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Alexis de Tocqueville

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Issu d'une famille aristocratique normande, très sensible aux progrès de l'égalité, Tocqueville consacra sa vie à étudier les dangers qui menacent la démocratie. Ses analyses rigoureuses et claires font de lui un des maîtres de la pensée libérale.    La réflexion et l'action. Alexis de Tocqueville naquit en 1805, dans une vieille famille aristocratique du Cotentin. Il fut élevé dans le respect de l'Ancien Régime et l'on en retrouve des traits dans son œuvre : sens de la grandeur, passion de l'indépendance, méfiance envers les mouvements populaires. Alexis fit son droit à Paris puis devint juge-auditeur au tribunal de Versailles. Après la révolution de 1830, il se rallia à Louis-Philippe sans enthousiasme. Il se fit alors envoyer aux États-Unis et y resta neuf mois (1830-1831). 

« A lexis C harles Henri Maurice C lérel de Tocqueville est né en 1805 et mort en 1849.

Ecrivain politique et homme d'Etat français, dont l'ouvrage sur le système politique des Etats-Unis est devenu un classique, Tocqueville est né le 29 juillet 1805 à V erneuil et a étudié le droit à P aris.

Avec le spécialiste de droit public international Gustave A uguste de Beaumont de la Bonninière (1802-1866), il s'est rendu aux Etats-Unis en 1831 pour y étudier le droit pénal de ce pays.

Les deux hommes consignent leurs observations dans "Du système pénitentiaire aux Etats-Unis et son application en France".

A son retour en France en 1832, T ocqueville écrit son oeuvre la plus célèbre, "De la Démocratie en A mérique" (2 vol., 1835-40), une des premières et des plus profondes études de la vie américaine.

Elle traite de l'influence des institutions politiques et sociales sur les habitudes de vie du peuple.

T ocqueville y affirme que la démocratie s'est épanouie en Amérique parce que les conditions y étaient réunies pour permettre une bonne diffusion des idées sociales européennes.

Il critique sévèrement certains aspects de la démocratie américaine.

I l croit, par exemple, que l'opinion publique a des tendances dictatoriales et que le système majoritaire pourrait être aussi tyrannique qu'un despote.

Membre de la Chambre des Députés (1839-48), Tocqueville plaide pour certaines réformes dont la décentralisation du gouvernement et l'indépendance de la justice.

Il devient vice-président de l'Assemblée nationale en 1849 et, pour quelques mois, ministre des A ffaires Etrangères.

En 1851, il s'oppose au coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte, le futur Napoléon III, puis se retire de la vie politique.

Il meurt le 6 avril 1856 à C annes.

L'oeuvre de Tocqueville contient une analyse pertinente des idées politiques et sociales de son époque.

Il s'intéresse surtout aux évolutions sous-jacentes aux changements dans la société.

Son autre grand ouvrage, "L'Ancien Régime et la Révolution" (1856), inachevé à sa mort, interprète la Révolution française comme l'aboutissement d'une série de changements progressifs dans la structure de gouvernement et les habitudes politiques vis-à-vis de l'égalité et de la liberté.

Parmi ses autres écrits importants, on peut citer ses "Mémoires" (1893). Alexis de Tocqueville (1805-1859) Issu d'une famille aristocratique normande, très sensible aux progrès de l'égalité, Tocqueville consacra sa vie à étudier les dangers qui menacent la démocratie.

Ses analyses rigoureuses et claires font de lui un des maîtres de la pensée libérale.

La réflexion et l'action.

A lexis de Tocqueville naquit en 1805, dans une vieille famille aristocratique du C otentin.

Il fut élevé dans le respect de l'A ncien Régime et l'on en retrouve des traits dans son œuvre : sens de la grandeur, passion de l'indépendance, méfiance envers les mouvements populaires.

A lexis fit son droit à Paris puis devint juge-auditeur au tribunal de V ersailles.

A près la révolution de 1830, il se rallia à Louis-Philippe sans enthousiasme.

Il se fit alors envoyer aux États-Unis et y resta neuf mois (1830-1831).

Peu après son retour, il démissionna de ses fonctions et consacra son temps à rédiger De la démocratie en A mérique, qui est une analyse pénétrante et prophétique de la manière dont la civilisation américaine réussit à concilier liberté et égalité.

En 1835, il épousa une A nglaise.

Les années suivantes, il travailla à la deuxième partie de La Démocratie en A mérique, publiée en 1840.

Député sans interruption, de 1839 au coup d'état du 2 décembre 1851, ses activités parlementaires portèrent surtout sur l'A lgérie.

A u début de 1848, il pressentit la révolution : "nous nous endormons sur un volcan".

Il fit ensuite de la commission chargée de rédiger la constitution de la IIe république mais ses avis furent peu suivis.

Nommé ministre des A ffaires étrangères en 1849, il le resta 5 mois.

Après le coup d'état, Tocqueville se retira de la vie politique.

Il rédigea ses Souvenirs et en 1856, fit paraître L'Ancien Régime et la Révolution.

