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Lecture linéaire sur "Rêverie du nouvel an" de Colette

Publié le 20/06/2023

Extrait du document

« LL.18“Rêverie du nouvel an”, Les Vrilles de la vigne. Introduction : Colette n’a pas toujours connu une vie rurale.

Après son mariage avec Willy, elle vit à Paris & ne quittera plus la capitale que pour les tournées de music-hall ou pour se rendre dans ses maisons de villégiatures.

Quand elle écrit ce texte, elle vit à Paris depuis 16 ans, elle est séparée de Willy & elle vit seule en compagnie de ses animaux : ici, deux chiennes.

Dans cet extrait, la célébration du monde change d’objet alors puisqu’elle explore son environnement parisien, apparemment sans beauté, dépourvu de la magie du jardin de l’enfance.

Elle va néanmoins entrer dans la beauté littéraire par l’attention portée aux détails, par la sensualité & par l’évocation des bêtes, traitées comme des égales. Problématique : Nous nous demanderons comment Colette célèbre son environnement et lui confère beauté & importance. I.

Trois personnages sous la neige (l.1-27) Lignes 1 à 7 : Les deux premiers paragraphes du texte se présentent comme une introduction à la petite nouvelle avec une présentation du cadre & des personnages.

C’est un début in fines res, autrement dit une narration introspective.

L’aventure a déjà eu lieu : “nous rentrons” (l.1). Parlons d’abord du cadre.

C’est un décor de neige (l.3 : “il a neigé”) qui prend place, en accord avec le titre & la date mise en exergue, “16 janvier 1909”.

C’est un récit d’hiver où la neige va jouer un rôle important.

Elle est d’emblée donnée à travers trois métaphores : la poudre (l.1 : “poudrée”), le “sucre” (l.4) & le scintillement (l.5 : “scintille”).

Ces métaphores donnent le ton de la rêverie qui transforme le réel en matériau poétique.

Ce sont des métaphores par ailleurs sensorielles avec le toucher poudré, le goût du sucre & le scintillement visuel. Nous allons maintenant passer à l’évocation des personnages.

Ils sont présentés sur le même principe, c’est-à-dire à partir du réel pour le transfigurer. C’est ce qui va permettre à Colette, par le biais de deux personnifications qui se poursuivent tout au long du texte, de faire des deux chiennes des compagnes égales à elle.

Les trois personnages sont donc d’emblée donnés sur un pied d’égalité avec “toutes trois” (l.1) & l’emploi de “nous” (l.1).

S’ensuit une énumération qui termine la présentation des personnages : “moi, la petite bull et la bergère flamande” (l.1-2).

On comprend à ce moment-là que les compagnes sont des bêtes.

La suite du texte continue d’associer les trois personnages avec le terme “nos robes” (l.3) produisant un effet humoristique & la description des trois comparses s’attarde avec précision sur les deux chiennes avec “mufle camard” (l.5), “museau pointu” (l.6) & “queue en massue” (l.7). Lignes 7 à 27 : c’est la présentation des actions des personnages, jouer & regarder. Tout d’abord, le plus-que-parfait, avec sa valeur d’accompli, fait état d’un retour en arrière.

Le but de la promenade était de “contempler la neige” (l.8), réflexe de campagnarde de Colette se révélant dans le groupe nominal “raretés parisiennes” (l.9) ou encore “occasions presque introuvables” (l.9-10).

Il faut comprendre que la neige & le froid n’étaient pas rares en Bourgogne & que son enfance est née dans la neige. L’action & le jeu sont ensuite évoqués, mettant sur un même plan les trois personnages : “nous avons couru comme trois folles” (l.11-12).

Elles sont réunies dans la même joie & la même jeunesse : “notre joie haletante de chiens lâchés” (l.14).

Colette elle-même se décrit comme une chien, mais le groupe s’oppose au reste des Hommes : tandis qu’elles sont dehors, le quartier est “désert” (l.11), ce qui démontre la curiosité & l solidité de Colette, qualités dont elle s’est prévalue toute sa vie.

Elle évoque ensuite un décor parisien réel avec “fortification” (l.12), reformulé en argot parisien “fortifs” (l.12), montrant que Colette a les codes & usages de la capitale.

Les toponymes “avenue des Ternes” (l.13), “boulevard Malesherbes” (l.14) & “Levallois” (l.17) contribuent ensuite à l’effet de réel qui ancre la description dans le vécu. Dans la suite du texte l’effet de réel s’atténue même si la description continue.

Colette nous offre une vision.... »

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