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« C'est mon droit ! » ?

Extrait du document

« éléments de réflexion • Partir du paradoxe de l'expression « mon droit » pour convenir qu'il y a lieu de l'expliquer sur une formule, au premier abord, quelque peu ambiguë. • Dans Le nouveau vocabulaire des études philosophiques de Auroux et Weil, on peut lire aux articles « droit » et « intérêt » : Droit A.

Adj.

— 1) Opposé à courbe (ligne droite).

— 2) Juste, honnête. B.

Subst.

— 3) Un droit : ce qu'il est permis à un individu de faire en vertu des règles de droit existant dans la société (droit objectif) ; pouvoir, prérogative que possède un individu en vertu des règles de droit existant dans la société (droit objectif/subjectif) ; propriété morale ou pouvoir que possède un individu par sa propre nature, que ce pouvoir soit ou non confirmé par les règles de droit (droit subjectif; cf.

« les droits inaliénables de l'individu » : la liberté, la propriété, l'égalité, etc.).

— 4) Le droit : avoir le droit de...

posséder un droit à l'un des sens « 3 ». Intérêt (étym.

latine : interest, ce qui importe).

Ce qui est utile, avantageux à l'individu (intérêt personnel), à l'ensemble des individus, d'un groupe (intérêt général) ; en ce sens, le mot a souvent une connotation péjorative et sous-entend l'attachement égoïste à l'avantage en question. • Remarquer que l'on dit : « Avoir droit à », « avoir un droit sur », « avoir le droit de » et « avoir intérêt à ». — Un droit ne serait-ce pas ce qui est conforme à une règle précise et qu'il est par suite légitime d'exiger soit parce que les lois ou règlements le présentent ou parce que cela résulte de contrats établis en conformité de ces lois, ou parce que cela est conforme à l'opinion en matière morale? — Un droit ne serait-ce pas aussi ce qui est permis (moralement, ou par lois ou règles, ou parce que ce qui n'est pas défendu est permis). • Même si parfois « nos intérêts » coïncident avec « nos droits » (et c'est peut-être surtout en ce cas que nous revendiquons nos droits) n'avons-nous pas en revendiquant, en défendant nos droits le sentiment que nous invoquons ou défendons une règle qui nous dépasse et qui ne saurait se réduire à un calcul purement empirique d'avantages ? • Réfléchir au fait que l'on peut peut-être soutenir que c'est un devoir de défendre ses droits (dans la mesure où l'on défend précisément une règle qui nous dépasse et vaut pour d'autres).

Pourrait-on considérer que c'est un devoir de défendre ses intérêts ? I.

— ANALYSE DE QUELQUES EXEMPLES. A) Dans un jeu, « j'ai le droit de...

» (droit de contrer au bridge, de prendre en reculant aux dames, de saisir le ballon avec les mains au rugby, etc.) et «j'ai droit à...

» (avoir droit à la mise) signifient que ce que je fais est conforme aux règles du jeu ou exigible en vertu de ces règles, qui elles-mêmes sont admises par convention ou comme traditionnelles. B) Au sens social, juridique et administratif (avoir le droit de passage sur un terrain ; avoir droit à un héritage, à une indemnité, etc.), la même expression signifie que ce que je fais, est conforme aux lois, règlements, contrais, etc. C) Au sens moral (droit de penser librement, droit à la vie, etc.), elle implique de même la notion de certaines règles, inscrites dans la conscience, soit individuelle, soit collective. II.

— CONCLUSION SUR LA NATURE DU DROIT. A) Dans tous les cas, l'expression : « C'est mon droit » suppose donc la conformité de mon action avec certaines règles idéales.

Le droit n'est pas un simple pouvoir physique : ce n'est pas la force, sans quoi la formule en question n'aurait aucun sens.

Il dépasse même toute notion purement utilitaire ; dire : « Ceci est mon droit » est tout autre chose que dire : « Ceci est mon intérêt ».

Le droit implique toujours la notion de certaines valeurs, d'un idéal accepté comme norme. B) Mais cet idéal n'est ni purement subjectif ni arbitraire: c'est un produit de la conscience humaine dans des conditions définies de vie collective. Introduction L'affirmation « ceci est mon droit » n'est pas une expression neutre, il s'agit, pour l'individu énonçant cette proposition, de recueillir l'assentiment, le respect d'autrui face à cette réalité.

Nous pouvons la rapprocher de l'affirmation « ceci est à moi », qui indique aux autres que tel objet m'appartient, et que, donc, ils ne peuvent en jouir impunément.

La situation d'énonciation, ici, est importante, selon la nature qu'elle prend, le sens de l'affirmation diffère.

De prime abord nous pouvons imaginer que l'individu qui énonce une telle proposition, le fasse dans un état de nature, dans lequel aucune communauté n'est encore constituée.

Dans ce cas cet individu ayant peur pour sa. »

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