Cet ouvrage devait avoir une suite mais il mourut en 1859 sans avoir pu l'achever.

Une œuvre de sociologie politique.

Dans sa réflexion, Tocqueville fait à la fois œuvre d'historien et de sociologue.

Sa méthode évoque celle de Montesquieu dont il se rapproche également par sa logique rigoureuse et son style concis et clair.

Tocqueville observe avec acuité les réalités sociales et recherche dans la société l'origine des institutions politiques.

Pour ce faire, il utilise souvent une méthode comparative.

Mais c'est l'expérience historique qui accompagne et soutient ses analyses.

Il tente toujours de dégager les lignes de force, "la chaîne de l'histoire".

Repères chronologiques.

27, 28, 29 juillet 1830 : révolution de 1830, fin de la Restauration, début de la monarchie de Juillet - 24, 25 février 1848 : révolution, début de la IIe République - 2 décembre 1851 : coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte qui dissout l'A ssemblée nationale - 2 décembre 1852 : rétablissement de l'empire. Un aristocrate libéral A lexis de Tocqueville (1805-1859), dont le père est sauvé de la guillotine par la chute de Robespierre, fait des études de droit et, devenu magistrat, est chargé d'une enquête aux États-Unis sur le système pénitentiaire.

Il y consacre un an (1831-1832) et étudie surtout les moeurs et les institutions des A méricains : cette nation, où se développent une égalité et une liberté, dues en particulier à l'absence de castes et d'organisations figées par une longue histoire, le passionne par son originalité.

Il écrit à son retour De la démocratie en A mérique (1835-1840), ouvrage qui le rend célèbre. Il entame en 1837 une carrière politique, sera ministre des Affaires étrangères en 1849 et renonce à la vie publique après le coup d'État du 2 décembre 1851, auquel il est opposé.

Il publie alors L'Ancien Régime et la Révolution (1856), et meurt à Cannes en 1859.

La démocratie comme dictature douce Très tôt, les événements révolutionnaires ont conduit Tocqueville, pourtant issu d'une ancienne famille de l'aristocratie, à la conviction que l'évolution des sociétés les conduit inéluctablement vers la démocratie.

Celle-ci est essentiellement comprise par Tocqueville comme un état social égalitaire ou, plus précisément, comme la perception égalitaire des rapports sociaux, par ailleurs inégalitaires.

Ainsi, la relation maître/ serviteur, inégalitaire par essence, est cependant perçue comme égalitaire, pourvu qu'elle résulte d'un accord librement consenti, ce qui implique le renversement possible de la relation : maître et serviteur ne sont pas égaux, mais ils peuvent l'être.

Il s'interroge donc sur les conditions qui permettent de concilier égalité et liberté et trouve dans la République américaine le paradigme de ce type de société, où les relations hiérarchiques ne résultent pas de strates historiques, mais de l'activité humaine. Le deuxième volume de De la démocratie en Amérique, paru en 1840, théorise cette analyse de la démocratie.

Que découvre Tocqueville ? Dans une analyse pénétrante, mais corrosive, des moeurs et des institutions des États-Unis, il nous montre qu'elles résultent d'un consensus social égalitaire.

Parce que la recherche d'une société où tous sont égaux conduit au développement d'une multitude de sociétés humaines de plus en plus réduites et, finalement, à un individualisme généralisé, la société égalitaire débouche sur deux risques majeurs.

Tout d'abord, celui de l'anarchie, qui peut être aisément contenu. Mais, c'est surtout dans un despotisme insidieux que réside le risque essentiel des démocraties égalitaires.

Des individus de plus en plus isolés et faibles se trouvent face à une organisation étatique qui, chargée de garantir une égalité aussi parfaite que possible entre les citoyens, acquiert progressivement une puissance quasiment sans limites détriment d'une société atomisée.

C et État, en contrepartie de la garantie d'un bonheur fait de petites satisfactions sans grandeur morale ci d'un sentiment de sécurité, encadre les individus dans une multitude (le lois et de règlements dans lesquels ils se trouvent plus sûrement asservis que par la force brutale.

A insi naît le despotisme doux de la majorité, dans une recherche de plus en plus obsessionnelle de l'égalité, qui s'impose à travers l'État. « Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme.

Chacun d'eux, retiré à l'écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres : ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l'espèce humaine [...].

Audessus de ceux-là s'élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d'assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort.

Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux.

Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l'âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu'à les fixer irrévocablement dans l'enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu'ils ne songent qu'à se réjouir.

Il travaille volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l'unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages ; que ne peut- il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ? [...] Après avoir pris ainsi tour à tour dans ses puissantes mains chaque individu, et l'avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société tout entière ; il en couvre la surface d'un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule [...] ; et il réduit enfin chaque nation à n'être plus qu'un troupeau d'animaux timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger » (Tocqueville, De la démocratie en Amérique, Garnier-Flammarion, t.

2, p.

385). La vision de Tocqueville est saisissante : ne se croirait-on pas transporté dans notre propre fin de XXe siècle ?. »

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