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Devoir maison - Questions sur un article de l’encyclopédie Universalis et analyse comparative Platon/Spinoza - L2 Philosophie morale

Publié le 03/03/2023

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« Devoir maison - Questions sur un article de l’encyclopédie Universalis et analyse comparative Platon/Spinoza - L2 Philosophie morale I.

Compréhension : la pensée de Spinoza 1) Non, le Dieu de Spinoza n’est pas un Dieu transcendant le monde.

Sa philosophie repose en effet sur un immanentisme radical et, plus encore, sur un déterminisme absolu de sorte que la notion spinoziste de Dieu doit être assimilée - de manière totale - à celle de déterminisme absolu. Pour mieux comprendre cela, il convient d'ajouter que le philosophe emploie les termes Dieu, Nature et Vérité de manière indifférenciée.

On comprend dès lors que Dieu n’est pas une entité extérieure à sa création et renvoie ainsi à un ordonnancement naturel du monde, ordonnancement gouverné par une nécessité absolue.

Spinoza déleste ainsi la Nature de sa dimension théologique en lui préférant celle strictement logique.

Mais alors, est-ce à dire que le Dieu spinoziste n’est pas libre ? On serait tenté de répondre par l’affirmative mais cette question appelle à une réponse bien plus complexe.

En effet, c’est dans sa conception immanente de Dieu que se fonde la pensée philosophique de Spinoza car, à travers elle, il abolit l’opposition usuellement effectuée entre nécessité et liberté.

La Nature telle que le conçoit le philosophe est bel et bien entièrement déterminée et nécessaire.

Cependant, lorsqu’elle est réellement considérée dans sa totalité, elle est entièrement libre, en cela que nul autre chose qu’elle-même ne la détermine.

Autrement dit, Dieu contient l’ensemble des de ces déterminations en lui-même, en sorte que le monde est directement confondu avec ces déterminations.

La philosophie spinoziste est donc profondément anti-hiérarchique puisqu’elle n’admet pas de séparation entre Dieu et le monde.

Et pour bien comprendre ce lien intrinsèque entre Dieu et le monde, il faut l’appréhender en bannissant toute notion d’extériorité : de la même manière que Dieu n’est pas extérieur au monde, ce dernier n’est pas extérieur à Dieu. 2) Pour Spinoza, la Substance est simplement une autre manière de désigner Dieu.

L’attribut peut être compris comme étant un des aspects manifeste de l’infinité la nature (il y a par exemple ainsi l’étendue et la pensée).

Mais il convient d’insister - une fois de plus - sur le fait que l’étendue et la pensée sont des manières différentes de concevoir la Substance, sans pour autant que cela renvoie à une quelconque idée de hiérarchie.

La notion de mode renvoie à l'instanciation particulière de l'attribut.

En somme, tout ce qui existe constitue une part de Dieu, entendue comme totalité.

Il est intéressant de constater qu’un tel modèle philosophique met fin à une contradiction inhérente à la théologie classique : en effet, si un Dieu transcendant existe, comment se fait-il que toutes les choses qu’il produit sont finies alors même que Dieu est censé être la négation la plus absolue de la notion de finitude ? Car si Dieu est de nature infinie et éternelle, il ne devrait pas pouvoir produire du fini.

Et c’est précisément parce que Spinoza défend un immanentisme absolu qu’il parvient à abolir l’opposition entre fini et infini puisque Dieu n’est pas autre chose que la puissance et la multiplicité des déterminations finies du monde. 3) Notre analyse de la question précédente nous conduit à affirmer que, selon Spinoza, l’être humain n’est pas l’incarnation d’une âme dans un corps.

L'âme et le corps sont une seule et même chose : une partie de la Substance.

Plus précisément, selon Spinoza, cette distinction est purement linguistique.

En réalité, ces deux notions renvoient à l’être humain, selon qu’il est appréhendé sous l'attribut de la pensée (âme) ou sous celui de l’étendue (corps).

Autrement dit, lorsque l’on parle d'âme, on ne fait pas référence à une partie de l’être humain, pas plus que lorsqu’on parle de corps.

Dans les deux cas, on se réfère à l’individu dans son entièreté.

C’est seulement la manière dont on s’y réfère qui diffère. 4) Selon le philosophe, « le désir est l’essence même de l’homme ».

Il est au fondement même de son conatus, c’est-à-dire de sa puissance de persévérer et d’agir dans l’existence.

Ainsi, le désir est éminemment actif.

Il prend ainsi à contre-pied toute une tradition philosophique qui discrédite le désir puisque - selon lui - le désir est antérieur à toute valeur.

On pourrait affirmer à bon droit qu’une telle positivité accordée au désir vient de fait donner plus de poids à la notion de déterminisme si chère à l’auteur, ce qui nous conduirait à avoir une lecture du spinozisme comme étant une philosophie qui encense la servitude de l’Homme puisque l’être humain, en plus d’être déterminé par des causes extérieures à lui-même, serait entièrement soumis à ses désirs.

Mais une telle compréhension de la doctrine spinoziste serait trop attive.

Effectivement, il est en réalité exagéré de parler de servitude.

Ce terme est doté d’une connotation bien trop forte.

Si soumission il y a, c’est seulement parce que l’Homme ignore une grande partie des causes qui le détermine, car ces dernières sont infinies.

Et le désir permet justement à l'être humain d’aller toujours plus avant contre son ignorance.

Le désir lui permet en effet de renverser peu à peu le rapport qu’il entretient avec ses diverses déterminations en lui offrant de les connaître.

Selon Spinoza, c’est d’ailleurs la philosophie qui permet un déploiement total du désir car - par l’intermédiaire de cette activité intellectuelle - le désir se trouve être continuellement aiguisé.

Désir et philosophie sont donc ici complémentaires.

Plus encore, ils sont les garants de la connaissance.

Il ne s’agit pourtant pas pour Spinoza d’affirmer que l’activité philosophique permet à terme de s’émanciper du déterminisme de telle sorte qu’on atteindrait un certain libre-arbitre.

Quoi qu’il arrive, nous demeurons déterminés par des conditions qui dépassent notre individualité propre.

Tout l’enjeu pour Spinoza est ainsi de dire que l’inéluctabilité de nos déterminations ne constitue pas un obstacle à la connaissance qui, à son tour, permet d’accéder à la joie.

Le but suprême de tout Homme selon le philosophe ne réside donc pas dans un acte d’émancipation et de liberté mais dans un acte perpétuel de compréhension de sa condition, en allant jusqu’à saisir la part d’éternité qui le constitue.

Cette éternité réside dans la notion même de nécessité, cet ordonnancement de la Nature dont l’être humain constitue une partie. 5) 6) Conformément à ce que l’on a développé dans la première question, on peut avancer que, selon Spinoza, la liberté ne consiste pas en le fait de s’affranchir du déterminisme et de la nécessité.

Effectivement, selon lui, même Dieu n’est pas étranger à la nécessité puisqu’il est nécessairement libre, c’est-à-dire sujet à aucune autre détermination que lui-même.

En revanche, les parties du tout ne sont pas causa sui.

Prenons l’exemple d’un individu.

Sa puissance d'exister et d'agir ne lui sont pas propres.

Autrement dit, son existence ne dépend pas de lui-même.

Il existe en tant que partie du tout.

Plus précisément, son existence est le résultat de l’association d’un certain nombre de modes du tout.

Dès lors, si l’on comprend la liberté comme étant la capacité à se déterminer soi-même, alors.... »

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