-on accepter ce dire ?
DIRE: signifie ici affirmer en connaissance de cause, mais cela désigne aussi l'opinion qui dit n'importe quoi, qui
se contente d'affirmer ce qu'elle affirme, qui transforme son désir en vérité universelle.
PENSÉE: Faculté de connaître, de comprendre, de juger, de raisonner, qui est censée caractériser l'homme, par
opposition à l'animal.
Synonyme d'entendement, de raison.
PENSER: Exercer une activité proprement intellectuelle ou rationnelle; juger; exercer son esprit sur la matière de
la connaissance; unir des représentations dans une conscience.
Parole
La parole est nécessairement individuelle, et suppose un sujet actif.
Par elle on s'approprie une langue.
La parole est
ce par quoi le sujet exerce sa fonction linguistique.
Dépassement, dépasser: laisser en arrière, derrière soi, devancer; aller au-delà de certaines limites, excéder,
outrepasser.
Se dépasser: s'efforcer de sortir de soi-même, d'aller vers une transcendance.
I - LES TERMES DU SUJET
La parole c'est le langage dans sa réalisation vocale par opposition à l'écrit.
Toutefois, dans un sens large, elle
désigne toute expression transitant par les voies du langage.
La pensée recouvre toute production mentale
intérieure en dehors de sa transmission.
En un sens strict il s'agit des produits de l'intelligence.
II - ANALYSE DU PROBLÈME
La formulation de la question conduit à s'interroger sur le décalage existant entre la pensée comme manifestation
intérieure et le langage qui l'extériorise.
La parole déforme-t-elle la pensée ou la traduit-elle fidèlement ? Y a-t-il
plus dans la parole que dans la pensée ?
Mais la notion de dépassement, si on la prend dans une autre perspective, dévoile une nouvelle dimension du
rapport langage-pensée : avec la parole, la pensée se dirige dans un autre univers que le sien, se niant et
s'affirmant en même temps.
III - LES GRANDES LIGNES DE REFLEXION
Dans un premier temps, on développera certains aspects généraux des rapports entre langage et pensée.
Ensuite, il
convient de s'intéresser aux différentes modalités d'écart entre les deux notions.
Enfin, on montrera que
l'adéquation parfaite entre langage et pensée n'est qu'un mythe ou conduit à l'appauvrissement de l'un et de l'autre.
IV- UNE DEMARCHE POSSIBLE
A - LA PENSEE A BESOIN DU LANGAGE
1 - Pas de pensée sans langage
La pensée ne peut réellement se concevoir sans l'existence du langage qui lui fournit quelques uns de ses moyens
d'élaboration et par le biais des échanges entre individus, des stimulants et des matériaux.
Dire que nous pensons en mots, comme on paye en francs ou en dollars, c'est définir le mot comme l'unité de la
pensée.
Loin d'être deux mondes radicalement extérieurs, « incommensurables » comme le disait Bergson, le langage
et la pensée apparaissent ici comme absolument consubstantiels..
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