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La littérature peut-elle exprimer l’indicible?

Publié le 25/05/2023

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« La littérature peut-elle exprimer l’indicible? La littérature désigne les œuvres écrites, c’est un art qui cherche à exprimer un idéal de beauté, manifester des émotions et surtout, révéler aux lecteurs une histoire plus ou moins réelle.

L'indicible désigne ce qui ne peut pas être exprimé et transmis par la parole.

Cela se passe dans des situations lorsqu’un individu est privé de la parole par surplus d’émotions plus ou moins positives les unes des autres ou lors d’événements indescriptibles.

De ce fait, la littérature permettant de travailler sur les mots sans chercher à décrire et atteindre une vérité absolue, donne une représentation de ces situations.

En permettant de réorganiser le réel, de faire du tri, d’amplifier, de créer des distorsions et de faire travailler l’imagination de l’auteur pour décrire et des lecteurs pour comprendre. Pour cela, nous allons nous demander en quoi la littérature peut-elle exprimer l’indicible dans la mesure où elle nous fait apprendre - anticiper des expériences alors que la littérature à forcément une manifestation d’émotions de l’auteur qui rend une part de subjectivité? Nous défendrons l’idée que la littérature peut aider à exprimer l’indicible.

Pour répondre à la problématique, la première partie évoquera le fait que la littérature permet d’anticiper des expériences.

La seconde se chargera de montrer que la littérature permet d’exprimer l’exceptionnel. Pour commencer, dans la vie on improvise toujours à partir de sources, à partir de modèles qui peuvent servir de guide.

Les personnages de la littérature sont là pour “prendre le premier coups” pour nous, à l’avance, pour nous préparer, pour élargir notre gamme d’émotions morales et nous offrir une sorte de réserve d’expérience que l’on peut réutiliser dans nos expériences, avec le sort et l’injustice du sort.

La littérature se tient avec cette réplique du juge d’instruction Porfiri Petrovitch dans Crime Et Châtiment de Dostoïevski quand il parle avec Raskolnikov, dans la scène où ils parlent du droit de tuer, le droit de faire des dérogations morales.

Et Porfiri Petrovitch tient le propos à Raskolnikov qu’au fond, le cas général, celui pour lesquelles les règles ont étés formés, on ne les rencontre jamais dans le réel.

Dans le réel il n’y a que des cas particuliers et c’est pour cela que l’on a besoin de juges.

Cela sert à ça les juges et cela sert à ça le discernement moral.

C'est-à -dire à faire le lien entre les cas particuliers qui nous arrivent toujours dans la vraie vie et les règles générales pour lesquelles on s’est préparé. Cependant, il y a des cas particuliers, voire très particuliers à l’instar d’Oedipe.

Le fait de se marier avec sa mère est quelque chose de peu courant et en effet, on pense plus souvent à Oedipe qu’à d’autres choses infiniment plus familières.

On a besoin de ces extrêmes improbables pour penser des formes de vies que l’on ne rencontrera jamais nous mêmes mais nous servent à nous positionner.

En l'occurrence, Oedipe porte à réfléchir sur la responsabilité.

Est-ce que l’on est responsable de ce que l’on n’a pas prévu? Du mal qui entre dans le monde par notre action mais que l’on a pas voulu, que l’on a pas pensé ni envisagé.

Comment déléguer les responsabilités? Ce sont des questions auxquelles on a besoin au quotidien et ces grands modèles littéraires nous aident à penser.

En restant d’autant plus aux niveau de l’émotion en quelque sorte au ras du sol émotionnel, car les émotions morales servent de filtre et par ce filtre arrivent des situations, par ce filtre entrent dans nos vies les questions difficiles. Cependant, la littérature permet en certains points d’écrire et d’anticiper, mais également de décrire l’exceptionnel, ce qui ne se passe quasiment jamais : l’indicible. Ce qui n’arrive pratiquement jamais et fait part de l’exceptionnel à l'instar des expériences du mal, qui nous oblige à faire des expériences de quelque chose qui nous dépasse radicalement, d’un forme d’injustice du sort, radicale, épouvantable mais qui sert en quelque sorte à conjurer les erreurs intimes et peut être aussi à mettre de mots sur nos douleurs, nos blessures, comme par exemple dans la scène finale de la pièce le roi Lear de Shakespeare qui se termine par la mort du roi lear et la mort de sa fille.

Dans cette scène finale, le roi porte le corps de sa fille Cordélia et l’on ne sait pas si elle est vivante.

Il hésite lui-même.

Il y a quelques secondes qui semblent s’éterniser où le roi hésite, on ne sait pas et espère encore, et Shakespeare ne lui permet pas de sauver sa fille.

C’est radicalement trop tard et cet espèce de sadisme de la fiction alors qu’il était possible de la sauver est refusé au lecteur / spectateur.

Tout cela pour arriver au moment où le roi Lear à sa fille dans les bras et réalise que ce qu’il a dans les bras n’est plus que le cadavre de sa.... »

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