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Dire d'un jugement qu'il est subjectif, est-ce dire qu'il est arbitraire ?

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« Introduction : Par jugement, on entend d'une un assentiment ou un refus du sujet par rapport à une représentation et d'autre part la proposition qui formule cet acte psychique à travers un langage.

Nos jugements sont toujours relatifs en tant qu'ils ne sont pas l'expression des choses elles mêmes, mais l'expression de notre expérience subjective des choses. Un jugement n'énonce pas le fait de la réalité m^me, mais le fait de notre expérience de la réalité, c'est à dire la déformation subjective de la réalité.

Cependant, peut on dire que les jugements sont arbitraires par ce qu'ils sont subjectifs? La forme des propositions peut être étudiée selon sa cohérence logique, et donc selon des lois qui n'ont rien d'arbitraire. Problématique : Tout jugement est subjectif, cela entraîne-t-il que tout jugement soit arbitraire? I : Tout jugement est subjectif 1.

Le jugement est toujours un acte du sujet.

Il est l'acte dans lequel le sujet enchaîne des représentations.

On peut dire avec Hobbes que tous les jugements reposent sur des procédures d'additions et de soustractions de représentations.

Le jugement peut donc être défini comme un calcul psychique dans lequel le sujet additionne ou soustrait des représentations. 2.

Il faut distinguer le jugement de l'ordre rationnel pur.

Cet ordre, qu'on le conçoive comme étant dans la nature des choses ou comme une construction de l'esprit humain, se caractérise par sa nécessité interne, tel qu'il est exprimé dans la logique pure ou dans les mathématiques. 3.

Le fait de juger vient d'un défaut de connaissance.

En effet, comme le dit Descartes, si nous avions un entendement infini, nous n'aurions pas besoin de juger car nous connaîtrions tout.

Mais, étant finis, nous associons librement des idées et parfois de façon arbitraire.

C'est donc le fait d'être un sujet fini qui nous entraîne à juger et qui entraîne la possibilité que le jugement soit arbitraire. Que notre volonté soit infinie, c'est d'abord l'objet d'une expérience.

La liberté s'éprouve, plus qu'elle ne se prouve.

Dans les deux premières « Méditations », Descartes en a fait l'expérience à travers le doute.

Par volonté libre, il s'est empêché de croire ce qu'il savait pourtant être vrai. La volonté est la seule faculté en nous qui soit finie.

Ni la mémoire, ni l'imagination, ni l'entendement ne sont infinis. C'est par la volonté que nous savons être à la « ressemblance » de Dieu.

La volonté est comme la marque de l'ouvrier sur son ouvrage, car elle est aussi grande en Dieu qu'en nous.

La seule différence entre Dieu et nous, de ce point de vue, est une différence relative, mais non pas absolue.

La volonté de Dieu se rapporte à un plus grand nombre d'objets parce qu'elle est associée en lui à d'autres facultés infinies elles aussi, comme l'entendement. La volonté s'exerce à l'égard de l'entendement, et non à l'égard d'elle-même. Se tromper, mais aussi pécher, c'est simplement donner son assentiment à une vérité ou un bien incertains, alors que la suspension du jugement est toujours possible.

La conception que se fait Descartes de la liberté ne se confond donc pas avec celle d'une certaine tradition chrétienne qui oppose la volonté à elle-même, dans une lutte entre le bien et le mal. II : Possibilité d'un critère du jugement objectif 1.

Le jugement consiste à associer des concepts ou des représentations, pour s'assurer que cette association n'est pas arbitraire, on peut se donner un critère d'objectivité.

Un tel critère est une norme qui définit ce que doit être le jugement pour ne pas être arbitraire et à laquelle on rapporte les jugements pour vérifier leur valeur de vérité.

Le jugement peut donc être subjectif et néanmoins non arbitraire. 2.

On peut donner un critère interne du jugement, qui donne la norme du jugement quant à sa forme.

C'est ce que fait la logique des propositions : tout jugement prédicatif est l'association d'un prédicat à un sujet, la logique va étudier toutes les formes d'association possibles.

On peut par exemple étudier les différentes formes de syllogismes indépendamment de leur contenu en faisant varier la qualité (affirmative/négative) et la quantité (universelle/particulière) des propositions. 3.

On peut donner un critère externe du jugement, c'est à dire donner une norme du rapport des propositions à l'expérience.

Tout jugement, en tant que proposition, n'est qu'une hypothèse, il faut vérifier son rapport à la réalité extra discursive à laquelle il renvoie.

De telles normes sont capitales dans le domaine de la science expérimentale qui vérifie ses jugements dans la nature.

Elles donnent tous les critères selon lesquels une. »

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