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Doit-on avoir peur de la science ?

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« Doit-on avoir peur de la science ? Analyse du sujet : Qu'entend-on par le terme de « science » ? La « science » désigne, dans son sens étymologique, l'ensemble des savoir acquis par l'homme au cours de son évolution, et l'ensemble des savoir à acquérir.

C'est donc un terme qui désigne davantage une démarche qu'un ensemble de connaissances statiques. C'est une somme de savoirs, toujours en évolution ; attention, le terme de « sciences » ne se limite pas aux sciences naturelles ou « pures », mais il englobe également les « sciences humaines », dont la scientificité peut être parfois mise en doute ; par ailleurs, on parle également de « science » pour désigner un savoir-faire, une habileté technique.

C'est ainsi que l'on parle de la science de l'ouvrier. En ce sens, la science désigne le domaine des connaissances rationnelles, par opposition à l'art qui est la maîtrise d'un ensemble de techniques.

Par exemple, la science médicale désigne l'ensemble des connaissances rationnelles sur la nature des maladies, alors que l'art de la médecine désigne la pratique du médecin pour remédier au développement d'une maladie. Problématique : Deux questions sont intrinsèquement contenues dans la notion de science : la première concerne ses limites : qu'est ce qui fait d'une discipline rationnelle une « science » ? La seconde concerne plutôt sa nature rationnelle et l'attitude qui en découle. De là, avoir peur de la science, c'est craindre la supériorité de la raison sur la technicité concrète ; c'est, de ce fait, craindre qu'elle ne révèle les mystères d'une vie jusqu'alors vécue dans rationalisation ; c'est, enfin, craindre que l'Homme ne devienne capable d'influer sur le cours de la vie et que la maîtrise dont il puisse faire usage nuise aux bonnes moeurs d'un monde dont la création dépasse l'humain. Il y aura lieu de se poser la question du sens de cette inquiétude et de cet attachement à une « nature » qui serait sacrée et à laquelle l'Homme ne devrait pas toucher. Esquisse de plan : 1.

La raison, principe supérieur ; la philosophie, science ultime et suprême : Dans la philosophie antique, la science est un savoir supérieur car il diffère en tous points des savoir-faire pratiques. Elle est l'érection de la raison en principe de connaissance universel, et est, de ce fait, le seul but légitime. Les sciences expérimentales, ou naturelles, sont teintées de pratique, de technique, ce ne sont donc pas des sciences supérieures ; à ce titre, la seule science suprême est la philosophie. Les amis du savoir n'ignorent pas ceci : quand la philosophie a pris possession de leur âme, cette dernière était étroitement liée au corps, et collée à lui ; elle était contrainte de voir les réalités pour ainsi dire à travers les barreaux d'une prison constituée par son corps, au lieu de le faire par ses propres moyens et à travers elle-même, et elle se vautrait dans une ignorance absolue.

La philosophie a bien saisi l'étonnant caractère de cette prison : elle est l'oeuvre du désir, en sorte que celui-là même qui est attaché a toutes chances de contribuer de la manière la plus efficace à sa propre captivité.

Ainsi, dis-je, les amis du savoir n'ignorent pas ceci : quand la philosophie a pris possession de leur âme dans cet état, elle la conseille avec douceur, elle entreprend de la délier.

Tout n'est qu'illusion, lui dit-elle, dans l'étude qui se fait par le moyen des yeux, tout n'est qu'illusion aussi dans celle qui se fait par le moyen des oreilles et des autres sens.

Elle la persuade de s'en dégager dans la mesure où leur usage n'est pas nécessaire, elle l'exhorte à se recueillir, à se concentrer sur elle-même, quel que soit par lui-même l'objet de sa pensée quand, isolée en elle-même, elle exerce cette pensée ; et en revanche, si l'âme envisage par d'autres moyens que cette pensée un objet, quel qu'il soit, qui diffère selon les circonstances, la philosophie la persuade de ne le tenir pour vrai en aucune façon.

Car il y a d'un côté les objets de ce genre, c'est-à-dire le sensible et le visible, et de l'autre, ce que l'âme voit par elle-même, c'est-à-dire l'intelligible et l'invisible.

PLATON. »

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