Corrigé : Est-ce par devoir ou par utilité qu'il faut être juste ?

« Corrigé : Est-ce par devoir ou par utilité qu'il faut être juste ? [Toutes les indications entre crochets […] sont des commentaires et non des parties de la dissertation, et il n'est pas nécessaire de les reproduire dans un devoir rendu.

Il ne s'agit pas d'imiter la « quantité » de mots de l'exemple, mais de s'en inspirer pour comprendre ce qu'est une dissertation.] [introduction] [accroche] Lorsque nous devons prendre une décision importante, il n'est pas toujours évident de savoir comment bien agir.

Certes, la plupart d'entre nous se préoccupent de la justice et du bien, mais encore faut-il savoir les reconnaître.

Et les nombreux dilemmes qui émaillent notre vie montrent qu'il existe des conceptions solides mais antagonistes de la moralité. [problématique] [hypothèse 1] Au premier abord, l'utilité semble un bon critère pour savoir ce qui est juste, à condition de ne pas la réduire à une forme d'égoïsme et de se préoccuper du bien du plus grand nombre ou même de l'humanité toute entière. [hypothèse 2, qui nuance l'hypothèse 1] Cependant, ce qui est utile, même au plus grand nombre, n'est pas forcément juste : nous estimons le plus souvent qu'il serait inacceptable de sacrifier un innocent pour le bonheur de la majorité.

L'être humain a pour nous une valeur qui ne se résume pas à un calcul. [formulation de la question] Nous pouvons donc nous demander si la justice peut résulter d'un calcul d'utilité ou bien si elle doit s'appuyer sur le principe de la valeur absolue de l'être humain. [annonce du plan] Dans un premier temps, nous verrons que pour être juste, il faut faire ce qui est utile au plus grand nombre.

Puis, dans un deuxième temps, nous montrerons que notre intuition affirme que ce qui est utile n'est pas toujours moral.

Enfin, dans un troisième temps, nous verrons que pour être juste, il faut faire son devoir, même contre l'avis du plus grand nombre. [développement] [première partie, qui reprend et développe l'hypothèse 1] À première vue, pour être juste, il faut faire ce qui est utile au plus grand nombre.

Être utilitariste ne signifie pas forcément donner la priorité à ce qui est utile, pratique, ou avantageux dans l'immédiat.

Utilité signifie ici tout ce qui contribue au bonheur de tous.

Le principe d'utilité n'est donc pas un principe égoïste.

Au contraire, chaque individu doit contribuer à part égale à la balance des plaisirs et des maux de la société, quand bien même cela irait contre son intérêt personnel.

Une action est moralement bonne si elle ajoute du plaisir à l'échelle de la société toute entière.

Il est possible de soumettre chaque action à ce calcul d'utilité, et c'est même là l'essence du raisonnement moral pour les utilitaristes.

Il faut se demander : « est-ce que mon action va engendrer plus de bonheur que de maux pour le plus grand nombre de personnes possible ? » Le raisonnement utilitariste semble donc suivre le sens commun : pour être juste, mieux vaut satisfaire le plus de monde possible et comme la vie humaine n'est pas parfaite, cela implique malheureusement des sacrifices.

Pensons par exemple au dilemme du « train fou » où un conducteur de train perd le contrôle de sa locomotive et s’aperçoit que quatre ouvriers sont en train de travailler sur les rails quelques dizaines de mètres plus loin.

Le bruit de leurs outils fait qu'ils n'entendent pas arriver le train.

Les freins ne fonctionnent pas et l'impact est inévitable, mais il est toutefois possible de dévier la locomotive sur une voie secondaire.

Malheureusement, un ouvrier se trouve également sur cette voie.

Il n'y a que deux options : soit poursuivre la course sur la voie actuelle, et tuer quatre ouvriers, soit se déporter sur la voie secondaire et tuer un ouvrier.

L'utilitariste, comme la plupart des gens, choisira de déporter le train pour limiter les souffrances. [deuxième partie, qui développe les nuances de l'hypothèse 2] Le raisonnement utilitariste vise l'intérêt de tous et il semble à première vue évident mais cela peut même impliquer de grands sacrifices et.... »