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Pourquoi écrire l'histoire : conserver ou expliquer le passé ?

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« Analyse du sujet · Eléments de définition Histoire = Du grec historia, qui signifie recherche, chercher à savoir, rapporter ce qu'on sait. 1Transformation dans le temps des sociétés humaines ; succession des états par lesquels passe une réalité (individu, pays, civilisation, théorie, champ culturel, etc.) 2Discipline scientifique qui est l'étude de l'histoire en ce premier sens et qui a pour objet sa reconstitution et son explication. Conserver = Conserver consiste à préserver quelque chose du changement ou de l'oubli. Expliquer = Du latin explicatio, qui signifie action de déplier, de dérouler. 1Action de développer, par exemple expliquer un terme, c'est développer l'ensemble des déterminations qui constituent sa compréhension.

Expliquer un énonce, un texte, c'est en développer toutes les implications logiques. 2Rendre intelligible un phénomène en le rattachant à sa cause, une proposition, en la déduisant des principes qui la fondent.

Aristote, Organon, 2dn Analytiques, Livre I, 1, 2. 3Selon l'empirisme, explique consiste à montrer l'existence de liaisons constantes entre certains faits, « un fait particulier est expliqué quand on a indiqué la loi dont sa production est un cas » (Stuart Mill). · Angles d'analyse Il s'agit de s'interroger, de manière directe, sur la fonction de l'histoire, sur sa vocation et sa prétention à dire quelque chose du et sur le passé. A fortiori, c'est bien la nature même de cette discipline qui est ainsi mise, plus profondément, à la question.

On se demande ainsi quelle est l'essence même de cette discipline. Il s'agira, de plus, de trancher entre une alternative de conservation ou d'explication, comme si l'histoire ne pouvait pas synthétiser les deux fonctions.

Cette alternative devra bien entendue faire l'objet d'une remise en question. Une telle conception de la discipline comme, ou bien conservation, ou bien explication, implique des fonctions et des attributions différentes.

Peut-on se contenter d'une histoire qui ne fasse qu'énoncer des faits passés ? C'est au fond la valeur même de l'histoire qui est ici interroge, et à travers elle, la question du sens de l'histoire : découvre-t-on le sens de l'histoire ou le fabriquons-nous de toute pièce à travers une explication interprétative des faits étudiés par l'historiographie ? Problématique Il s'agit donc tout à la fois de s'interroger sur l'origine (la source) et le but (la fonction) de l'histoire (selon les deux dimensions du « pourquoi »).

Peut-on légitiment trancher entre une fonction simplement conservatrice ou une fonction uniquement explicative ? Quel sens donner à cette alternative ? N'est-elle pas réductrice ? La véritable discipline historique, en tant qu'elle est à la fois travail d'analyse et de restauration du passé tout autant qu'elle impose un « devoir de mémoire », n'est-elle pas une synthèse (et non pas juste une somme) des deux ? Plan I- L'illégitimité de l'alternative : la synthèse de deux · · · Il est d'emblée nécessaire de comprendre que l'histoire entendue comme l'ensemble des faits passé, se distingue de l'activité de l'historien qui rapporte ces faits.

Pour ne pas les confondre, il faut ainsi appeler historiographie, la discipline de l'historien et réserver le nom d'histoire aux véritables événements relatés par l'historiographie. On comprend alors, à travers cette distinction, que la discipline qui s'occupe de la conservation du passé correspond non pas à l'histoire en tant que telle mais à l'historiographie.

Conserver le passé consiste à réunir divers éléments, à faire un travail de recherche, pour tenter de garder des traces, de prendre soin des vestiges du passé. Pourtant, on voit difficilement comment cette conservation du passé, seule, pourrait faire sens en ce qui concerne l'histoire.

Nous pouvons pour le comprendre, faire appel à une analogie avec le fonctionnement du musée : celui-ci a pour vocation en effet la conservation des œuvres d'art en tant qu'on les considère comme faisant parti de notre patrimoine.

Mais la vocation du musée ne s'épuise pas dans cette fonction purement conservatrice : le musée a un autre mot d'ordre, essentiel à la définition de son essence, à savoir la diffusion.

Il a pour but, en effet, de permettre à chacun de pouvoir observer ce patrimoine qu'il conserve, il rend la culture à la portée de tous refusant de la laisser aux. »

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