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Conserver le passé, est-ce le seul but de l'histoire ?

Extrait du document

« Définition des termes du sujet: BUT (n.

m.) 1.

— Terme vers lequel on tend.

2.

— Représentation qu'on a de ce terme (Synonyme dessein, intention, visée, fin).

3.

— But d'une pulsion (psychanalyse) : activité à laquelle pousse la pulsion et aboutissant à une résolution de la tension interne (le coït). PASSÉ: Dimension du temps écoulé dans son irréductible irréversibilité.

D'ordre biologique, pulsionnel, social, historique ou psychologique, le passé pèse sur l'homme dans le sens du déterminisme, mais, il structure aussi activement la personnalité sans laquelle la liberté serait impossible ou illusoire.

La liberté qui peut d'ailleurs s'exercer à l'égard du passé lui-même, dans la mesure où le sens accordé au passé reste du choix de l'individu (cf.

Sartre). Par sa nature même, la connaissance du passé humain reste, selon les cas, occultée, aléatoire, partielle, subjective, soumise au moment social; elle laisse ainsi souvent une marge d'indétermination propice aux illusions et à l'action de l'imaginaire. [Introduction] S'il est une connaissance qui s'attache à la conservation du passé, c'est bien l'histoire.

Des documents d'archives aux témoignages et aux restaurations de vestiges anciens, en passant par les musées d'histoire célébrant la mémoire collective, l'étude du passé des sociétés humaines semble en effet tout mettre en oeuvre pour que l'on ne perde pas la trace des générations et des événements antérieurs. Mais la finalité de l'histoire se résume-t-elle à l'action, certes louable mais en définitive statique, de conservation ? [I.

L'histoire entend conserver le passé] [1.

La matière du travail historique] Depuis Henri Irénée Marrou, l'histoire se définit classiquement comme la « connaissance du passé humain ».

Or, pour connaître, il faut avoir matière à connaître.

Le travail de l'historien s'appuie ainsi sur des témoignages, des vestiges, des archives, bref, sur des souvenirs et des documents ou traces d'un passé révolu.

Afin que leur déchiffrage se pérennise, il faut pouvoir léguer ces traces aux générations futures.

C'est le rôle des restaurations, de la consignation dans des musées, et de l'archivage au sens large. [2.

Les ambiguïtés de la conservation] Mais tout est-il digne d'être conservé ? Le témoignage de ma grand-mère sur la période de l'Occupation a-t-il autant de valeur que tel discours important d'un homme politique ? On voit que, par-delà les motivations subjectives présidant au choix du type de passé digne d'être conservé, se pose le problème du possible usage de ce qui est conservé.

K.

Pomian souligne ainsi que depuis le XIX siècle, l'histoire étudie des époques, des domaines et des territoires « dont toute mémoire a disparu depuis longtemps et qui n'ont jamais été enregistrés par quelque mémoire que ce soit ».

On aurait pu penser que le caractère sélectif propre au souvenir et à la perception directe serait remplacé par «une saisie du passé par l'histoire dans sa totalité et sa globalité », bref, à une conservation plus objective donc plus utile à l'ensemble des hommes.

Or « il a fallu bien se rendre compte que l'histoire est sélective, elle aussi, même si elle l'est autrement que la mémoire » (« De l'histoire, partie de la mémoire, à la mémoire, objet d'histoire », in Revue de métaphysique et de morale, n° 1, mars 1998). La conservation elle-même est donc sujette à caution.

D'une part elle est toujours partielle et partiale, d'autre part elle reste statique : conserver pour conserver ne dénote ni n'encourage l'émancipation et la création. En quel sens le devoir de mémoire de l'histoire peut-il alors s'avérer essentiel et bénéfique pour l'homme ?. »

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