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Comment punir ?

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« éléments de réflexion • Vengeance et punition (voir citations de Nietzsche). • Vengeance, punition, juridisme et « légalisme ».

Dans son essai Oeil pour oeil, Simone de Beauvoir fait observer que le fait de punir sans haine (cf.

la justice officielle qui punit de façon impersonnelle) est peut-être une erreur du point de vue existentiel.

La sanction est un événement réel et concret et non l'accomplissement d'un rite comme il peut apparaître dans l'exécution judiciaire (songeons en particulier à la peine de mort). L'accusé peut demeurer persuadé qu'il est victime d'une vengeance (semblable au Procès de Kafka ?), celle de la société ou du fonctionnement aveugle d'un appareil (judiciaire).

Selon Simone de Beauvoir, il serait requis que la punition soit rattachée à la faute par des liens concrets.

Seule la vengeance le pourrait.

Mais on pense qu'elle est anarchique et immorale. • Punition et expiation (voir citation de Leibniz). • Faute morale et souffrance et punition physique(s) :voir citation de Guyau. • La question « comment punir ? » ne dissimulerait-elle pas la question « peut-on punir ? ». Citations • Nietzsche : « Ce que l'on atteint (...) par le châtiment chez l'homme et chez l'animal, c'est l'augmentation de la crainte, affinement de la perspicacité, la domination sur les appétits : en ce sens le châtiment dompte l'homme mais ne le rend pas meilleur ; — on pourrait, avec plus de raison, prendre le contraire.

» Généalogie de la morale, II e dissertation « Les prêtres, de tout temps, ont prétexté qu'ils voulaient « améliorer » l'homme...

Mais nous ririons, nous autres, si un dompteur voulait parler de ses animaux « améliorés ».

Le plus souvent, le domptage du fauve s'obtient par un dommage fait au fauve : l'homme « moral » non plus n'est pas un homme meilleur mais un homme débilité.

» La Volonté de puissance, T.

I, L.

II, § 511 • Kant : « De cette joie prise au malheur d'autrui, la plus douce est le désir de vengeance, qui consiste, avec l'apparence du meilleur droit, et même de l'obligation (par amour du droit) à se proposer pour fin, même sans avantage personnel, le malheur d'autrui. Toute action qui lèse le droit d'un homme mérite un châtiment, par lequel le crime est vengé dans la personne du coupable (et le châtiment ainsi ne répare pas seulement le dommage causé).

Mais le châtiment n'est pas un acte de l'autorité privée de l'offensé, mais celui d'un tribunal distinct de lui, qui donne effet aux lois d'un pouvoir supérieur à tous ceux qui y sont soumis, et si nous considérons (comme cela est nécessaire dans l'éthique) les hommes dans un état juridique, déterminé seulement par de simples lois de la raison (et non d'après des lois civiles), personne n'a le droit d'infliger des châtiments et de venger l'offense supportée par les hommes...

» • Leibniz : « Il y a une espèce de justice qui n'a point pour but l'amendement ni l'exemple, ni même la réparation du mal.

Cette justice n'est fondée que dans la convenance qui demande une certaine satisfaction pour l'expiation d'une mauvaise action...

Il y a ici un certain dédommagement de l'esprit, que le désordre offenserait, si le châtiment ne contribuait à rétablir l'ordre.

» Théodicée, 1re partie § 72. • Guyau : « Non, ce qui est fait est fait ; le mal moral reste malgré tout, le mal physique qu'on peut y ajouter.

» « OEil pour oeil, dent pour dent.

Pour qui admet l'hypothèse du libre-arbitre, l'un des plateaux de la balance est dans le monde moral, l'autre dans le monde sensible : dans le premier est une volonté libre, dans le second une sensibilité toute déterminée; comment établir entre elles l'équilibre ? » lectures • Granier, Le problème de la vérité dans la philosophie de Nietzsche (Seuil) ; pp.

222 et suivantes, paragraphe intitulé : « Décadence, volonté de vengeance, volonté de puissance.

» • Simone de Beauvoir, Oeil pour oeil. • Guyau, Esquisse d'une morale sans obligation ni sanction (PUF, 1re édition), pp.

148 à 150. plan indicatif 1.

Punition et vengeance. 2.

Punition, juridisme, légalisme. 3.

Punition, expiation, retour à un « ordre » : est-ce souhaitable ? Est-ce possible ? 4.

La question « comment punir ? » ne renverrait-elle pas nécessairement à la question « peut-on punir ? ». »

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