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A quoi reconnaît^t-on une oeuvre d'art ?

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« Définition des termes du sujet Il semble assez difficile de donner une définition fixe de l'oeuvre d'art, tant les définitions de l'art lui-même sont nombreuses et variables.

Il s'agit justement ici de résoudre cette difficulté en dégageant les critères auxquels on reconnaît une oeuvre d'art.

Reconnaître, c'est re-connaître : on a déjà une connaissance sur l'objet que l'on reconnaît, on sait ce qu'il est, et une nouvelle confrontation avec lui constitue une sorte de réactivation de cette connaissance.

Comme le montre l'emploi de l'expression « à quoi », ce qui est en jeu ici ce sont les critères de la reconnaissance de l'oeuvre d'art, c'est-à-dire l'ensemble des visions que nous avons de l'art et qui nous permettent de dire de tel ou tel objet qu'il est une oeuvre d'art. A première vue, les réponses peuvent aller dans des directions très différentes, tant l'art présente de multiples facettes : on peut le considérer comme un mode d'expression, et alors l'exceptionnelle expressivité d'un objet pourra faire dire qu'il est une oeuvre d'art ; il est l'activité de certains, les artistes, et alors tout objet produit par un artiste en tant qu'artiste pourrait être nommé oeuvre d'art ; il est aussi phénomène social : les oeuvres sont reçues par un public, et alors ce serait ce dernier qui pourrait décider si tel objet est ou non une oeuvre d'art ; on pourrait même dire que l'art est un phénomène marchand : et alors n'importe quel objet en vente dans une galerie d'art serait aussi oeuvre d'art. Comment embrasser ces différentes directions à l'aide de la philosophie de l'art ? En fait, c'est la définition même de l'art qui va permettre de décider des critères de reconnaissance de l'oeuvre d'art : il faudra donc examiner diverses positions philosophiques sur l'art (l'art comme imitation, comme expression d'une personnalité, comme recherche du sublime...) pour définir certaines conditions auxquelles on pourra dire que tel objet est une oeuvre d'art, en mêlant le point de vue philosophique et l'attention à ce qu'est effectivement la pratique artistique. Un beau vers n'est pas d'abord en projet, et ensuite fait ; mais il se montre beau au poète ; et la belle statue se montre belle au sculpteur à mesure qu'il la fait ; et le portrait naît sous le pinceau.

(...) Ainsi la règle du Beau n'apparaît que dans l'oeuvre et y reste prise, en sorte qu'elle ne peut servir jamais, d'aucune manière, à faire une autre oeuvre.

» Il nous est aisé de dire : « Voici un cheval, voici un lion, ceci est une montagne ».

En effet nous disposons de concepts bien clairs et distincts pour nommer choses et animaux.

Je reconnais tel animal à son pelage, son ossature, son cri, sa couleur, sa forme et ceci donc grâce à un nombre de critères divers.

Nous pouvons nommer et prouver que le cheval est cheval.

Nous le reconnaissons.

Il en est pourtant tout autrement de l'oeuvre d'art.

Nous pouvons définir ceci comme une peinture, une pièce de théâtre, une mélodie, pourtant il nous est beaucoup plus complexe de dire s'il s'agit d'une oeuvre d'art ou non.

De quels critères disposons-nous pour la reconnaître ? S'agit-il d'un problème critériologique ou bien davantage d'un sentir et d'un sentiment qui reconnaît l'oeuvre d'art ? Dans un premier mouvement nous allons montrer que la reconnaissance d'une oeuvre d'art se définit avant tout au point de vue de la création à partir de différents critères.

L'oeuvre d'art est un produit humain est le premier fait à analyser.

En effet, l'oeuvre d'art ne peut naître que d'un projet humain conscient de lui-même et non pas d'un pur effet de la nature malgré son côté agréable à sa contemplation.

Il s'agit d'une intentionnalité, d'une liberté qui tente de s'exprimer et de s'actualiser dans la production artistique.

La nature, elle, ne possède aucune conscience de ses actes, la montagne est apparue sans qu'aucun être n'ait agi dans ce sens.

Au contraire le produire humain est un acte libre propre à l'homme qui accomplit sa liberté.

Sa liberté est sensibilisée et la sensibilité est ainsi libérée.

Cette production est esthétique et non pas logique.

En effet, aucun concept n'entre en jeu, seul le libre arbitre de l'artiste modèle son oeuvre sans jamais que précède à l'exécution une quelconque détermination de l'objet à représenter. Alors, l'oeuvre d'art est à elle-même sa propre fin car jamais elle n'est réalisée dans des buts de satisfactions matérielles comme l'est le propre de toute entière technique, industrie ou même artisanat.

Gomme le dit Aristote, «L'homme désire savoir pour savoir » et le plaisir qu'il procure est sa propre fin tout comme nous ne jouons de la cithare que pour jouer de la cithare. Ainsi, se dégage l'originalité et l'authenticité de l'oeuvre d'art car elle révèle un caractère singulier et unique en son genre.

Le propre de l'oeuvre d'art est de se faire singulière au sens où jamais l'artiste ne peut produire deux fois la même oeuvre.

Tenter de reproduire ou d'imiter au sens d'une pâle reproduction et représentation n'est pas possible. Elle ne serait que pure transposition et reconstruction.

Ne disposant d'aucun concept préalable, l'artiste ne peut pas se servir deux fois du même souffle d'inspiration,, la création artistique n'a absolument rien d'intellectuel et de logique.

Il y a toujours quelque chose de nouveau et d'unique dans l'oeuvre créée, c'est un accomplissement parfait auquel rien ne manque et ne saurait être ajouté.

Le talent de. »

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