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Le Malade imaginaire Explication linéaire n°1 : scène 3 de l'Acte III

Publié le 27/11/2022

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« Le Malade imaginaire Explication linéaire n°1 : scène 3 de l'Acte III BERALDE Moi, mon frère, je ne prends point à tâche de combattre la médecine; et chacun, à ses périls et fortune, peut croire tout ce qu'il lui plaît.

Ce que j'en dis n'est qu'entre nous; et j'aurais souhaité de pouvoir un peu vous tirer de l'erreur où vous êtes et, pour vous divertir, vous mener voir, sur ce chapitre, quelqu'une des comédies de Molière. ARGAN C'est un bon impertinent que votre Molière, avec ses comédies, et je le trouve bien plaisant d'aller jouer d'honnêtes gens comme les médecins! BERALDE Ce ne sont point les médecins qu'il joue, mais le ridicule de la médecine. ARGAN C'est bien à lui à faire de se mêler de contrôler la médecine ; voilà un bon nigaud, un bon impertinent, de se moquer des consultations et des ordonnances, de s'attaquer au corps des médecins, et d'aller mettre sur son théâtre des personnes vénérables comme ces messieurs-là. BERALDE Que voulez-vous qu'il y mette que les diverses professions des hommes? On y met bien tous les jours les princes et les rois qui sont d'aussi bonne maison que les médecins. ARGAN Par la mort non de diable! si j'étais que des médecins, je me vengerais de son impertinence; et, quand il sera malade, je le laisserais mourir sans secours.

Il aurait beau faire et beau dire, je ne lui ordonnerais pas la moindre petite saignée, le moindre petit lavement; et je lui dirais: "Crève, crève; cela t'apprendra une autre fois à te jouer à la Faculté." Analyse linéaire : Introduction : Amorce : Le XVIIe siècle est placé sous le signe des mouvements littéraires du Baroque et du Classicisme, dont le dramaturge Molière est un célèbre représentant.

Nous célébrons cette année le 400e anniversaire de sa naissance, notamment sur les planches de la Comédie Française.

Crée en 1673, Le Malade imaginaire est une comédie-ballet sur le thème de la médecine.

Il s'agit également de la dernière pièce de Molière qui, malade, ne peut mener la quatrième représentation jusqu'au bout et meurt quelques heures plus tard alors que sa légende veut qu'il soit mort sur scène ! Présentation de l'extrait : L'extrait que nous étudions présente un débat, une polémique même, sur la médecine, entre les deux frères Argan et Béralde.

En effet, après avoir invité Argan à bien réfléchir avant de marier Angélique au fils Diafoirus (Thomas), Béralde engage la discussion sur la confiance à accorder à la médecine.

Béralde reconnaît n'en avoir aucune. Il approuve Molière de ridiculiser les médecins et Argan s'en scandalise ! Mais ce débat se porte rapidement Sun les comédies de Molière et la manière dont elles ridiculisent la profession médicale. Problématique : Par quels procédés le dramaturge critique-t-il la médecine ? LECTURE du TEXTE expressive !!! Annonce du plan : Il conviendra d'étudier dans un premier mouvement le dialogue animé entre les deux frères sur les comédies de Molière, puis la dernière réplique d'Argan dans laquelle il apostrophe Molière au nom des médecins. * ** *** ** * Mouvement 1 : Le dialogue animé entre les deux frères sur les comédies de Molière (de « Moi, mon frère, je ne prends point » à « d'aussi bonne maison que les médecins ») La 1ère réplique de Béralde est déclarative et sentencieuse, avec gravité il affirme qu'il n'a pas pour but de combattre la médecine en général : « Moi, mon frère, je ne prends point à tâche de combattre la médecine ». Il fait preuve de tolérance et d'ouverture d'esprit, il est conciliant : « chacun, à ses périls et fortune, peut croire tout ce qu'il lui plaît ». Mais, après cette introduction, il resserre le débat entre son frère et lui, avec une certaine forme de modestie : « Ce que j'en dis n'est qu'entre nous; et j'aurais souhaité de pouvoir un peu vous tirer de l'erreur où vous êtes ».

Cependant, il utilise quand même bien le nom commun « erreur » pour blâmer son frère ! Puis il montre de la bienveillance et de l'altruisme à l'égard de son frère puisqu'il veut lui changer les idées à l'égard de la médecine ! : « pour vous divertir, vous mener voir, sur ce chapitre, quelqu'une des comédies de Molière » C'est ici qu'est introduite la mise en abyme puisque nous assistons à une scène de Molière où le personnage veut emmener un autre à une représentation de Molière : donc Molière se convoque lui-même comme preuve spectaculaire ! C'est très étonnant pour le spectateur ! A cela, Argan rétorque vivement, par une critique ad hominem (contre un humain), avec un présentatif : «.... »

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