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Dissertation philosophie : peut-on perdre son temps ? Peut-on échapper au temps ?

Publié le 10/12/2023

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« Dissertation philosophie : peut-on perdre son temps ? Peut-on échapper au temps ? Le sujet 1 : « Est-il possible d’échapper au temps ? » La problématique du sujet • Nous sommes des êtres temporels puisque nous avons conscience du temps : notre mémoire, notre attention, notre imagination, nous permettent en effet de convoquer le passé, le présent et l’avenir dans ce que nous faisons ou pensons.

Pourtant ce pouvoir empêche-t-il le temps de passer ? De fait, le temps est également ce en quoi se déploie notre existence, et ce qui nous voue inéluctablement à la mort.

Mais alors, sommes-nous nécessairement impuissants face à lui ? • Echapper au temps pourrait signifier se soustraire à son passage, donc d’être immortel, ou encore lutter contre le passage du temps en essayant de se soustraire à ses effets ou en créant des points de résistance à son passage.

Enfin, il pourrait s’agir d’oublier que nous allons mourir ou de fuir la tristesse de l’idée de la mort. Plan détaillé 1.

L’homme ne peut échapper au temps A.

L’HOMME EST MORTEL • Le temps donne sa forme et sa limite à notre existence : la finitude définit l’existence humaine, si bien qu’il peut d’abord sembler vain de vouloir s’extraire du temps en désirant être immortel ou en masquant les signes du vieillissement. • Dans la Lettre à Ménécée, Épicure fait ainsi du « désir d’immortalité » le pire des désirs vides, à savoir ces désirs qu’il est impossible de satisfaire et qui en cela nous vouent au malheur et à l’excès.

Effacer les signes du vieillissement n’est pas échapper au temps mais se livrer à lui par la souffrance d’un combat perdu d’avance. B.

L’HOMME EST UN ÊTRE TEMPOREL QUI FAIT EXISTER LE TEMPS • Vivants promis à la mort, nous sommes également liés au temps par notre mémoire, notre attention et notre imagination, qui font que nous avons l’idée du temps, et que cette idée est celle d’une chose dont, comme le souligne saint Augustin, tout l’être est de passer. Le Monde • Face à cet adversaire insaisissable, nous ne pouvons qu’envier l’insouciance de la vie animale qui se trouve allégée du poids du temps inscrit en l’homme par le développement même de ses facultés intellectuelles.

C’est le sens de l’analyse nietzschéenne de l’oubli : si la mémoire qui nous rapporte au passé est ce qui rend possible la connaissance, elle est aussi ce qui nous fait souffrir en ce qu’elle nous rapporte à tout ce que nous avons perdu.

Or, comment « apprendre l’oubli » ? 2.

Il nous est possible de résister au passage du temps A.

IL EST POSSIBLE DE LUTTER CONTRE LE PASSAGE DU TEMPS • Pourtant, s’il est impossible de se soustraire au passage du temps ou de nous défaire de ces qualités intellectuelles qui nous le rendent sensible, toute lutte contre le temps est-elle vaine ? Le « désir d’immortalité » condamné par Epicure n’est-il qu’un désir vide, source de souffrance, ou n’y a-t-il pas une positivité de ce désir en ce qu’il nous porte à dépasser les limites de notre existence humaine ? B.

IL EST POSSIBLE DE CRÉER DE L’IMMORTALITÉ • S’il n’est pas possible de sortir du temps, il est pourtant possible de s’opposer à son passage : c’est en particulier le sens de l’analyse par Hannah Arendt de l’œuvre d’art : la spécificité de cette œuvre, parmi tous les objets du monde, réside précisément dans son rapport au temps.

Ni « produits de consommation » ni « produits de l’action » inscrits de façon précaire dans le temps, ni « objets d’usage » usés par le temps, les œuvres d’art, dit-elle, sont les seules créations humaines qui accèdent à une « immortalité potentielle » : l’œuvre d’art est bien un point fixe par lequel l’homme s’échappe du temps qui s’inscrit en lui par la répétition et l’incessant écoulement de sa vie biologique. • Cependant, ce qui nous pèse, n’est-ce pas avant tout l’idée que nous allons mourir, et nos œuvres d’art nous en empêchent-elles ? 3.

On peut échapper à l’idée que le temps nous condamne A.

