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Lecture analytique de la scnène XI de L'île Des Esclaves, Marivaux

Publié le 29/12/2022

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« Introduction: Marivaux (1688-1763), dramaturge français, renouvela le genre de la comédie au XVIIIème siècle en utilisant la Commedia dell'Arte pour faire passer ses idées. Après avoir echoué sur une île, Iphicrate et Euphrosine sont contraints à échanger leur statut avec leurs esclaves, Arlequin et Cléanthis, sous la direction d’une sorte de médiateur se prénommant Trivelin.

Lors de cette expérience, les anciens maîtres ont pris conscience des atrocitées qu’ils faisaient subir à leurs valets, tandis que ces derniers les ont alors pardonné, ne se sentant finalement pas à leur place en tant que dominant.

Cet scène XI est le dénouement de la pièce en un seul acte, où tous les protagonistes se réunissent.

Comme il s’agit d’une comédie classique, la pièce doit se terminer par une réconciliation.

Ici, Trivelin rencontre une dernière fois les maîtres et les esclaves. Mais en quoi ce dénouement utopique remet-il en cause la question de l’Homme à la manière d’un apologue? I- Un apologue classique La mise en scène est très démonstrative: “baisant la main de sa maîtresse”, “prenant aussi la main de son maîre”. La réplique de Trivelin permet une introduction à la scène qui se veut légère et distrayante: “Que vois-je? Vous pleurez, mes enfants; vous vous embrassez!”= insistance Trivelin garde son rôle de metteur en scène et donne la leçon aux spectateurs: - “Mes chers enfants”= rapport paternel, lien affectif - “c’est là ce que j’attendais”= fin de la démonstration - “faites vos réflexions là-dessus”= paroles surtout destinées aux spectateurs “Vous avez été leurs maîtres, et vous en avez mal agi; ils sont devenus les votres, et ils pardonnent”= leçon du pardon ( morale explicite) “ La différence des conditions n’est qu’une épreuve que les dieux font sur nous.”= les différences sociales sont inévitables et mettent l’Homme à l’épreuve+ référence à a volonté des dieux, typique du théatre antique( motale implicite) -Présence scénique muette des maîtres qui, certes, retrouvent leur statut de maître, mais sans avoir retrouvé totalement le pouvoir de la parole: ce sont les valets qui ont le monopole de la conclusion, aussi bien dans les actes (ce sont eux qui décident d'embrasser leurs maîtres), que dans les propos. II- Une utopie théatrale C’est une scène d'abord placée sous le signe de l'émotion: pleurs, embrassements, attendrissement; on est proche du drame bourgeois selon la conception de Diderot. Conception du théâtre selon laquelle le spectateur doit être ému par ce qu'il voit: ainsi, il pourra quitter le théâtre meilleur qu'il n'était en y entrant.

Ici, tout autant que le spectateur réel, ce sont les anciens maîtres, devenus spectateurs de profit. “Il ne nous faut plus qu’un bateau et un batelier pour nous en aller”= c’est un rappel du naufrage et de la situation initiale à travers une phrase restrictive “vous reverrez Athènes”= écho à la première scène, en contradiction avec ce que disait Iphicrate (“Je ne reverrai plus Athènes”) = le lieu est difficle d’accès et le cadre spaciotemporel est décalé ( 3 ans= un acte en 11 scènes= les changements peuvent être rapides= utopie Il y a un ressort comique dans les hyperboles: “je vous attendris”, “vous pleurez!”, “embrassez moi aussi!” Il y a notament un ressort comique dans les paroles d’Arlequin, qui est un personnage traditionnel de la Comedia dell’Arte:.... »

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