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Comment se fait-il qu'en dépit du temps je demeure le même ?

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« Définition des termes du sujet: TEMPS: Milieu indéfini et homogène, analogue à l'espace, dans lequel se déroulent les événements. Temps objectif: Mouvement continu et irréversible (« flèche du temps ») par lequel le présent rejoint le passé. Temps subjectif: Sentiment intérieur de la temporalité, telle qu'elle est vécue par le sujet (synonyme : durée). Introduction: Le temps nous fait sans cesse changer.

Je ne suis déjà plus celui que j'étais il y a un instant.

Qu'y a-t-il de commun entre l'enfant insouciant que j'étais, l'adolescent que je suis et le vieillard que je serai ? Sans doute rien.

Pourtant c'est toujours de moi, de la même personne dont il s'agit.

Qu'est-ce qui nous permet de dire qu'elle est la même ? Faut-il chercher l'unité et l'unicité de la personne dans un noyau invariant sur lequel le temps n'aurait nulle prise, ou au contraire confier cette unité à la continuité d'une histoire singulière ? Quel rôle joue le temps dans cette constitution et cette dislocation du moi ? Première partie Pour changer, il faut déjà être quelqu'un ou quelque chose.

A défaut d'un substrat au changement, il n'y aurait pas de changement mais succession de deux choses distinctes.

Il n'y a changement que s'il existe un substrat voire une substance pour assurer et assumer ce changement. "Posséder le Je dans sa représentation: ce pouvoir élève l'homme infiniment au-dessus de tous les autres êtres vivants sur la terre.

Par là, il est une personne ; et grâce à l'unité de la conscience dans tous les changements qui peuvent lui survenir, il est une seule et même personne, c'est-à-dire un être entièrement différent, par le rang et la dignité, de choses comme le sont les animaux sans raison, dont on peut disposer à sa guise ; et ceci, même lorsqu'il ne peut pas dire Je, car il l'a dans sa pensée ; ainsi toutes les langues, lorsqu'elles parlent à la première personne, doivent penser ce Je, même si elles ne l'expriment pas par un mot particulier.

Car cette faculté (de penser) est l'entendement. Il faut remarquer que l'enfant qui sait déjà parler assez correctement ne commence qu'assez tard (peut-être un an après) dire Je ; avant, il parle de soi à la troisième personne (Charles veut manger, marcher, etc.) ; et il semble que pour lui une lumière vienne de se lever quand il commence à dire Je ; à partir de ce jour, il ne revient jamais à l'autre manière de parler.

Auparavant il ne faisait que se sentir ; maintenant il se pense." KANT Ce texte est extrait du tout début de "Anthropologie du point de vue pragmatique" (Livre 1.

De la faculté de connaître- De la connaissance de soimême, $1).

Cette oeuvre, regroupe, comme l'indique Kant dans une note de sa préface, des cours professés pendant les semestres d'hiver "depuis plus de trente ans". L' "Anthropologie du point de vue pragmatique" contient toutefois des analyses subtiles sur les sujets les plus divers: la vie sociale, le rôle des sens et de la mémoire, le suicide.

On y trouve des anecdotes, des conseils sur l'art de vivre et une sorte de "traité des passions" qui fait songer à celui de Descartes. Le texte que nous allons commenter se rapporte à la conscience de soi.

Notons que dans un passage difficile de la "Critique de la raison pure", Kant affirme que pour qu'il y ait conscience de soi, deux choses sont requises: le déroulement successif de la diversité (le flux des phénomènes intérieurs ou états de conscience) et la compréhension de ce déroulement, acte qu'il nomme synthèse de l'appréhension.

Autrement dit, sans le "je pense" qui accompagne toutes mes représentations, "serait représenté en moi quelque chose qui ne pourrait pas du tout être pensé, ce qui revient à dire ou que la représentation serait impossible, ou que du moins, elle ne serait rien pour moi".

Kant distingue donc l'aperception empirique qui est l'état intérieur toujours changeant & l'aperception transcendantale, conscience pure, originaire et synthétique qui assure la liaison et donc la connaissance réflexive de ce flux intérieur, permettant ainsi la constitution d'un "moi" fixe & permanent.

Pouvoir dire je, c'est donc avoir conscience d'être un & identique par-delà la multiplicité des états de conscience internes et des expériences vécues. Ce texte est difficile.

Il convient de relever les termes essentiels et de leur accorder un moment de réflexion. "Posséder en je", c'est pouvoir se dédoubler ou plus précisément s'appréhender soi-même comme objet.

"La personne" signifie le sujet porteur de la loi morale qui, en tant que tel, a une valeur absolue, une dignité et ne saurait donc être traité comme un simple moyen mais toujours en même temps comme une fin en soi.

"L'unité de la conscience" (aperception transcendantale), c'est le pouvoir de réaliser la synthèse de la diversité, de lier les éléments divers de la représentation.

"Les choses" sont tout ce qui relève du règne de la nature (donc aussi les animaux).

"L'entendement" est la faculté des concepts, faculté qui légifère dans le domaine de la connaissance et. »

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