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De l'homicide et du droit de légitime défense ?

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« De l'homicide et du droit de légitime défense — Le plus impérieux de tous les devoirs de justice, la personne humaine étant inviolable, c'est de respecter la vie d'autrui. Tu ne tueras point » : tel est le premier précepte de la morale sociale.

L'homicide est un double crime : un crime envers la personne que nous mettons dans l'impossibilité d'atteindre à sa fin; un crime envers la société que nous privons volontairement d'un de ses membres. Le droit de mettre à mort l'un de nos semblables, ne nous appartient que dans un cas, c'est celui de légitime défense.

Or, nous sommes dans le cas de légitime défense, lorsque nous ne pouvons protéger notre vie contre un injuste agresseur, qu'en le frappant mortellement.

Quelques moralistes, il est vrai, prétend qu'il serait beaucoup plus charitable de nous sacrifier nous-même, afin de laisser à notre ennemi, dont l'esprit est égaré, le temps du repentir; mais, contre cette théorie par trop mystique, protestent à la fois l'instinct et la raison.

Spontanément, en effet, et, en dépit de tout système, l'homme menacé dans sa vie, se défend par tous les moyens dont il dispose.

Quand la réflexion intervient, la raison reconnaît cette défense comme légitime.

Elle nous dit que l'homme qui se met hors la loi morale, cesse d'être couvert et protégé par elle; qu'il n'est plus, par le fait même de son agression, ni respectable, ni sacré ; qu'en repoussant, enfin, ses attaques par la force, nous usons d'un droit et remplissons, en même temps, un devoir, car, en nous protégeant nous-même, nous protégeons la société. On doit considérer encore comme étant dans le cas de légitime défense, le soldat qui, en temps de guerre, tue l'ennemi sur le champ de bataille.

Agir ainsi est, en effet, le seul moyen qu'il possède de se défendre lui-même et de servir son pays.

Mais, dès que l'ennemi est vaincu ou blessé, le droit de donner la mort ne nous appartient plus; frapper, dans ce cas, ce serait commettre un acte aussi lâche qu'odieux. Comme on le voit, le droit de légitime défense a des limites bien déterminées; il cesse d'exister dès que notre vie n'est plus directement menacée.. »

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