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Cours. Le travail.

Publié le 25/02/2023

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« Cours.

Le travail. Cours 1. Le travail, tragédie de l’existence humaine ? Tragédie : Fatalité.

Ce à quoi on ne peut échapper. De l’existence humaine : Le travail est-il le propre de l’homme ? Travail.

1) Tripalium ? Fausse étymologie.

Suppose l’effort.

https://www.penserletravailautrement.fr/mf/2016/09/tripalium.html 2) « Tra » : passage : Processus de transformation de soi / de la matière.

Plaisir possible. I.

Le travail, une punition divine ? La Bible, Genèse, ch.

3, v.

16 – 19. [À Ève] J’augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec douleur.

[…] [À Adam] Le sol sera maudit à cause de toi.

C’est à force de peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie, il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l’herbe des champs.

C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre, d’où tu as été pris ; car tu es poussière, et retourneras dans la poussière. Le travail est lié à la peine, l’effort et la douleur.

C’est une tâche (nécessaire à la survie). Transition. Mais cette conception du travail n’est-elle pas sommaire ? L’humain n’est pas le seul animal qui doit travailler pour trouver sa subsistance, la femelle humaine n’est pas la seule à accoucher dans la douleur.

Ne faut-il pas distinguer plusieurs types de travail ? II.

De quoi parlons-nous quand nous parlons de travail ? Gorz, Métamorphoses du travail. Ce que nous appelons « travail » est une invention de la modernité.

La forme sous laquelle nous le connaissons, pratiquons et plaçons au centre de la vie individuelle et sociale, a été inventée, puis généralisée avec l'industrialisme.

Le « travail », au sens contemporain, ne se confond ni avec les besognes, répétées jour après jour, qui sont indispensables à l'entretien et à la reproduction de la vie de chacun ; ni avec le labeur, si astreignant soit-il, qu'un individu accomplit pour réaliser une tâche dont lui-même ou les siens sont les destinataires et les bénéficiaires ; ni avec ce que nous entreprenons de notre chef, sans compter notre temps et notre peine, dans un but qui n'a d'importance qu'à nos propres yeux et que nul ne pourrait réaliser à notre place.

S'il nous arrive de parler « travail » à propos de ces activités – du « travail ménager », du « travail artistique », du « travail » d'autoproduction – c'est en un sens fondamentalement différent de celui qu'a le travail placé par la société au fondement de son existence, à la fois moyen cardinal et but suprême.

Car la caractéristique essentielle de ce travail-là – celui que nous « avons », « cherchons », « offrons » – est d'être une activité dans la sphère publique, demandée, définie, reconnue utile par d'autres et, à ce titre, rémunérée par eux.

C'est par le travail rémunéré (et plus particulièrement par le travail salarié) que nous appartenons à la sphère publique, acquérons une existence et une identité sociales (c'est-à-dire une « profession »), sommes insérés dans un réseau de relations et d'échanges où nous nous mesurons aux autres et nous voyons conférés des droits sur eux en échange de nos devoirs envers eux. 1.

Gorz distingue quatre types de travail dans ce texte.

Relevez-les et caractérisez-les. Travail rémunéré Tâche faite en vue d’un échange avec l’autre ; par laquelle nous manifestons notre existence publique.

Action sociale. Besogne Labeur Tâche à répéter.

Action privée faite Nécessaire à la en vue d’un vie. bénéfice. Contrainte. Obligation. Loisir Travail libre que l’on se donne à soi-même, inutile à l’autre. Otium – schole. 1 Cours.

Le travail. 2.

En quoi peut-on dire que le travail est essentiel à la formation de notre identité ? Le travail est le « fondement de l’existence », de l’homme.

Il est ce par quoi : – Nous appartenons à la sphère publique (j’intègre un système d’échange, de droits et de devoirs) – Nous existons socialement : 1.

J’ai des raisons d’agir pour mon travail – je dois me déplacer, produire, emprunter… 2.

j’ai une puissance d’action par mon travail – je peux utiliser l’argent gagnée pour boire un verre, acheter un livre…). – Nous créons notre identité publique.

(Nous nous définissions par notre travail, nous sommes d’autant moins honteux à en parler qu’il est bien vu). Transition.

Le travail n’est pas qu’une simple besogne, mais l’action par laquelle nous existons dans la sphère publique.

Nous comprenons donc son intérêt : si je me définis par mon travail, j’ai tout intérêt à chercher un bon travail. Cependant, le tragique du travail dépasse le simple cadre besogneux des corvées à recommencer tous les jours.

