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David HUME: La racine cubique de 64 est égale à la moitié de 10 !

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Tout ce qui est peut ne pas être. Il n'y a pas de fait dont la négation implique contradiction. L'inexistence d'un être, sans exception, est une idée aussi claire et aussi distincte que son existence. La proposition, qui affirme qu'il n'existe pas, même si elle est fausse, ne se conçoit et ne s'entend pas moins que celle qui affirme qu'il existe. Le cas est différent pour les sciences proprement dites. Toute proposition qui n'est pas vraie y est confuse et inintelligible. La racine cubique de 64 est égale à la moitié de 10, c'est une proposition fausse et l'on ne peut jamais la concevoir distinctement. Mais César n'a jamais existé, ou l'ange Gabriel, ou un être quelconque n'ont jamais existé, ce sont peut-être des propositions fausses, mais on peut pourtant les concevoir parfaitement et elles n'impliquent aucune contradiction. On peut donc seulement prouver l'existence d'un être par des arguments tirés de sa cause ou de son effet ; et ces arguments se fondent entièrement sur l'expérience. Si nous raisonnons a priori, n'importe quoi peut `paraître capable de produire n'importe quoi. La chute d'un galet peut, pour autant que nous le sachions, éteindre le soleil ; ou le désir d'un homme gouverner les planètes dans leurs orbites. C'est seulement l'expérience qui nous apprend la nature et les limites de la cause et de l'effet et nous rend capables d'inférer l'existence d'un objet de celle d'un autre. David HUME

 L’Enquête sur l’entendement humain se veut être la réécriture et la redéfinition du travail qu’avait fait Hume dans le Traité de la nature humaine qui n’avait connu qu’un faible succès. Dès lors, l’ensemble de l’ouvrage est une synthèse et une revisitation de certaine question. Cet extrait se situe à la fin de l’ouvrage dans la douzième section traitant du scepticisme académique. Hume prend alors soin de résumer l’un des principaux points acquis et le rôle de l’expérience. Mais ce passage est intéressant c’est qu’en remettant en cause la notion de nécessité, de causalité et de connexion nécessaire il nous interroge sur la possibilité de toute démonstration a priori de l’existence d’un être, réduisant à néant toute métaphysique mais nous pose le problème de la possibilité de toute science si la nécessité n’existe pas. En effet comment alors produire des énoncés scientifiques et ne pas tomber dans un scepticisme radical ? La solution que propose Hume est alors innovatrice et nuancée faisant place à une certitude morale. Dès lors notre extrait se développe en deux points essentiels : le rejet de la nécessité (du début à « elles n'impliquent aucune contradiction ») et la détermination de la valeur de l’expérience et la solution mesurée du scepticisme (de « On [ne] peut donc seulement prouver l'existence » à la fin).

 

 

  • I – Contingence et nécessité

 

 

a) La première phrase de cet extrait donne le ton de l’argumentation de Hume. Ce qui est peut ne pas être. Autrement dit, dans toute sa radicalité, il n’y a rien de nécessaire semble-t-il dans la nature des choses. Le monde est contingent, c’est-à-dire aurait pu ne pas être ou être autrement. En effet, le nécessaire se définit comme le montre la seconde phrase comme étant ce qui ne pas ne pas être ou être autrement, c’est-à-dire ce dont la non-existence implique contradiction. Il n’y a donc rien de nécessaire dans la nature. Hume revient alors sur l’ensemble de la tradition philosophique et scientifique, c’est-à-dire du dogme de la croyance à la nécessité de la cause et de l’effet qui est un débat de premier ordre.

 

« Hume Enquête sur l'entendement humain Section 12 : De la philosophie académique ou sceptique (3ème partie) Texte : Tout ce qui est peut ne pas être.

Il n'y a pas de fait dont la négation implique contradiction.

L'inexistence d'un être, sans exception, est une idée aussi claire et aussi distincte que son existence.

La proposition, qui affirme qu'il n'existe pas, même si elle est fausse, ne se conçoit et ne s'entend pas moins que celle qui affirme qu'il existe.

Le cas est différent pour les sciences proprement dites.

Toute proposition qui n'est pas vraie y est confuse et inintelligible.

La racine cubique de 64 est égale à la moitié de 10, c'est une proposition fausse et l'on ne peut jamais la concevoir distinctement.

Mais César n'a jamais existé, ou l'ange Gabriel, ou un être quelconque n'ont jamais existé, ce sont peut-être des propositions fausses, mais on peut pourtant les concevoir parfaitement et elles n'impliquent aucune contradiction.

On [ne] peut donc seulement prouver l'existence d'un être par des arguments tirés de sa cause ou de son effet ; et ces arguments se fondent entièrement sur l'expérience.

Si nous raisonnons a priori, n'importe quoi peut `paraître capable de produire n'importe quoi.

