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De quelle liberté l'art témoigne-t-il ?

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Donner une définition simple et univoque de la liberté n’est possible qu’au prix d’une simplification inacceptable du concept de liberté. En effet, pour définir la liberté, il faut nécessairement faire référence à un terme qui s’oppose à elle. Ainsi on peut définir la liberté par opposition à l’esclavage : alors elle est la condition d’une personne qui n’est pas sous la dépendance d’une autre. Elle s’oppose également à la contrainte, puisqu’elle est le pouvoir de faire ce que l’on veut ; mais elle s’oppose également à l’oppression, en tant qu’elle est le droit de faire tout ce que les lois permettent, sous réserve de ne pas porter atteinte aux droits d’autrui. Enfin, elle s’oppose au déterminisme, puisqu’elle est le pouvoir de la raison humaine de se déterminer en toute indépendance.

Lorsque nous parlons d’art, nous désignons en vérité deux réalités distinctes. Jusqu’au dix-huitième siècle, le terme « art » désignait l’ensemble des techniques de production d’artefacts : tel était encore le cas dans le Discours sur les sciences et les arts (1750) de Jean-Jacques Rousseau. Ainsi, l’activité de l’artiste et celle de l’artisan étaient recouvertes par le même terme. Or, il semble que ces deux activités ne soient pas entièrement réductibles l’une à l’autre, qu’elles possèdent chacune une spécificité à élucider. Par conséquent, il nous faudra au cours de ce travail préciser d’une part ce qui distingue l’art de l’horloger de celui du poète, l’activité du coutelier de celle du plasticien ; et toujours préciser à laquelle de ces deux activités singulières nous pensons lorsque nous employons le signifiant « art ».

 

Le verbe « témoigner » désigne l’action par laquelle une chose ou un être fait signe vers l’existence d’une autre chose ou d’un autre être. En effet, témoigner c’est se porter garant de l’existence d’une chose, attester d’un haut degré de probabilité, sinon d’une absolue certitude.

En posant la question « de quelle liberté l’art témoigne-t-il ? » il faut bien prendre garde à la plurivocité des termes employés. En effet, l’art est à la fois entendre comme une mise en œuvre de techniques en vue de la production d’un objet et comme une activité d’objectivation de l’intériorité d’un sujet : c’est la différence entre l’art manuel et les beaux arts. Et il faut bien voir que le type de liberté dont l’art témoigne dépend en vérité du concept d’art que nous retenons.

La question au centre de notre travail sera donc de déterminer quel type de liberté est attesté par la pratique des arts manuels et des beaux arts.

« Donner une définition simple et univoque de la liberté n'est possible qu'au prix d'une simplification inacceptable du concept de liberté.

En effet, pour définir la liberté, il faut nécessairement faire référence à un terme qui s'oppose à elle.

Ainsi on peut définir la liberté par opposition à l'esclavage : alors elle est la condition d'une personne qui n'est pas sous la dépendance d'une autre.

Elle s'oppose également à la contrainte, puisqu'elle est le pouvoir de faire ce que l'on veut ; mais elle s'oppose également à l'oppression, en tant qu'elle est le droit de faire tout ce que les lois permettent, sous réserve de ne pas porter atteinte aux droits d'autrui.

Enfin, elle s'oppose au déterminisme, puisqu'elle est le pouvoir de la raison humaine de se déterminer en toute indépendance. Lorsque nous parlons d'art, nous désignons en vérité deux réalités distinctes.

Jusqu'au dix-huitième siècle, le terme « art » désignait l'ensemble des techniques de production d'artefacts : tel était encore le cas dans le Discours sur les sciences et les arts (1750) de Jean-Jacques Rousseau.

Ainsi, l'activité de l'artiste et celle de l'artisan étaient recouvertes par le même terme.

Or, il semble que ces deux activités ne soient pas entièrement réductibles l'une à l'autre, qu'elles possèdent chacune une spécificité à élucider.

Par conséquent, il nous faudra au cours de ce travail préciser d'une part ce qui distingue l'art de l'horloger de celui du poète, l'activité du coutelier de celle du plasticien ; et toujours préciser à laquelle de ces deux activités singulières nous pensons lorsque nous employons le signifiant « art ». Le verbe « témoigner » désigne l'action par laquelle une chose ou un être fait signe vers l'existence d'une autre chose ou d'un autre être.

En effet, témoigner c'est se porter garant de l'existence d'une chose, attester d'un haut degré de probabilité, sinon d'une absolue certitude. En posant la question « de quelle liberté l'art témoigne-t-il ? » il faut bien prendre garde à la plurivocité des termes employés.

En effet, l'art est à la fois à entendre comme une mise en œuvre de techniques en vue de la production d'un objet et comme une activité d'objectivation de l'intériorité d'un sujet : c'est la différence entre l'art manuel et les beaux-arts.

Et il faut bien voir que le type de liberté dont l'art témoigne dépend en vérité du concept d'art que nous retenons. La question au centre de notre travail sera donc de déterminer quel type de liberté est attesté par la pratique des arts manuels et des beaux-arts. I. Les arts manuels témoignent à la fois d'une servitude pratique et d'une liberté métaphysique a. Les arts manuels sont la mise en œuvre d'une technique préexistant à leur mise en œuvre Si nous posons la question « De quelle liberté l'art témoigne-t-il ? » en ne limitant pas notre réflexion à l'art entendu comme la création d'artefacts esthétiques, mais d'artefacts servant à des fins pratiques, à proprement parler « utiles », nous dirons que ce type d'art manifeste de davantage de servitude que de liberté.

En effet, les beaux-arts s'apprennent au fil d'un long apprentissage.

On parle d'ailleurs « d'apprenti » lorsqu'on parle d'un artisan débutant, c'est-à-dire d'un individu placé sous le patronage d'un maitre qui détient un savoir et une autorité.

Et après un nombre d'années d'études parfois considérable, l'apprenti artisan devient maître à son tour, détenteur d'un savoir et d'une technique qu'il reproduit exactement.

Car il faut bien voir que l'artisan n'est jamais celui qui invente les règles de son activité, ou qui les renouvellent, il est au plus celui qui leur apporte une modification pratique dans le but de les améliorer.

Ainsi les arts manuels ne témoignent d'aucune liberté, mais au contraire de la relative servitude d'ordre pratique à un modèle préexistant, qu'il s'agit de reproduire aussi exactement que possible, parfois d'améliorer, mais jamais de dépasser. a. Les arts manuels attestent de notre libre intervention sur le monde. »

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