Commentaire philosophie - La technique
Publié le 23/06/2025
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«
Commentaire philosophie
Dans nos sociétés modernes, nous utilisons toutes sortes d’objets techniques sans
en connaître les principes de fonctionnement.
Que l’on prenne le tramway ou que l’on
manipule un smartphone, nous nous contentons souvent d’avoir confiance en la fiabilité de
ces outils sans pour autant en comprendre le fonctionnement.
C’est précisément ce constat
qu’établit Max Webber dans Le savant et le politique.
Selon lui, l’homme moderne n’a plus
besoin de maîtriser la technique en profondeur, tant qu’il sait à qui s’adresser ou quelle
procédure suivre pour résoudre un problème éventuel.
Cette évolution qu’il qualifie de «
désenchantement du monde » se caractérise par une croyance grandissante dans la
prévision et la rationalisation plutôt que dans des forces mystérieuses.
La thèse de Weber
est donc de montrer que la modernité repose sur une vision désenchantée du monde où la
technique est la prévision, remplace la croyance en des forces mystérieuses.
Dans
un premier temps, nous étudierons l’usage de la technique sans compréhension (du début
du texte jusqu’à « état de rouler »).
Ensuite, nous examinerons la rationalisation du savoir
(de « Le sauvage » à « par a prévision »).
Enfin, nous mettrons en lumière le
désenchantement du monde (de « mais cela revient » jusqu’à la fin du texte).
Dans ce premier passage, Weber s’attache à décrire une situation représentative de
la modernité où l’usage de la technique se fait de manière quasi-automatique et sans
interrogation sur ses fondements.
Pour commencer, le passage débute par le pronom démonstratif « Celui » qui
renvoie à l’individu moderne face à la technique.
Ici, Weber fait une généralité du citoyen
contemporain, celui qui dans son quotidien utilise des objets technologiques.
Ce choix de
pronom souligne l’universalité du phénomène : il s’agit d’individus qui, sans se poser de
questions sur le fonctionnement interne des outils, en font un usage banal.
On perçoit ainsi
que les individus ne s’intéressent pas au mécanisme ce qui illustre une sorte de confiance
aveugle dans l’efficacité supposée de la technique.
Au fil de ce passage, Weber insiste sur le
fait que la technique est ici présentée comme un moyen pour atteindre une fin pratique,
une solution immédiate qui permet de satisfaire des besoins concrets.
Par ce constat, il
nous invite à réfléchir sur la place de la connaissance dans l’usage de la technologie.
L’homme moderne se trouve ainsi dépossédé d’un savoir « technique » approfondi, ce qui
le rend dépendant de connaissances qu’il ne possèdent pas lui-même.
Le terme « rouler »
démontre l’image du véhicule en mouvement qui roule sans que le conducteur ne se
préoccupe des mises en place technique qui permettent cette mobilité.
Ainsi « rouler »
évoque l’idée d’un déplacement facilité par la technologie qui nous libère d’efforts de
compréhension ou d’intervention.
De plus, le mouvement devient le signe d’une croyance
en l’efficacité de la machine qui agit de façon autonome.
Ce passage met ainsi en lumière
un paradoxe central de la modernité : L’homme utilise la technique pour agir sans toujours
en comprendre les principes.
En facilitant l’action, la technique masque cette ignorance et
peut mener à une forme de dépendance ou de perte de responsabilité.
Weber ne se
contente pas d’observer ce phénomène, il le critique en montrant que cette automatisation
réduit notre capacité à réfléchir et à comprendre le monde.
Il pose ainsi une question
essentielle : en cherchant l’efficacité à tout prix, la modernité ne risque-t-elle pas de nous
éloigner de la connaissance et de la maîtrise de notre environnement ?
En somme, cette première partie dévoile comment l’homme moderne se contente
d’un usage pratique et superficiel de la technique, délaissant la compréhension des
mécanismes complexes.
Dans la partie deuxième partie du texte, Weber met en opposition deux formes de
rapport au savoir : d’un côté, celui du sauvage, qui possède une compréhension immédiate
et intuitive de son environnement, et de l’autre, celui de l’homme moderne, dont la
rationalisation et la technique donnent l’illusion d’un contrôle sur le monde.
Cette
confrontation entre ces deux figures met en évidence une critique implicite du progrès
technique.
Tout d’abord, en évoquant « Le sauvage », Weber désigne un individu vivant dans un
état pré scientifique, qui ne bénéficie ni des avancées technologiques ni du savoir rationnel
propre aux sociétés modernes.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’auteur ne le
présente pas comme un être ignorant ou primitif, mais au contraire comme quelqu’un qui
possède un savoir intime du monde qui l’entoure.
Ensuite, Weber poursuit en expliquant
que le sauvage « connaît incomparablement mieux ses outils ».
Cette phrase souligne une
différence fondamentale entre lui et l’homme moderne.
Contrairement à ce dernier, qui se
contente d’utiliser la technique sans comprendre son fonctionnement, le sauvage est
capable de maîtriser pleinement les instruments qu’il utilise.
Cela s’oppose directement à
l’attitude de l’homme moderne, qui dépend d’outils de plus en plus complexes dont il ne
comprend pas nécessairement les mécanismes.
Ce contraste met en évidence une perte de
savoir dans la modernité : à mesure que la technique progresse, l’homme en devient
paradoxalement plus dépendant.
Weber précise que ces processus ne signifient pas
nécessairement une meilleure connaissance globale des conditions dans lesquelles nous
vivons.
En réalité, il souligne que la modernité ne produit pas un savoir total, mais plutôt
une illusion de savoir.
Weber met ensuite en évidence le désenchantement du monde
propre à la modernité.
Contrairement aux sociétés traditionnelles, qui attribuaient des
phénomènes inexpliqués à des forces mystiques ou divines, l’homme moderne a
développé un regard rationnel et scientifique qui vise à tout expliquer de manière logique.
Il croit ainsi que tout peut être compris, mesuré et anticipé.
Cependant, Weber laisse
entendre que cette assurance repose davantage sur une croyance que sur un véritable
savoir.
Il y a donc ici une forme de paradoxe : en pensant tout maîtriser par la raison et la
technique, l’homme moderne se persuade qu’il a supprimé l’inconnu, alors qu’il ne fait
souvent que repousser ou ignorer ce qu’il ne comprend pas.
Enfin, Weber conclut cette
partie en affirmant que, grâce à cette rationalisation, nous pouvons maîtriser toute chose
« par la prévision ».
Il met ici en avant l’idée que le progrès scientifique et technique
permet d’anticiper et de contrôler l’avenir.
Weber semble suggérer que cette capacité à
prévoir repose davantage sur des probabilités et des calculs que sur une compréhension
réelle du monde.
Cela s’oppose à la....
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