La chute d'un galet peut, pour autant que nous le sachions, éteindre le soleil ; ou le désir d'un homme gouverner les planètes dans leurs orbites.

C'est seulement l'expérience qui nous apprend la nature et les limites de la cause et de l'effet et nous rend capables d'inférer l'existence d'un objet de celle d'un autre. Introduction : L' Enquête sur l'entendement humain se veut être la réécriture et la redéfinition du travail qu'avait fait Hume dans le Traité de la nature humaine qui n'avait connu qu'un faible succès.

Dès lors, l'ensemble de l'ouvrage est une synthèse et une revisitation de certaine question.

Cet extrait se situe à la fin de l'ouvrage dans la douzième section traitant du scepticisme académique.

Hume prend alors soin de résumer l'un des principaux points acquis et le rôle de l'expérience.

Mais ce passage est intéressant c'est qu'en remettant en cause la notion de nécessité, de causalité et de connexion nécessaire il nous interroge sur la possibilité de toute démonstration a priori de l'existence d'un être, réduisant à néant toute métaphysique mais nous pose le problème de la possibilité de toute science si la nécessité n'existe pas.

En effet comment alors produire des énoncés scientifiques et ne pas tomber dans un scepticisme radical ? La solution que propose Hume est alors innovatrice et nuancée faisant place à une certitude morale.

Dès lors notre extrait se développe en deux points essentiels : le rejet de la nécessité (du début à « elles n'impliquent aucune contradiction ») et la détermination de la valeur de l'expérience et la solution mesurée du scepticisme (de « On [ne] peut donc seulement prouver l'existence » à la fin). I – Contingence et nécessité a) La première phrase de cet extrait donne le ton de l'argumentation de Hume.

Ce qui est peut ne pas être. Autrement dit, dans toute sa radicalité, il n'y a rien de nécessaire semble-t-il dans la nature des choses.

Le monde est contingent, c'est-à-dire aurait pu ne pas être ou être autrement.

En effet, le nécessaire se définit comme le montre la seconde phrase comme étant ce qui ne pas ne pas être ou être autrement, c'est-à-dire ce dont la nonexistence implique contradiction.

Il n'y a donc rien de nécessaire dans la nature.

Hume revient alors sur l'ensemble de la tradition philosophique et scientifique, c'est-à-dire du dogme de la croyance à la nécessité de la cause et de l'effet qui est un débat de premier ordre. b) Dès lors Hume s'attache à l'existence des êtres et à la démonstration de leur existence a priori.

En effet, si le lien de cause à effet, d'une cause on pourra immédiatement tiré par la raison la nécessité de l'existence de son effet. L'existence devient de ce fait démontrable a priori avant même l'expérience que nous pourrions en faire, donc a posteriori.

Or pour Hume l'inexistence et l'existence d'une chose sont des idées et déjà de ce fait elles doivent reposer sur l'expérience suivant le primat humien de l'impression sur l'idée ; les idées n'étant que les images des impressions.

Dès lors puisqu'il n'y a pas de nécessité dans la nature des êtres, il est tout à fait concevable de dire qu'une chose existence ou qu'elle n'existe pas.

Son existence n'est pas nécessaire ; ou du moins on peut l'imaginer sans que la contradiction implique une absurdité ou une erreur manifeste.

Ainsi il est possible que je sois un homme comme il aurait été possible que je sois une femme.

Il n'y a pas contradiction à poser cela.

Aucune nécessité n'explique plus l'un que l'autre.

Simplement de fait, a posteriori je suis l'un ou l'autre.

L'alternative est nécessaire, mais le résultat est contingent.

Ainsi je peux m'imaginer en France comme en Angleterre.

Rien n'est nécessaire dans cela.

Le fait n'est dû qu'à un ensemble de circonstances qui auraient être autrement.

Plus radicalement, il est tout à fait contingent que j'existe.

J'aurai pu ne pas exister.

Un monde sans moi est aussi concevable pour autrui qu'un monde avec moi. c) Ainsi dans les jugements de faits, le contingent a toute sa place : il n'existe que la nécessité du contingent.

Rien dans la nature des êtres n'impliquent une existence nécessaire : l'existence n'est donc pas déductible ; elle n'est pas un attribut logique.

Cependant, les sciences proprement dites forment un cas spécial puisqu'elles laissent place au vrai et au faux ce qui est le cas de l'arithmétique qui apparaît alors comme une science capable de certitude. Ainsi l'exemple que fournit est plus qu'explicite.

De même, la proposition 2 + 2 = 5 est absurde et non ne pouvons pas la concevoir certaine la recevoir comme possible à la différence de l'existence de César ou de Gabriel.

Dans le cas des jugements de fait la fausseté est concevable ce qui implique alors que le lien de causalité ou de nécessité que nous pensons apercevoir n'est en fait qu'une idée de l'imagination ; qu'une croyance.

Dès lors seules les. »

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