NOUS POUVONS FUIR L’IDÉE DE NOTRE MORT • En réalité, nous sommes d’abord victimes du temps dans la mesure où penser le temps, c’est avoir l’idée de sa propre mort.

Mais si nous sommes impuissants à échapper à la mort, n’avons-nous pas le pouvoir d’échapper à la souffrance liée à l’idée que nous allons mourir ? • Dans les Pensées, Blaise Pascal évoque le divertissement comme le pis-aller trouvé par l’homme pour fuir l’idée qu’il va mourir.

S’il n’y a que l’idée de Dieu pour donner un sens à notre existence de mortels, nous avons toujours la possibilité, dit-il, de nous absorber dans cette fuite du temps et de nous-mêmes qui n’est que la marque de notre misère humaine. B.

L’IDÉE DE LA MORT DOIT NOUS RAPPELER AU SOUCI DE BIEN VIVRE • Mais le temps nous condamne-t-il vraiment ? Echapper vraiment au temps ne serait-il pas échapper non pas à l’idée que nous allons mourir mais à la tristesse produite par cette idée ? • Dans la Lettre à Ménécée, Epicure nous explique comment se délivrer de la crainte de la mort qui nous empêche de vivre.

La mort, dit-il, est un phénomène physique et une réalité que nous ne rencontrerons jamais, puisque nous sommes, en tant que vivants, le contraire d’elle. En ce sens, l’idée de la mort n’est pas à fuir : ce qu’il faut combattre, c’est la tristesse qui lui est liée, et nous ne pouvons la combattre qu’en nous appuyant sur l’idée vraie de la mort, qui nous rappelle à l’urgence de bien vivre. Conclusion En définitive, s’il est impossible de ne pas mourir, il est bien en notre pouvoir d’échapper au temps en nous délivrant de la souffrance et de l’impuissance produites par l’idée que le temps nous condamne à la mort.

Echapper au temps serait alors se libérer de la tristesse et regarder en face l’idée de notre propre mort pour profiter de ce temps qui nous est compté. [Reformulation du sujet] Se demander si l’on peut échapper au temps, c’est se demander si nous lui sommes nécessairement soumis.

A priori, on pourrait penser que nous ne pouvons pas nous soustraire à ce qui définit notre existence.

[Définition des termes du sujet] Le temps désigne à la fois le passé, le présent et l’avenir, auxquels nous nous rapportons respectivement par notre mémoire, notre attention, notre imagination.

En ce sens, on peut dire que nous sommes doublement temporels : si nous sommes, en tant que mortels, définis par le temps, il est aussi le produit de notre activité intellectuelle.

Mais alors, que signifierait échapper au temps ? Se soustraire au passage du temps serait d’abord être immortel ou résister à son passage, en créant des choses qui lui résistent.

[Problématique] Mais si nous sommes victimes du temps, n’est-ce pas dans la mesure où, quoi que nous fassions, il s’inscrit en nous par l’idée que nous allons mourir ? Tout le problème est de savoir si l’homme a les moyens d’échapper à ce qu’il est.

Nous cherchons à échapper à ce qui nous nuit : mais en quoi le temps serait-il mauvais pour nous ? [Annonce du plan] Nous verrons tout d’abord qu’il nous est impossible d’échapper au temps dans la mesure où il définit notre existence.

Mais n’avons-nous pas le pouvoir de résister à ce temps qui semble s’écouler indépendamment de nous ? Enfin, nous examinerons dans quelle mesure nous pouvons échapper au temps ou plutôt à ce par quoi il nous fait souffrir, c’est-àdire à l’idée qu’il nous condamne à la mort. 1.

On ne peut pas échapper au temps A.

NOUS SOMMES MORTELS Dans un premier temps, on pourrait penser que nous sommes les proies du temps en ce qu’il donne sa forme et sa limite à notre existence.

Le temps s’imprime en nous sous la forme de la croissance et du vieillissement, qui nous indique que nous allons mourir : la mortalité est bien ce qui définit toute existence.

Le temps fait donc partie de nous et il serait en ce sens absurde de croire que nous pouvons sortir de lui et fuir ses effets destructeurs.

Cette croyance peut tout au plus prendre la forme du fantasme de l’immortalité : on peut rêver prendre le contrôle du temps, se promener en lui, inverser son cours, il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’un rêve. Dans la.... »

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