Le travail moderne pose également problème en ce qu’il aliène l’homme : il cesse d’être homme pour n’être rien d’autre que travailleur.

(cf.

Marx.

Cours Le temps). III.

La réhabilitation moderne du travail. Lafargue, Le Droit à la paresse.

ch.

1, 2. Une étrange folie possède les classes ouvrières des nations où règne la civilisation capitaliste.

[…] Cette folie est l’amour du travail, la passion moribonde du travail, poussée jusqu’à l’épuisement des forces vitales de l’individu et de sa progéniture. […] Ô lugubres présents [du] dieu Progrès ! Les philanthropes acclament bienfaiteurs de l’humanité ceux qui, pour s’enrichir en fainéantant, donnent du travail aux pauvres ; mieux vaudrait semer la peste, empoisonner les sources que d’ériger une fabrique au milieu d’une population rustique. Introduisez le travail de fabrique, et adieu joie, santé, liberté ; adieu tout ce qui fait la vie belle et digne d’être vécue. Brainstorming. Comment expliquer que le travail « poussée jusqu’à l’épuisement des forces vitales » ait acquis une valeur positive, alors même que le sens commun nous incite à considérer une telle attitude comme mauvaise pour la santé du corps et de l’esprit ? 1) Avantage affectif : Le gros travailleur est bien vu.

(Stakhanovisme).

+ envoie signe de puissance. 2) Avantage politique : Il œuvre pour le bien commun. 3) Avantage personnel : Il se développe. Point historique. Réhabilitation du travail au XVII siècle dans le but de justifier l’appropriation et la privatisation de terres communes. e Locke, Traité du gouvernement civil, ch.

5 §32. Car, lorsque Dieu a donné en commun la terre au genre humain, il a commandé en même temps à l’homme de travailler ; et les besoins de sa condition requièrent assez qu’il travaille.

Le créateur et la raison lui ordonnent de labourer la terre, de la semer, d’y planter des arbres et d’autres choses, de la cultiver, pour l’avantage, la conservation et les commodités de la vie, et lui apprennent que cette portion de la terre, dont il prend soin, devient, par son travail, son héritage particulier. 2 Cours.

Le travail. Enjeux historiques. Comment justifier la colonisation de l’Amérique par les européens ? Argument théologique : (Travail pour la gloire de Dieu) La nature est en puissance.

L’homme doit la travailler pour l’actualiser et s’actualiser.

Les hommes (natives) se trouvant aux Amériques n’exploitent pas pleinement le sol.

Donc, il est légitime de les exproprier. • • Légitimer la colonisation américaine. Problème : des hommes vivent et utilisent en commun une terre, sans propriété, ni lois formelles. ◦ Comment justifier l’appropriation sans expropriation ? Solution : ◦ Argument théologique (défaut moral) : L’indien est feignant et ne travaille pas la terre. ◦ Or, il est du devoir de l’homme de faire fructifier la terre. ▪ Pour la gloire de Dieu. ▪ Pour le bien de l’homme (la nature transformée est meilleure que la nature vierge). ◦ Donc le colon doit s’approprier cette terre. Transition.

La valeur du travail ainsi que son excessive présence dans notre société est un hapax parmi les diverses sociétés humaines.

Ainsi par ex., les peuples indiens des Amériques n’ayant pas pour but la privatisation d’espace commun, ou leurs pleines exploitations jusqu’à épuisement des ressources travaillaient bien moins que l’homme occidental moderne, et n’en vivaient pas plus mal. Ce qu’accumule l’homme moderne par le surplus de son travail, ce n’est qu’un surplus de choses à consommer… qu’il ne consomme pas ! Le surplus de travail que nous remarquons dans nos sociétés n’est que le symptôme d’un surplus de production de bien consommable qui ne seront pas consommés et seront jetés. La modernité se définit par ce changement : nous ne travaillons plus pour produire (i.e.

pour vivre), mais nous produisons pour travailler (i.e.

pour astreindre l’homme libre à une tâche). → C’est ce que l’on appelle l’aliénation par le travail. Transition.

Sommes-nous donc voués à surtravailler pour surproduire ? IV.

Surtravailler pour surproduire est-ce nécessaire ? Clastres, La Société contre l’État. [L]es sociétés primitives disposent, si elles le désirent, de tout le temps nécessaire pour accroître la production des biens matériels.

Le bon sens alors questionne : pourquoi les hommes de ces sociétés voudraient-ils travailler et produire davantage, alors que trois ou quatre heures quotidiennes d’activité paisible suffisent à assurer les besoins du groupe ? À quoi cela leur servirait-il ? À quoi serviraient les surplus ainsi accumulés ? Quelle.... »

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