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Bien voir bien comprendre, bien agir

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« Analyse du sujet : La difficulté de sujet tient essentiellement à sa forme : la juxtaposition de trois termes, chacun composé d'un verbe et d'un adverbe qui le nuance.

Il ne s'agit ni d'une question, ni d'une affirmation (puisqu'il n'y a pas de verbe conjugué).

Le sujet nous invite par conséquent à reconstruire le sens possible de cette juxtaposition. Ainsi pourrions-nous reformuler interrogativement le sujet en : « Quel sens donner à : bien voir, bien comprendre, bien agir ? » C'est la légitimité de cette juxtaposition qu'il faut en premier lieu interroger.

Elle suppose premièrement qu'il existe une articulation entre les trois termes : il s'agira donc de penser le rapport entre ces termes. Deuxièmement, elle les réunit en un tout.

L'unité possible de ces termes doit donc également être évaluée. Notons enfin que le ton donne une première piste de réflexion : notre sujet « sonne » comme un précepte méthodologique, une procédure à suivre.

De quoi peut-il alors être le précepte ou la procédure ? Voir et comprendre s'articulent bien dans une perspective épistémologique (en particulier empiriste).

Agir, en revanche, nous transporte dans le champ de l'éthique : notre sujet établit ici une relation sur laquelle il faudra concentrer notre attention, entre théorie de la connaissance et théorie de l'action. Enfin, il ne faudra pas omettre la présence de l'adverbe « bien » : bien voir, bien comprendre et bien agir ne signifient pas voir, comprendre et agir.

De plus la nuance qu'il apporte n'est probablement pas la même pour chacun de nos trois verbes : « bien agir », dans la sphère de l'éthique, se comprend aisément : l'action n'est bonne que lorsqu'elle coïncide avec une norme, qui permet ainsi de distinguer le simple « agir » du « bien agir ». « Bien comprendre », en revanche peut signifier « comprendre plus » ou « comprendre véritablement », ce qui s'opposerait par exemple à un « comprendre » vague qui signifierait alors « avoir une simple intuition ». De même, « bien voir » peut signifier distinguer nettement, identifier, par opposition à un simple « voir » passif.

(N'y a-t-il pas alors déjà une forme de compréhension dans la bonne vue capable d'opérer des distinctions ?) Problématisation : Rappel méthodologique : Notre objectif, avons-nous déjà indiqué, est de reconstruire une signification possible de l'expression « bien voir, bien comprendre, bien agir ».

Cette signification devra être apportée en réponse au sujet dans la conclusion de la dissertation.

La problématique est l'ensemble hiérarchisé des problèmes que nous allons rencontrer qui nous empêche de remplir cet objectif. Le premier problème est le rapprochement des trois termes qu'opère le sujet.

Rien n'invite à penser en effet que « bien agir » ait un rapport avec « bien comprendre », et encore moins avec « bien voir ».

Une éthique dans laquelle la bonne action serait conditionnée par une bonne compréhension préalable ne serait-elle pas en effet réservée à ceux qui sont aptes à cette bonne compréhension ? Comment alors mettre en application ce type d'éthique élitiste ? De surcroît, la possibilité d'une mauvaise compréhension ne constituerait-elle une excuse toute trouvée à chacune de nos mauvaises actions ? D'où notre première question : I – Une éthique, pour mériter ce titre, ne doit-elle pas être indépendante d'une bonne compréhension et distinction (au sens du « bien voir ») ? Si l'éthique s'avère être autonome vis-à-vis de la bonne compréhension, il semble pourtant qu'au moins une compréhension et une vue minimale soient requises, pour que l'action ne soit pas totalement remise au hasard.

Mais alors se pose le problème de la limite au-delà de laquelle cette compréhension minimale devient bonne compréhension. II – Quel « voir » et quel « comprendre » suffisent au « bien agir » ? Proposition de plan : I – L'autonomie de l'éthique. »

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