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Arthur SCHOPENHAUER (1788-1860)

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Et tout d'abord toute société exige nécessairement un accommodement réciproque, une volonté d'harmonie : aussi, plus elle est nombreuse, plus elle devient fade. On ne peut être vraiment soi qu'aussi longtemps qu'on est seul ; qui n'aime donc pas la solitude n'aime pas la liberté, car on n'est libre qu'étant seul. Toute société a pour compagne inséparable la contrainte et réclame des sacrifices qui coûtent d'autant plus cher que la propre individualité est plus marquante. Par conséquent, chacun fuira, supportera ou chérira la solitude en proportion exacte de la valeur de son propre moi. Car c'est là que le mesquin sent toute sa mesquinerie et le grand esprit toute sa grandeur ; bref, chacun s'y pèse à sa vraie valeur. Arthur SCHOPENHAUER (1788-1860)

« SCHOPENHAUER : LA SOCIÉTÉ BRIDE L'INDIVIDU Toute société est faite d'êtres qui sont unis par des liens déterminés.

Ces liens ne sont pas sans effet sur les individus qui composent une collectivité donnée.

Schopenhauer développe ici l'idée que plus un individu a de valeur, moins il supporte la vie sociale qui limite sa liberté et bride son développement. « Et tout d'abord toute société exige nécessairement un accommodement réciproque, une volonté d'harmonie : aussi, plus elle est nombreuse, plus elle devient fade.

On ne peut être vraiment soi qu'aussi longtemps qu'on est seul ; qui n'aime donc pas la solitude n'aime pas la liberté, car on n'est libre qu'étant seul.

Toute société a pour compagne inséparable la contrainte et réclame des sacrifices qui coûtent d'autant plus cher que la propre individualité est plus marquante.

Par conséquent, chacun fuira, supportera ou chérira la solitude en proportion exacte de la valeur de son propre moi.

Car c'est là que le mesquin sent toute sa mesquinerie et le grand esprit toute sa grandeur ; bref, chacun s'y pèse à sa vraie valeur.

» SCHOPENHAUER, Aphorismes Ordre des idées 1) Ce qu'implique le concept même de vie sociale : une adaptation de soi aux autres [parle respect de règles communes, morales, religieuses, juridiques, sans lesquelles la vie sociale disparaîtrait sous l'effet de l'égoïsme ]. 2) Conséquence sur l'individu de ces liens qu'impose l'existence sociale - le sacrifice de soi, du moi authentiquement individuel, par opposition au moi socialisé, aliéné aux contraintes sociales ; - la restriction de sa liberté individuelle, limitée par celle des autres. 3) Conséquence corollaire sur le goût de la solitude : son importance révèle à chacun la valeur réelle de son moi individuel, parce qu'il est proportionnel à cette valeur. analyse formelle du texte « Et tout d'abord toute société exige nécessairement...

: aussi, plus elle...

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On ne peut être vraiment soi qu'aussi longtemps que...

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» questions indicatives Comment Schopenhauer s'efforce-t-il d'établir une continuité entre « être vraiment soi » et « être seul » ? Importance de la notion de « proportion » dans l'argumentation de Schopenhauer ? Comment peut-on expliquer que certains peuvent fuir la solitude ? Comment comprendre que « plus une société est nombreuse, plus elle est fade » ? 1) Dégagez l'idée maîtresse de ce texte. Plus le moi individuel a de valeur, moins il supporte la vie sociale qui gêne son développement et limite sa liberté. 2) Expliquez — « vraiment soi » : dans le texte, être vraiment soi, c'est être un moi, un individu, qui développe ses capacités librement, totalement, sans limite, par opposition à un moi socialisé, aliéné, étouffé par les liens collectifs. — « toute société a pour compagne inséparable la contrainte » : une société est un ensemble d'individus unis par certains liens ; ces liens sont définis par la coutume, la morale, la religion, le Droit de cette société, qui imposent des règles à suivre, des devoirs, obligations, interdictions, donc des contraintes sans lesquelles les relations sociales disparaîtraient.

Ainsi, l'idée de société implique nécessairement celle de contrainte. 1) Dégagez l'idée maîtresse de ce texte.. »

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