Aide en Philo

EPITRE AUX FEMMES CONSTANCE DE PIPELET

Publié le 12/06/2023

Extrait du document

« EPITRE AUX FEMMES – Constance de PIPELET INTRODUCTION Epître aux femmes est un poème satirique en vers suivis écrit en 1797 par Constance PIPELET DE LEURY, poétesse dramaturge et auteur du 18 ème siècle. Cette épître est une réponse et une critique ironique face aux propos misogynes du poète Ponce-Denis ECOUCHARD-LEBRUN qui s’opposait à l’idée que les femmes puissent écrire.

L’auteur incarne donc la lutte qu’ont menées les femmes qui voulaient s’émanciper artistiquement et intellectuellement. LECTURE DU TEXTE MOUVEMENTS : Au travers de ce poème et grâce à l’analyse de ses trois mouvements : 1/ Les propos misogynes d’un sage 2/ Une réponse militante 3/ Une anticipation des objections des hommes à cette réponse PROBLEMATIQUE Nous verrons comment Constance de PIPELET revendique-t-elle le droit féminin à la vie intellectuelle et artistique ? Mouvement 1 (vers 1 à 8) : Les propos misogynes d’un sage Dans ce premier mouvement, Cde P fait un état de la condition des femmes en reprenant les propos de Ponce Denis ECHOUARD LE BRUN qu’elle nomme ironiquement le « sage » afin de les dénoncer, utilisant l’impératif pour inciter le lecteur à être très attentif à ce qui va suivre : « Ecoutons cependant ce que nous dit le sage » Ce poète laisse entendre que les femmes usent de leur charme pour soumettre les hommes se positionnant en victime et il s’étonne face à leurs plaintes avec cette question rhétorique « Femmes, est-ce bien vous qui parlez d’esclavage ? ».

L’emploi du nom féminin « FEMMES » sonne comme une prise à partie de tout le sexe féminin, et la toute puissance des femmes est renforcée au vers 3 par l’opposition entre l’adjectif SEUL « le seul regard » et le pronom TOUS sous-entendu (tous les hommes).

Dans ces deux vers, le poète insinue que les hommes sont complètement soumis comme le champ lexical de la domination: « esclavage, enchainez, à vos genoux » le montre bien, le verbe « enchainer » étant utilisé comme métaphore. Puis, l’énumération ternaire « vos attraits, vos pleurs fins, vos perfides caresses » laissent entendre que les femmes sont des manipulatrices qui utilisent la ruse pour arriver à leurs fins. La répétition de l’adjectif possessif « vos » dans cette énumération renforce l’idée que tout est de la faute des femmes.

Pire, il laisse supposer que les femmes dominent le monde et qu’elles disposent déjà de tous les moyens pour le faire, leur physique, leur attitude, leur ruse et que rien d’autre ne leur est nécessaire pour y parvenir comme le montre les 3 phrases interrogatives à l’intention des femmes qui terminent ce premier mouvement : « Ne suffisent-ils pas à vous rendre maitresses ? » « Eh ! Qu’avez-vous besoin de moyens superflus ? » « Vous nous tyrannisez : que vous faut-il de plus ? » L’utilisation de l’interjection « eh » marque l’indignation et un étonnement devant l’exigence des femmes, Il se demande qu’auraient-elles à y gagner de plus si on les laissait s’instruire et s’exprimer comme le montre la dernière question rhétorique à laquelle CdeP va apporter une réponse engagée en faveur du droit des femmes à l’éducation et à la création. Mouvement 2 (vers 9 à 20) : Une réponse militante « Ce qu’il nous faut de plus ? », CdeP rebondit sur la dernière question posée en utilisant une anadiplose, figure poétique reprenant un élément de la fin d’une phrase en début de la phrase suivante montrant ainsi un agacement et également un étonnement.

Le poème prend presque l’allure d’un dialogue où chacun présente ses arguments.

A cette question, la poétesse apporte toute de suite une première réponse : « un pouvoir légitime » s’adressant à tous les hommes dont elle condamne les propos misogynes. Puis, elle va justifier certains comportements, comme la ruse par exemple, que Ponce denis Ech insinue comme naturelle chez la femme alors que c’est sa seule arme : « la ruse est le recours d’un être qu’on opprime », là encore l’auteur fait référence à l’esclavage. « Cessez de nous forcer à ces indignes soins » « Laissez-nous plus de droits, et vous en perdrez moins.

» Ces deux vers commencent par un verbe à l’impératif, le premier « cessez » sonne presque comme une prière et le deuxième « laissez-nous » sonne comme un vœu pour qu’on laisse enfin aux femmes les mêmes droits que les hommes. Cde P rentre dans le jeu de Denis Ponce.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles