Dissertation Sido et Les Vrilles de la vigne -
Publié le 19/06/2023
Extrait du document
«
« Toute présence végétale agissait sur elle comme un antidote » écrit Colette à propos de sa mère adorée
dans Sido.
La célébration du monde dans la littérature peut-elle aussi agir comme un antidote ? Vous
répondrez à cette question en vous appuyant sur les deux œuvres au programme Sido et Les Vrilles de la
vigne ainsi que sur les textes étudiés dans le parcours associé « La célébration du monde ».
Sidonie-Gabrielle Colette, dite Colette est une femme de lettres française, connue surtout comme romancière,
mais qui fut aussi mime, actrice et journaliste est née le 28 janvier 1873 et a marqué la littérature française du
XXe siècle par son écriture audacieuse, son esprit rebelle et provocateur et son avant-gardisme jusqu’à sa mort le
3 août 1954 à Paris.
En 1908, elle publie un recueil de récits intitulé Les Vrilles de la vigne, regroupant vingt
nouvelles d'inspiration autobiographiques.
L’auteure y réunit des écrits souvent intimistes dans lesquels elle
partage des souvenirs d'enfance, des méditations sur le temps, l'amour, la solitude, et y montre sa passion de la
nature.
Elle livrera ensuite en 1930 un recueil de souvenirs d’enfance qu’elle intitule Sido, du surnom de sa mère
Sidonie.
Elle relate avec humour et poésie à travers sa prose poétique des épisodes de l'enfance heureuse qu'elle
a vécue dans un petit village de l'Yonne, son amour de la nature et son rapport, admiratif et fasciné, à sa mère.
À
travers des anecdotes marquantes et des descriptions sensuelles, Colette célèbre le monde dans ces deux
ouvrages qui a indubitablement pour origine le lien privilégié de sa mère avec la nature montré dans la phrase : «
Toute présence végétale agissait sur elle comme un antidote ».
Tout comme sa mère, Colette à elle aussi trouvée
un antidote jouant un rôle de remède qui la soigne, la fortifie, la réconforte et l’apaise.
L’écriture semble remplir
ce rôle en lui apportant un apaisement salvateur.
Cela peut amener à s’interroger sur comment la littérature peutelle agir comme un antidote ? Afin de répondre à la problématique susmentionnée, il serait intéressant d’étudier
en premier lieu comment Colette célèbre le monde à travers ses deux œuvres, afin de comprendre dans un second
temps quel antidote lui est offert non seulement à elle mais aussi aux lecteurs.
I.
Célébration du monde à travers les œuvres
1.
Eloge de la nature
À travers de nombreuses descriptions des paysages de son enfance et à travers
l'évocation des sensations qu'elle ressent au cœur de la nature, Colette célèbre la
beauté et l'harmonie de la nature : « dans le pays que j’aime la neige bleuâtre fond
lentement à l’ombre des haies et découvre, brin à brin, le jeune blé raide, d’un vert
émouvant », elle célèbre aussi la forêt de son enfance : « la forêt, là-haut, où finit le
monde...C’est une forêt ancienne, oubliée des hommes, et toute pareille au paradis ».
Au XVIIIe siècle, Jean-Jacques Rousseau dans ses Rêveries du promeneur solitaire
(1761) célèbre le bonheur contemplatif dans la Nature.
À travers le récit de ses
voyages, il invite le lecteur à s'émerveiller avec lui de la beauté du monde : « je
gagnois les hauteurs de Ménil-montant, & de-là, prenant les sentiers à travers les
vignes & les prairies, je traversai jusqu’à Charonne le riant paysage qui sépare ces
deux villages ; puis je fis un détour pour revenir par les mêmes prairies en prenant un
autre chemin.
Je m’amusois à les parcourir avec ce plaisir & cet intérêt que m’ont
toujours donné les sites agréables, & m’arrêtant quelquefois à fixer des plantes dans la
verdure… ».
2.
Célébration de sa mère
« Car j'aimais tant l'aube, déjà, que ma mère me l'accordait en récompense », la
métaphore « ma mère me l'accordait en récompense » en parlant de l'aube la dépeint
comme une sorte de divinité, capable d'offrir quelque chose d'aussi immatériel que
l'aube à un autre être mythologique.
« Je la chante de mon mieux », Colette idéalise la figure maternelle et évoque avec
modestie le cœur de son projet littéraire : il s’agit de célébrer sa mère.
« Inspirée et le front levé, je crois qu'à cette même place elle convoque et recueille
encore les rumeurs, les souffles et les présages qui accourent à elle, fidèlement, par
les huit chemins de la Rose des Vents.
» Sido est ainsi présentée comme une figure
mystique qui aide l’écrivain à voir les choses au-delà des premières apparences et
l’aide à célébrer le quotidien.
L’écriture de ces célébrations dont nous venons de définir les principales caractéristiques,....
»
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