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Doit-on concevoir des limites à l'expérimentation sur le vivant ?

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« RAPPEL DE COURS: BIOLOGIE & ETHIQUE Le développement actuel des sciences biologiques pose également un problème d'un tout autre ordre : un problème moral et politique.

Les manipulations génétiques, les OGM, bref, toutes les pratiques permises par l'essor de la biotechnologie conduisent à s'interroger sur les pouvoirs non maîtrisés, et donc angoissants, que cet essor peut libérer.

Descartes formulait le projet général d'une science qui pourrait rendre les hommes « comme maîtres et possesseurs de la nature ».

Mais ce qui était promesse au xviie siècle n'est-il pas devenu menace aujourd'hui ? Le généticien contemporain est-il une figure moderne de l'apprenti sorcier ? Il ne faut pourtant pas se laisser dominer par l'inquiétude que de tels problèmes ne manquent pas de faire naître.

Il ne faudrait pas en effet que la vigilance éthique à l'égard dé la biotechnologie, légitime en elle-même, conduise à une « technophobie » alimentée par le mythe de la restauration ou de la préservation d'une nature originaire et pure. Pour démarrer. Un intitulé qui renvoie, en filigrane, aux relations et liens entre la biologie et l'éthique, l'usage systématique de l'expérience posant, ici, des problèmes particuliers, dévoilant une dimension éthique.

Les limites sont, en effet, morales. Conseils pratiques. Analysez minutieusement les termes expérimentation (interrogation méthodique des phénomènes pour vérifier une hypothèse) et vivant (tout système organisé, s'autoréparant et se reproduisant).

Vous remarquerez que le sujet ne porte pas seulement sur l'homme.

Si le problème des limites - des bornes, des barrières - à l'expérimentation surgit dans toute son acuité avec la personne humaine, néanmoins, il apparaît ici plus général. Bibliographie Pierre THUILLIER, Les biologistes vont-ils prendre le pouvoir ?, éd.

Complexe. Jean BERNARD, De la biologie à l'éthique. Buchet-Chastel.

GUY DURAND, La bioéthique, Cerf. Introduction L'expérimentation humaine pose question du point de vue épistémologique et du point de vue éthique.

L'autre, mon double même s'il paraît l'étape incontournable au développement de la connaissance du vivant, est justement limite car il est un autre moi. I - Dans quelles conditions se pose la question ? a) L'expérimentation n'est pas l'observation ou du phénomène naturel ou des résultats codés en laboratoire, cernés par un système de référence.

Elle est vérification d'une hypothèse c'est-à-dire à la fois étape pour comprendre et risque pour appliquer. L'objet en est l'homme.

Vivant, à naître, près de mourir, il est touché dans son corps, modifié dans sa vie psychologique, atteint dans sa descendance.

La gravité des conséquences est liée à la conscience, personnelle du vécu de l'opération.

Et pourtant, quel médicament par exemple, serait mis sur le marché sans avoir fait l'expérimentation en aveugle et double aveugle, c'est-à-dire sur une population censée ne pas connaître à qui est destiné la molécule testée.

Ce qui fonctionne sur l'animal n'est jamais parfaitement identique aux effets sur l'homme. b) Les limites sont triples.

On peut envisager le cas de démesure c'est-à-dire où le pouvoir de la science dépasse le projet humain.

Au nom de l'intérêt singulier, peut-on sacrifier le collectif ? Par exemple, un programme pour surdoué est-il compatible avec le respect du genre humain ? L'expérimentation peut aussi être d'un apport nul pour la connaissance car exceptionnelle.

Procréer après la ménopause, est-ce utile à la connaissance du vivant ? Enfin, l'expérience peut être contraire à l'homme dans son individualité ou dans sa généralité.

Les « meilleurs des mondes » sont autant de preuves des effets du comportementalisme plaçant la liberté au rang de tragédie. c) Enfin, qui juge ? Le politique a-t-il le pouvoir de gérer la recherche scientifique, d'organiser des zones d'application ? La science dépend-elle d'une conception politique de l'homme ? A moins que, comme c'est le cas chez nous, chaque secteur retrouve en son sein la présence de comités d'éthique.

Les thèmes agités par la bioéthique sont-ils pour ce comité des sages des enjeux de marchandage ou l'occasion d'avis mitigés ? A moins qu'on ne considère que la responsabilité du choix ne relève exclusivement du chercheur.

Mais Pasteur est-il moral lorsqu'il propose d'inoculer la rage sur des condamnés à mort ? II - Le point de vue épistémologique et la nécessité d'une ouverture.. »

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