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Devoirs du droit et  devoirs de vertu ?

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« Termes du sujet: DEVOIR: 1) Obligation morale, opposée à obligation juridique; le devoir est une obligation interne au sujet, l'obligation juridique une obligation externe (une contrainte). 2) Le problème sous-jacent consistant à trouver le fondement de cette obligation, Kant fera du devoir un absolu: "Le devoir est la nécessité d'accomplir l'action par pur respect pour la loi." 3) Un devoir: tout ce qui correspond à une obligation morale. DROIT: a° Un droit: liberté d'accomplir une action (droit de vote); possibilité d'y prétendre ou de l'exiger (droit au travail, droit de grève). b° Le droit: ce qui est légitime ou légal, ce qui devrait être, opposé au fait, ce qui est. c° Ce qui est permis par des règles non écrites (droit naturel) ou par des règles dûment codifiées (droit positif). Le droit positif est l'ensemble des règles qui régissent les rapports entre les hommes dans une société donnée.

Le droit naturel est l'ensemble des prérogatives que tout homme est en droit de revendiquer, du fait même de son appartenance à l'espèce humaine (droit au respect). Vertu: Du latin virtus, « force d'âme », « qualités viriles », « mérite ou qualité ». a) Principe agissant, qualité qui rend une chose propre à produire un certain effet (exemple : la vertu dormitive de l'opium).

b) En morale, disposition réfléchie et volontaire à faire le bien.

c) Chez Machiavel (traduction de l'italien virtù), clairvoyance et habileté du prince, génie politique.

d) Vertus cardinales : la sagesse, le courage, la tempérance et la justice, que les morales antiques considèrent comme la condition de possibilité de la vie heureuse. L'époque moderne semble beaucoup plus sensible à la notion de « droit » qu'à celle de « devoir » au point même qu'on assimile parfois le droit à ce qu'on est en droit de revendiquer.

Il est vrai que la Révolution française a reconnu à l'homme des droits fondamentaux et inaliénables et que ces droits ont été réaffirmés par l'ONU (« Déclaration universelle des droits de l'homme » du 10 décembre 1948), après qu'ils eurent été si gravement violés au cours de la seconde guerre mondiale. Notons aussi que la « Déclaration des droits » de 1793 inscrivit, en ses articles 33 & 35, le droit d'opposition du peuple comme « le plus sacré des droits ».

Certes, chacun a des droits naturels et inaliénables, chacun a aussi des droits positifs reconnus par les lois de son pays ; mais chacun a aussi des devoirs, et envers tous.

Comte considère même que l'idée que l'homme a des droits est absurde et immorale et que les justes garanties individuelles ne peuvent que résulter de l'accomplissement par chacun de ses devoirs. Si tout droit s'accompagne de devoirs, il ne suffit pas pour autant de les accomplir pour être en accord avec sa conscience. D'abord parce que, parmi les devoirs envers autrui, on ne trouve pas que des devoirs juridiques mais aussi des devoirs de vertu comme ceux de la bienveillance, de pitié, de reconnaissance.

Seuls les devoirs dont le non-respect rend impossible la coexistence du libre arbitre de chacun avec celui de tout autre, font partie des devoirs du droit.

Ensuite, parce que le droit contraint : il sanctionne tout manquement au respect d'une règle.

Mais jamais le droit n'oblige.

Autrement dit, il ne demande pas aux individus d'agir moralement.

Il n'est pas nécessaire, en effet, que les sujets du droit reconnaissent leurs devoirs librement.

Ils peuvent les accomplir pour n'importe quel motif, notamment par peur du châtiment.

On voit bien que la sphère éthique et la sphère juridique ne se confondent pas.

Jamais le droit ne supplantera le devoir. Les devoirs particuliers & le devoir comme obligation inconditionnelle.

Impératifs hypothétiques & impératif catégorique. Il y a des obligations qui sont liées à l'exercice d'une fonction ou d'une activité.

Tel ministre évoquera les devoirs de sa charge, tel artiste la responsabilité envers son art.

Il y a aussi des obligations qui s'imposent à nous en vertu d'un certain désir ou intérêt que nous nous trouvons avoir.

On peut, par exemple, considérer comme un devoir de veiller avec attention aux intérêts de ceux avec lesquels nous entretenons une relation affective ou étroite.

Nous pouvons avoir ainsi des devoirs d'amitié ou encore des obligations issues de notre participation à une organisation sociale ou politique.

Notre mode de vie concret peut aussi favoriser certains liens sociaux que nous cherchons à protéger.

De tels devoirs sont relatifs à une condition qui est toujours particulière.

Ils se distinguent du devoir qui est inconditionnel et s'impose à tout homme en tant qu'il est simplement un homme.

Ainsi, c'est un devoir d'honorer ses dettes.

Cette obligation s'impose inconditionnellement à moi, indépendamment de toute condition particulière ou de l'intérêt que j'ai à la remplir. Quiconque a des dettes doit s'en acquitter, qu'il le veuille ou non. Selon Kant, la volonté n'obéit pas toujours naturellement à la raison.

Dans ce cas la raison exerce une contrainte sur la volonté.

Cette contrainte s'appelle un impératif.

Les impératifs sont de deux sortes : — les impératifs hypothétiques expriment la nécessité pratique de certaines actions considérées non en elles-mêmes mais pour leurs résultats, c'est-à-dire comme des moyens subordonnés à une fin (par exemple, je dois prendre ce médicament pour guérir, si je veux guérir).

Les impératifs hypothétiques se rattachent à la prudence et visent le bonheur de l'individu ; — les impératifs catégoriques, en revanche, commandent les actions non pour leurs résultats, mais pour elles-mêmes.

Ils ordonnent sans condition et sont d'une évidence immédiate : dès qu'ils sont aperçus, la volonté sait qu'elle doit s'y soumettre.

En outre, étant indépendants de toute fin, les impératifs catégoriques s'imposeront à n'importe quelle volonté particulière.

Ils se caractérisent donc par leur universalité.

C'est pourquoi il n'y a au fond qu'un seul impératif catégorique d'où tous les impératifs du devoir peuvent être dérivés et que Kant énonce ainsi : « Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle ».

De cette formule, Kant en déduit trois autres : • « Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature.

» • « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen.

» • « Agis toujours de telle sorte que tu puisses te considérer comme législateur et comme sujet dans un règne des fins rendu possible par la liberté de la volonté.

». »

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