Explication linéaire : La peau de chagrin, Balzac Euphrasie
Publié le 30/04/2025
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Explication linéaire : La peau de chagrin, Balzac
Euphrasie
Plusieurs femmes sont présentées dans La peau de chagrin de Balzac.
Les deux personnages
féminins les plus importants sont certainement Pauline et Feodora.
Pauline est une jeune fille auquel
Raphaël donne des cours pendant sa jeunesse.
Si les sentiments de Raphaël pour Pauline sont
ambigus très rapidement, leur relation n’évoluera pas immédiatement.
En effet, Pauline est pauvre
et Raphaël se refuse à imaginer un mariage.
Plus tard, Pauline devient riche et Raphaël admettra
alors qu’il éprouve de l’affection pour elle.
Quant à Feodora, elle est l’amour de jeunesse de
Raphaël.
C’est une femme du monde, une séductrice qui fera beaucoup souffrir Raphaël.
Pendant la
soirée de fête, après que Raphaël ait accepté la peau, il va rencontrer deux femmes : Aquilina et
Euphrasie.
Le passage analysé correspond à la description d’Euphrasie.
Il peut être divisé en deux
mouvements.
Dans la première partie, Euphrasie est présentée comme une créature angélique, c’est
ce qu’elle paraît être au premier abord.
Dans la seconde partie, Euphrasie est présentée cette fois
comme une créature diabolique.
On peut penser que l’opposition entre Euphrasie et Aquilina reflète
celle entre Feodora et Pauline.
La description d’Euphrasie débute par un rythme ternaire : « la plus innocente, la plus jolie
et la plus gentille petite créature ».
Ce rythme ternaire accentue la description idyllique faite
d’Euphrasie.
On repère un vocabulaire relatif aux contes de fées : « baguette d’une fée », « œuf
enchanté ».
Les contes de fées sont associés à un univers enfantin et cette référence à cet univers
donnent l’impression qu’Euphrasie est encore en partie une enfant.
Et comme tous les enfants, elle
est innocente et pure.
La première partie de cet extrait présente en effet Euphrasie comme une jeune
femme innocente et angélique.
Le terme utilisé pour désigner Euphrasie : « créature » n’a ici pas de
connotation négative.
Il met plutôt en avant l’idée qu’Euphrasie est trop parfaite pour être humaine.
Tous les aspects d’Euphrasie sont décrits, reprenant les caractéristiques de la beauté au XIXe : sa
voix est « douce et mélodieuse », ses pas sont « muets », sa figure est « délicate », etc.
De plus ces
qualités physiques sont associés dans l’extrait à des qualités morales : « des yeux bleus ravissants de
modestie », « des tempes fraîches et pures ».
Toutefois, cette description se base sur ce que voient
Raphaël et son ami.
Ils n’ont pas encore échangé avec Euphrasie et comme précédemment dans le
livre, les perceptions de Raphaël le trompent.
Euphrasie n’est pas ce qu’elle semble être.
Cette
description particulièrement méliorative se poursuit par une référence à l’univers mythologique :
Euphrasie est comparée à une naïade.
On repère d’ailleurs un nouveau rythme ternaire : « une
naïade ingénue, qui s’échappe de sa source, n’est pas plus timide, plus blanche ni plus naïve que
cette jeune fille ».
Mais au-delà de ressembler à une naïade, il est indiqué qu’Euphrasie possède les
qualités d’une naïade mais ces qualités sont encore plus marquées chez elle.
Il s’agit là d’une
description hyperbolique.
La suite de la description est plutôt ironique : « cette jeune fille qui
paraissait avoir seize ans, ignorer le mal, ignorer l’amour ».
Le lecteur se doute à ce stade du récit,
qu’Euphrasie n’a pas seize ans et n’ignore ni le mal, ni l’amour.
Cette phrase sert de transition, elle
amorce la suite de la description qui présentera la véritable nature de la jeune femme.
Le verbe
« paraissait » commence à mettre en doute ce qui a été dit précédemment sur Euphrasie.
La fin de la
dernière phrase de la première partie de cet extrait : « venir d’une église où elle aurait prié les anges
d’obtenir avant le temps son rappel dans les cieux » fait référence au topos de l’héroïne romantique.
Plusieurs œuvres évoquent ce type de jeune femme : de très belles jeunes femmes avec de grandes
qualités morales qui connaissent généralement un destin tragique.
Un terme, utilisé au début de la
description, est repris au début de la seconde partie : « ces créatures ».
Toutefois, il a ici une
connotation négative.
À l’inverse d’une vision de Paris romantique, Paris est présenté dans cet
extrait....
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