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Ce qui est matériel seul existe, ce qui est spirituel n'est qu'une illusion ?

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« Analyse du sujet : Du point de vue conceptuel : «matériel» désigne ce qui existe physiquement dans la matière ou l'énergie (une étoile étant un équilibre des deux).

Le matériel est ce qui est dans le monde physique, hors de nous.

La nature, la technique, l'art, ont des réalisations matérielles. Par opposition, nous appelons «spirituel» ce qui est en nous : la foi, la science, la philosophie, le savoir, le bonheur, la liberté, la volonté, etc...

Ces choses sont en deçà du monde physique, et non-observables scientifiquement : il existe des appareils pour mesurer l'énergie, la densité de la matière, mais aucun pour évaluer le degré de bonheur, l'intensité d'une volonté, la puissance d'une foi. «illusion» réfère à une croyance fausse.

C'est ainsi que la magie nous fait croire en une force ou pouvoir qui n'existe pas, c'est précisément le savoir-faire de l'illusionniste.

Comprendre le mot illusion implique de distinguer entre croire et savoir.

Par exemple : quand un croyant dit qu'il croit en dieu parce qu'il sait qu'il existe, il y a contradiction.

On ne peut croire qu'en ce dont on n'est pas sûr.

Je sais que mon réfrigérateur existe, je n'ai donc pas besoin de prier pour confesser ma foi en l'existence de ce réfrigérateur. «exister» est une qualification qui touche à la vérité d'une croyance.

Que l'objet d'une croyance existe ou non déterminera si cette croyance est vraie ou fausse.

Mais qu'est-ce qu'exister ? le mot vient du latin ex-sister : être au-dehors.

L'existence est une sortie hors de soi, hors des mots.

Que le Père-Noël existe signifie qu'il n'est pas qu'un mot, et qu'il réfère â un être dans le monde.

Mais exister, est-ce seulement exister physiquement ? C'est ce qu'il faudra trancher dans ce sujet, dont cette question pourrait être une problématique. Du point de vue formel : La phrase, coupée par une virgule, présente une opposition entre deux couples de concepts : matériel-exister / spirituel-illusion.

Le premier couple à l'air d'être une affirmation.

Mais toute la phrase est une interrogation, nous pourrions donc reformuler : Si ce qui est matériel seul existe, alors ce qui est spirituel n'est qu'une illusion ? Notre premier couple doit être pris comme hypothèse et non comme affirmation (car alors exister voudrait dire : être matériel, et le spirituel serait d'emblée une illusion : il n'y aurait pas de problème, et cette phrase ne pourrait pas être une interrogation).

La négation ne...

que...

laisse le champ libre à d'autres propositions. Cela veut dire qu'il y a des alternatives entre le matériel et l'illusion. Problématisation : «La réalité, c'est ce qui continue d'exister lorsqu'on cesse d'y croire.» Cette citation de Philip K.

Dick sous-tend que seul le monde physique est réel, le reste étant objet de croyance.

Ce qui est matériel seul existe, ce qui est spirituel n'est qu'une illusion ? Cela voudrait dire en premier lieu qu'une grande part de la religion est purement illusoire.

Cela signifie aussi qu'on peut qualifier d'illusion tout ce que nous construisons au-delà du matériel : la loi de la gravité serait une illusion, car c'est un rapport spirituel que nous établissons entre plusieurs phénomènes matériels.

D'une manière générale, l'existence de concepts tels que justice ou liberté serait compromise.

Exister, est-ce seulement exister physiquement ? I – Le spirituel émane du matériel · · Nous pourrions dire que le spirituel est forcément illusion car il vient se superposer au matériel et en émane. Comme les empiristes britanniques classiques (Hobbes, Locke, Hume), nous pourrions prétendre que tout vient de l'expérience que nous faisons du matériel. Le spirituel serait donc une conscience inversée du monde matériel, et la religion procéderait par inversion en prétendant que le monde vient de Dieu. «Le fondement de la critique irréligieuse est : c'est l'homme qui fait la religion, ce n'est pas la religion qui fait l'homme.

Certes, la religion est la conscience de soi et le sentiment de soi qu'a l'homme qui ne s'est pas encore trouvé lui-même, ou bien s'est déjà reperdu.

Mais l'homme, ce n'est pas un être abstrait blotti quelque part hors du monde.

L'homme, c'est le monde de l'homme, l'Etat, la société.

Cet Etat, cette société produisent la religion, conscience inversée du monde, parce qu'ils sont eux-mêmes un monde à l'envers.

La religion est la théorie générale de ce monde, sa somme encyclopédique, sa logique sous forme populaire, son point d'honneur spiritualiste, son enthousiasme, sa sanction morale, son complément solennel, sa consolation et sa justification universelles.

Elle est la réalisation fantastique de l'être humain, parce que l'être humain ne possède pas de vraie réalité.

Lutter contre la religion c'est donc indirectement lutter contre ce monde-là, dont la religion est l'arôme spirituel.» Karl Marx, Critique de la philosophie du droit de Hegel. · L'illusion religieuse, «opium du peuple», comme le dit Marx quelques lignes plus loin, est certes une illusion, mais elle domine une société imprégnée de spirituel. Transition : Nous pouvons voir que si une part du spirituel est très certainement une illusion (la religion), la société, donc l'humain, est baignée de choses spirituelles.

Ainsi la liberté, la justice qui, si elles n'ont que peu de rapport avec la religion, n'en sont pas moins spirituelles, c'est-à-dire immatérielles.. »

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