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Doit-on dire que sans la société la conscience humaine ne s'éveillerait pas ?

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« Introduction Telle qu'elle nous apparaît spontanément, la conscience ne semble pas garder trace d'une origine sociale : elle nous semble purement individuelle, propre à notre personne.

Cependant, il faut reconnaître que la conscience s'altère lorsque le sujet se trouve durablement coupé de la société humaine : penser à l'exemple de Robinson Crusoé.

C'est donc que l'état de société n'est pas sans influence sur notre conscience.

Mais de quelle nature est cette influence, si la conscience elle-même ne montre aucun signe explicitement social ? La conscience peut-elle revendiquer un affranchissement fondamental de la société, lui servant même alors de fondement ? Ou bien cette conscience de liberté individuelle n'est-elle qu'une illusion, ouvrant alors la voie à une conscience intégralement déterminée par la nature sociale de l'homme ? I Dimension naturelle et individuelle de la conscience, Freud et Husserl - Freud : description du fonctionnement individuel de la conscience.

L'angle d'approche est ici résolument objectif : il s'agit de cerner la genèse physiologique et psychique de la conscience.

Celle-ci est exposée selon trois strates : l'inconscient, le pré-conscient et le conscient (L'Interprétation des rêves).

La conscience se présente ici comme un phénomène purement organique, lié à la nécessité d'une régulation de l'énergie psychique inconsciente, provenant des excitations nerveuses.

La conscience fait ici directement le lien entre la nature du monde et la nature de l'individu humain. -Husserl : nature de l'existence humaine se trouve dans la conscience.

La conscience n'est alors pas susceptible d'un quelconque "éveil" : elle est prédonnée existentiellement, nécessaire dans cette donation originelle.

Son origine n'est pas ce qui intéresse Husserl : la conscience est présentée comme ne dérivant de rien, mais comme fondant même l'existence possible du monde extérieur (Méditations cartésiennes).

Dès lors la société humaine pour Husserl ne saurait éveiller la conscience ; c'est plutôt le donné de la conscience qui permet l'instauration logiquement postérieure de cette société. II La conscience comme nature" dénaturante" : son fondement culturel, Heidegger et Sartre -Cependant, Husserl précise bien que la nature nécessaire de la conscience n'est pas la même que la nature du monde.

La conscience transcende la nature du monde, elle s'en abstrait.

La conséquence, c'est que sa nature ne peut être objectivement définie comme celle du monde peut l'être.

Et cette dé-naturation s'exprime dans le fait que cette nature humaine ne peut se suffire à elle-même individuellement : elle a besoin de la conscience de l'Autre pour faire face au monde.

Heidegger relaie ici Husserl, dans Etre et temps, en affirmant que la conscience de l'homme le situe nécessairement "dans un monde", et que dans ce monde, toute conscience humaine comprend l'existence d'autres consciences : c'est la structure commune aux consciences de l'être-au-monde (terme technique de Heidegger pour décrire la situation de la conscience vis-à-vis du monde). -Sartre explicitera cette communication des consciences dans leur perception d'elles-mêmes et du monde, à travers la notion d'intersubjectivité (communication mutuelle des consciences subjectives) (L'Être et le néant). Dans sa constitution même, la conscience fait face à l'existence d'autrui. Sartre s'inspire beaucoup de Heidegger pour cette idée, mais il la rend plus concrète : la communication entre conscience n'est plus si abstraite, mais s'inscrit bien dans une structure sociale historiquement déterminée, à laquelle répond un type de conscience. Cette théorie [l'existentialisme] est la seule à donner une dignité à l'homme, c'est la seule qui n'en fasse pas un objet.

Tout matérialisme a pour effet de traiter tous les hommes, y compris soi-même, comme des objets, c'est-à-dire comme un ensemble de réactions déterminées, que rien ne distingue de l'ensemble des qualités et de phénomènes qui constituent une table ou une chaise ou une pierre. Nous voulons constituer précisément le règne humain comme un ensemble de valeurs distinctes du règne matériel.

Mais la subjectivité que nous atteignons là à titre de vérité n'est pas une subjectivité strictement individuelle, car nous avons démontré que dans le cogito, on ne découvrait pas seulement soi-même, mais aussi les autres.

Par le je pense, contrairement à la philosophie de Descartes, contrairement à la philosophie de Kant, nous nous atteignons nousmêmes en face de l'autre, et l'autre est aussi certain pour nous que nous-mêmes.

Ainsi, l'homme qui. »

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