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Cela a-t-il un sens de penser par soi-même ?

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« Cela a-t-il un sens de penser par soi-même ? Problématisation : Rappelons que la problématique est l'ensemble des problèmes qui gisent sous le sujet, hiérarchisés en vue de leur résolution dans le corps de la dissertation.

Pour qu'il faille vouloir penser par soi-même, il faut déjà que ça soit possible.

Le premier problème que nous devons résoudre pour pouvoir répondre à la question du sujet peut donc se formuler sous la forme de la question suivante : 1.

Dans quelle mesure peut-on penser par soi-même ? Répondre à cette première question limitera déjà le champ de la pensée autonome.

Il faudra alors trouver un motif qui nous fera vouloir penser par nous-même, puis nous demander s'il est aussi un devoir.

D'où les questions : 2.

Y a-t-il des raisons de vouloir penser par soi-même ? 3.

Ces raisons, s'il y en a, sont-elles des devoirs ? [Introduction] Au premier regard, il apparaît pour le moins légitime que chacun puisse penser librement, sans avoir recours à la pensée ou au jugement d'autrui.

Avoir une pensée libre est un droit inviolable, inaliénable.

Penser par soi-même à forcément un sens, celui de l'autonomie. Pourtant, à y regarder de près, on ne peut pas non plus négliger totalement autrui, son existence et sa pensée.

Ne risque-t-on pas, sinon, de sombrer dans l'isolement ou le scepticisme voire le solipsisme ? Mais plus encore, revendiquer une pensée qui ne ferait aucun cas d'une réalité, d'une pensée commune, n'est-ce pas courir le risque de défendre l'arbitraire et l'intolérable : à chacun sa vérité ? Face à cette alternative, il nous faut donc analyser la démarche intellectuelle d'un esprit qui s'attache à penser par lui-même.

Comment garantir en effet une véritable autonomie intellectuelle ? [I.

OUI, penser par soi-même à un sens car Penser par soi-même est une exigence de la raison] Parce qu'il est doué de raison, l'homme a le devoir d'honorer cette raison.

Pour ce faire, il s'agit d'en user avec intelligence.

Qu'est-ce à dire ? La raison mérite qu'on en fasse un usage qui lui garantisse une totale liberté.

Penser librement, c'est juger par soi-même.

Cela dit, il ne s'agit pas de penser n'importe quoi, n'importe comment et de dénommer « pensées » de simples perceptions, impressions, ou encore opinions.

L'usage rigoureux de la raison exige un usage précis de la langue.

Il faut donc apprendre à penser et prendre le soin d'écarter de notre pensée tous les jugements et opinions que nous avons acquis sans un examen préalable de notre jugement : telle est la démarche cartésienne par excellence : « Il me fallait entreprendre sérieusement une fois en ma vie de me défaire de toutes les opinions que j'avais reçues jusques alors en ma créance ».

Penser par soi-même, c'est donc ne faire confiance qu'à soi-même ; c'est faire abstraction de ce que pensent les autres, de leur influence et de leur pouvoir.

Penser par soimême est donc un exercice courageux et difficile. C'est dans son opuscule « Qu'est-ce que les Lumières ? » que Kant analyse la difficulté de penser par soi-même.

Il va montrer en effet que l'homme préfère se fier à ceux qui savent plutôt qu'à sa propre conscience.

Kant dénonce ici la lâcheté de l'homme face à la difficulté de penser par soi-même et accuse le gâchis que l'homme fait de son propre entendement en l'abandonnant aux mains de ceux qui croient savoir et qui le font savoir.

Il s'attache à montrer la perversité des « tuteurs » qui découragent les hommes à s'affranchir de l'opinion commune en leur montrant le danger et l'insécurité qui les menacent, mais aussi le caractère pénible et insurmontable de ce qui les attend.

Cet arrachement à l'état de tutelle traduit la violence d'un combat durant lequel on doit se débattre face à la tentation de s'abandonner au confort d'une médiocrité intellectuelle.

En effet, l'état de tutelle étant l'incapacité de se servir de son entendement sans la conduite d'un autre, il est aussi difficile pour un jeune esprit de s'aventurer tout seul sur les chemins de la pensée que ça l'est pour un aveugle sur sa route.

Autrement dit, la tentation est grande de s'abandonner à un guide, d'autant qu'il y a une accoutumance de la raison.

S'attacher à ce que pensent les autres est donc dangereux. C'est pourquoi il est nécessaire de rendre hommage à ceux qui sont parvenus à se dégager d'une tutelle menaçante et qui ont pris le risque d'aller contre le dogmatisme : Galilée a eu le courage de ne pas se soucier de ce que pensaient les autres et d'affirmer haut et fort que le soleil ne tournait pas autour de la terre mais qu'il s'agissait du contraire.

Parce qu'il a pris ce risque, parce qu'il a osé aller à l'encontre d'un dogme de l'Église, Galilée fut condamné au bûcher.

On mesure ici la force d'une tutelle, quelle qu'elle soit.

La puissance de la tutelle est d'autant plus forte qu'elle peut être unanimement reconnue.

Pourtant il faut se rappeler que l'unanimité n'est pas un critère de vérité. On touche ici le point sensible d'une pensée autonome : une libre pensée ne se contente pas de croire dès lors qu'elle a les moyens de savoir. [Il.

NON, penser par soi-même n'a pas de sens car une pensée isolée n'est pas garante de vérité] On peut raisonnablement penser, cependant, qu'un esprit ne peut pas tout réinventer et ne peut pas ignorer tout ce qui se dit et tout ce qui se fait.

Un homme qui voudrait penser par lui-même sans se soucier de ce que pensent les autres, serait peut-être un misanthrope qui fuirait toute communauté de pensée, toute démocratie, toute vie commune.

En un mot, un homme qui serait réduit à végéter.

Vouloir penser par soi-même est une juste exigence mais une libre pensée est moins une pensée isolée et vagabonde qu'une pensée maîtrisée, rationnelle et critique. Comment concevoir un quelconque progrès si chacun ne faisait confiance qu'à lui-même, au point de ne pas se. »

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