Aide en Philo

Commentaire littéraire de l’acte V, scène 3 de la comédie de Beaumarchais, Le Mariage de Figaro

Publié le 16/02/2023

Extrait du document

« Commentaire littéraire de l’acte V, scène 3 de la comédie de Beaumarchais, Le Mariage de Figaro C’est au XVIIIe siècle que s’épanouit le siècle des Lumières, siècle de la raison et des revendications sociales.

Pierre Augustin Caron de Beaumarchais s’inscrit dans cette époque et ses premières œuvres littéraires ne connaissent aucun succès mais il devient célèbre en 1775 avec le Barbier de Séville.

Neuf ans plus tard en 1784, Le Mariage de Figaro est un nouveau succès.

La pièce Beaumarchais renouvelle ici la comédie à travers le personnage de Figaro qui incarne le goût de la liberté, l’esprit frondeur ; il dénonce les hypocrisies et les abus du pouvoir.

L’extrait étudié se situe juste à la fin de la pièce, avant le dénouement.

Le mariage a eu lieu à l’acte IV.

Le comte a donné rendez-vous à Suzanne le soir dans le parc.

Elle a confirmé par un billet dicté par la comtesse.

Croyant à tort que sa femme le trompe, Figaro décide d’y aller les surprendre.

Ainsi, on peut se demander comment Beaumarchais enrichit le personnage du valet de comédie.

C’est pourquoi nous verrons tout d’abord qu’il s’agit d’un monologue introspectif qui révèle l’intériorité de Figaro, puis nous analyserons le récit de la vie du personnage qui est chaotique, enfin nous étudierons la critique sociale présente dans ce monologue. Le monologue permet aux spectateurs d’accéder à l’intériorité de Figaro.

Tout d’abord, celui-ci se plaint de l’inconstance des femmes comme en témoigne la triple apostrophe L.1 « Ô femme ! femme ! femme ! » qui généralise le propos.

Il souffre de jalousie et offre alors une image dépréciative de la femme.

Il déshumanise Suzanne et les femmes en général par les métaphores péjoratives L.

1 et 2 « créature faible et décevante » « nul animal » « instinct ».

Cette misogynie souligne la jalousie de Figaro, qui souffre de la trahison de Suzanne, comme il l’exprime ligne 12 en évoquant son état : « le sot métier de mari ».

Toutefois, il a conscience de sa jalousie car il fait preuve d’autodérision grâce à la remarque ironique par la concession « quoique je ne le sois qu’à moitié » car la nuit de noces n’a pas eu lieu.

Ainsi, le spectateur accède à un personnage souffrant de jalousie. De plus, le monologue remplit sa fonction introspective puisqu’il exprime la grande confusion du personnage.

En effet, il fait le récit d’événements passés par les compléments circonstanciels de temps L.3-4 « après m’avoir refusé », « à l’instant qu’elle me donne » et « il riait en lisant » qui sont des souvenirs de son mariage.

Il fait preuve d’amertume et exprime ses désillusions par l’injure et la phrase exclamative « le perfide ! » et par la comparaison dépréciative « comme un benêt ». La fragmentation de l’écriture, par l’énumération des compléments circonstanciels L. 2-3 souligne la perte des repères du personnage.

Les points de suspension amplifient cette confusion, puisque le personnage n’achève pas sa phrase.

Ainsi, Figaro se trouve perdu dans ses pensées. Par ailleurs, en marge de la parole qui exprime le désarroi de Figaro, le décor semble être le reflet de son humeur.

La didascalie initiale « seul » « dans l’obscurité » « du ton le plus sombre » révèle une mise en scène qui concorde avec la tristesse de Figaro.

Les didascalies internes L.11 « On vient… c’est elle… ce n’est personne – la nuit est noire en diable » soulignent le silence de la nuit, qui amplifie le sentiment de solitude du personnage et la métaphore insiste sur son sentiment d’abandon.

De plus, la didascalie « il s’assied » L.

12 montre l’abattement de Figaro, marqué par la trahison de Suzanne.

Le décor et la mise en scène sont alors révélateurs des états d’âme du personnage. Le monologue offre donc une image pathétique du personnage, qui en profite pour faire le point sur sa vie chaotique. Dans ce monologue, Figaro fait le récit de sa propre vie aux spectateurs.

Il revient sur son parcours, présenté comme étrange et original par la phrase exclamative et le superlatif L.13 « rien de plus bizarre que ma destinée ! » qui permet d’introduire l’analepse.

L’évocation de l’enfance rappelle les récits picaresques « volé par des bandits » et témoigne de l’absence de lignée aristocratique.

La triple apposition L.13-14 permet de résumer cette enfance et met en lumière les qualités morales de Figaro, qui oppose « leurs mœurs » à sa volonté d’être « honnête ».

Il refuse le fatalisme social et souhaite atteindre la probité.

Le verbe de volonté et le verbe d’action L.

14 « veux courir une carrière honnête » indiquent le désir de réussite par soi-même, mais la conclusion est inattendue « partout je suis repoussé » car il n’est pas bien né.

Il dénonce ainsi le poids social. En outre, dans son récit autobiographique, Figaro se montre un homme cultivé, il évoque s’être lancé dans une carrière médicale : l’accumulation L.

15 « la chimie, la pharmacie, la chirurgie » souligne son érudition et son esprit mais il constate la nécessité d’un appui pour réussir « crédit d’un grand seigneur ».

Le mérite ne suffit.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles