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De quelle liberté l'art témoigne-t-il ?

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? L'art comme liberté à l'égard de notre besoin de vivre et d'agir et de la perception qu'impose ce besoin. L'art comme recul et possibilité de détachement, liberté par rapport au milieu (ce qui permettrait de comprendre qu'il n'y a d'art que de l'homme). « Auxiliaire de l'action (la perception) isole, dans l'ensemble de la réalité, ce qui nous intéresse; elle nous montre moins les choses mêmes que le parti que nous pouvons en tirer... mais de loin en loin, par un accident heureux les hommes surgissent dont les sens ou la conscience sont moins adhérents à la vie. » Bergson. La pensée et le mouvant. ? Le roman, la pensée, le théâtre comme « expérience mentale de possibilités inaccomplies » manifeste un décalage, une liberté par rapport à une situation sociale, à une expérience. ? L'art comme liberté à l'égard des normes esthétiques régnantes : pensez aux débuts de l'impressionnisme ou du cubisme. « Si les prétendus « dons » attribués aux « artistes » sont, à notre sens, très profusément répandus, rares sont par contre, extrêmement rares, ceux qui prennent hardiesse de les exercer en toute pureté et licence, et s'affranchir pour cela du conditionnement social ? prendre au moins à son égard bonne distance. Il faut observer que cette libération implique une humeur asociale, une position que les sociologues appelleront aliénée.

« • Remarquez que le sujet affirme implicitement que l'art témoigne d'une liberté — qu'il s'agit de préciser. • Remarquez aussi que la question pourrait bien véhiculer une philosophie implicite de l'art : si l'on définit l'art à la façon de Platon et d'Aristote comme « imitation de la nature » la question ne se pose peut-être plus. • Peut-on parler de l'art (au singulier)? • L'art comme puissance de libération à l'égard du principe d'individuation. Cf.

Nietzsche : Naissance de la tragédie : « Transformons en tableau le triomphal Hymne à la joie de Beethoven, et n'hésitons pas à voir, avec le poète, des multitudes se prosternant dans la poussière...

Maintenant l'esclave est homme libre; maintenant on voit céder toutes les rigides et meurtrissantes barrières que la nécessité, l'arbitraire, la « mode insolente » ont établies entre les hommes.

Maintenant dans l'évangile de l'harmonie universelle, chacun se sent non seulement uni, réconcilié, confondu avec son prochain mais un avec lui, comme si le voile de Maïa se déchirait...

C'est par des chants et des danses que l'homme se manifeste comme membre d'une communauté qui le dépasse.

Il a désappris de marcher et de parler; il est sur le point de s'envoler dans les airs en dansant.

Ses gestes montrent qu'il est ensorcelé.

Maintenant les bêtes parlent, la terre donne du lait et du miel, et en l'homme aussi quelque chose de surnaturel s'exprime.

Il se sent dieu...

L'homme n'est plus artiste, il est devenu oeuvre d'art.

» p.

21-22. • L'art, comme puissance du mensonge, comme liberté à l'égard du principe de vérité et comme culte de l'apparence.

L'art est correction, sélection, trompe-l'oeil, il se passe du « vrai », de la « réalité ».

Il est puissance d'invention et de nouvelles possibilités de vie.

Cf.

Nietzsche.

Le Livre du philosophe.

Généalogie de la morale.

III, 25. — L'art comme liberté à l'égard de notre besoin de vivre et d'agir et de la perception qu'impose ce besoin.

L'art comme recul et possibilité de détachement, liberté par rapport au milieu (ce qui permettrait de comprendre qu'il n'y a d'art que de l'homme). « Auxiliaire de l'action (la perception) isole, dans l'ensemble de la réalité, ce qui nous intéresse; elle nous montre moins les choses mêmes que le parti que nous pouvons en tirer...

mais de loin en loin, par un accident heureux les hommes surgissent dont les sens ou la conscience sont moins adhérents à la vie.

» Bergson.

La pensée et le mouvant. — Le roman, la pensée, le théâtre comme « expérience mentale de possibilités inaccomplies » manifeste un décalage, une liberté par rapport à une situation sociale, à une expérience. — L'art comme liberté à l'égard des normes esthétiques régnantes : pensez aux débuts de l'impressionnisme ou du cubisme. « Si les prétendus « dons » attribués aux « artistes » sont, à notre sens, très profusément répandus, rares sont par contre, extrêmement rares, ceux qui prennent hardiesse de les exercer en toute pureté et licence, et s'affranchir pour cela du conditionnement social — prendre au moins à son égard bonne distance. Il faut observer que cette libération implique une humeur asociale, une position que les sociologues appelleront aliénée.

C'est pourtant cette humeur qui nous paraît le ressort même de toute création et invention — le novateur étant par essence un qui ne se contente pas de ce qui contente les autres, et prend donc position de réfutateur.

» J.

Dusuffer.

L'art brut. • II faudrait aussi s'interroger sur cette idée de témoignage.

L'art n'est-il pas aussi exigence de liberté, projet autre, travail et transformation par exemple de la représentation. • En plus des textes cités Cf.

L'oeuvre d'art et l'imagination (coll.

Hachette) et Les entretiens avec Lévi-Strauss (10-18).. »

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