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Doit-on limiter l'expérimentation sur le vivant ?

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« RAPPEL DE COURS: BIOLOGIE & ETHIQUE Le développement actuel des sciences biologiques pose également un problème d'un tout autre ordre : un problème moral et politique.

Les manipulations génétiques, les OGM, bref, toutes les pratiques permises par l'essor de la biotechnologie conduisent à s'interroger sur les pouvoirs non maîtrisés, et donc angoissants, que cet essor peut libérer.

Descartes formulait le projet général d'une science qui pourrait rendre les hommes « comme maîtres et possesseurs de la nature ».

Mais ce qui était promesse au xviie siècle n'est-il pas devenu menace aujourd'hui ? Le généticien contemporain est-il une figure moderne de l'apprenti sorcier ? Il ne faut pourtant pas se laisser dominer par l'inquiétude que de tels problèmes ne manquent pas de faire naître.

Il ne faudrait pas en effet que la vigilance éthique à l'égard dé la biotechnologie, légitime en elle-même, conduise à une « technophobie » alimentée par le mythe de la restauration ou de la préservation d'une nature originaire et pure. Il faut analyser un conflit possible entre deux perspectives qui semblent toutes deux nécessaires (l'expérimentation et sa limitation).

Mais il faut distinguer la nécessité en jeu dans ces deux perspectives pour mettre en évidence la nécessité pratique, morale qui apparaît dans l'exigence de limitation de l'expérimentation sur le vivant.

On "doit" limiter au sens d'un devoir-être : contre les faits et leur barbarie la conscience morale réagit en affirmant la nécessité d'une norme.

Faut-il alors bannir toute expérimentation sur le vivant ? Le sujet, en utilisant le verbe "limiter", semble déjà reconnaître qu'il ne s'agit pas de bannir toute expérimentation : en effet limiter ce n'est pas interdire ni bannir.

Pourquoi cette interdiction pure et simple est-elle problématique ? Il faut envisager l'autre type de nécessité qu'implique le sujet : cette nécessité est non plus pratique mais d'ordre théorique.

Qu'implique la limitation pour la méthode expérimentale ? Sont-elles compatibles ? Il faut insister sur la nécessité de l'expérimentation dans le progrès et l'affinement des théories scientifiques, ainsi que sur la caractérisation de cette nécessité.

Limiter, c'est alors chercher un critère qui permette de légitimer ou non l'expérimentation, qui permette d'accorder la nécessité pratique et la nécessité théorique.

Quel peut-être ce critère ? Pour démarrer. Un intitulé qui renvoie, en filigrane, aux relations et liens entre la biologie et l'éthique, l'usage systématique de l'expérience posant, ici, des problèmes particuliers, dévoilant une dimension éthique.

Les limites sont, en effet, morales. Conseils pratiques. Analysez minutieusement les termes expérimentation (interrogation méthodique des phénomènes pour vérifier une hypothèse) et vivant (tout système organisé, s'autoréparant et se reproduisant).

Vous remarquerez que le sujet ne porte pas seulement sur l'homme.

Si le problème des limites - des bornes, des barrières - à l'expérimentation surgit dans toute son acuité avec la personne humaine, néanmoins, il apparaît ici plus général. Bibliographie Pierre THUILLIER, Les biologistes vont-ils prendre le pouvoir ?, éd.

Complexe. Jean BERNARD, De la biologie à l'éthique. Buchet-Chastel.

GUY DURAND, La bioéthique, Cerf. Introduction L'expérimentation humaine pose question du point de vue épistémologique et du point de vue éthique.

L'autre, mon double même s'il paraît l'étape incontournable au développement de la connaissance du vivant, est justement limite car il est un autre moi. I - Dans quelles conditions se pose la question ? a) L'expérimentation n'est pas l'observation ou du phénomène naturel ou des résultats codés en laboratoire, cernés par un système de référence.

Elle est vérification d'une hypothèse c'est-à-dire à la fois étape pour comprendre et risque pour appliquer. L'objet en est l'homme.

Vivant, à naître, près de mourir, il est touché dans son corps, modifié dans sa vie psychologique, atteint dans sa descendance.

La gravité des conséquences est liée à la conscience, personnelle du vécu de l'opération.

Et pourtant, quel médicament par exemple, serait mis sur le marché sans avoir fait l'expérimentation en aveugle et double aveugle, c'est-à-dire sur une population censée ne pas connaître à qui est destiné la molécule testée.

Ce qui fonctionne sur l'animal n'est jamais parfaitement identique aux effets sur l'homme.. »

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