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Commentaire Le Mariage de Figaro - scène d'exposition (commentaire)

Publié le 30/04/2023

Extrait du document

« Le Mariage de Figaro, comédie écrite durant le siècle des Lumières, soit le XVIIIème siècle, est présentée par Beaumarchais lui-même comme : « la plus banale des intrigues ».

Banale, elle ne l’est pas puisque Louis XVI, sensible à la critique de la noblesse et des privilèges qu’elle met en lumière, manifeste une opposition farouche à sa représentation.

Effectivement, achevée en 1778, refusée par la censure, elle ne pourra être jouée qu’en 1784.

Le Mariage de Figaro se situe dans une trilogie théâtrale dont il constitue le deuxième volet entre le Barbier de Séville et La Mère coupable.

Il s’est écoulé trois ans depuis que le Comte est parvenu, avec l’aide de son valet : Figaro, à conquérir Rosine, devenue, depuis, Comtesse.

Le Comte a bien changé : de jeune homme sympathique, il est devenu un mari volage et tyrannique.

Le spectateur suit dans Le Mariage de Figaro ses efforts afin de séduire Suzanne, la future épouse de Figaro.

La scène que nous allons étudier est la scène d’exposition.

On y découvre Suzanne et Figaro, s’affairant dans leur chambre nuptiale.

Alors que Figaro prend les mesures de la pièce, leur discussion va être l’occasion pour Suzanne d’avouer que le Comte la courtise. Ainsi, nous allons nous demander en quoi cette scène d’exposition annoncet-elle une pièce comique ? Pour cela, nous mettrons en évidence trois mouvements dans cet extrait : une scène d’exposition in medias res de la didascalie initiale à la ligne 9, le refus de Suzanne et l’incompréhension de Figaro de la ligne 10 à 27 et les révélations de Suzanne de la ligne 28 à 48 I/ Une scène d’exposition in medias res (Didascalie initiale + l 1 à 9) A/ La présentation du lieu et des actions des personnages (didascalie initiale) L’action commence in medias res.

(Formule latine qui signifie : « au milieu des choses ») Effectivement, lorsque le rideau se lève, les personnages sont déjà sur scène et s’affairent comme l’indiquent les deux verbes de mouvement, présents dans la didascalie initiale : « Figaro, avec une toise, mesure le plancher. Suzanne attache à sa tête, devant une glace, le petit bouquet de fleurs d’orange » Le lieu est le château du Comte où se concentreront toutes les actions de la pièce mais ici, plus particulièrement, c’est la future chambre des époux qui nous est présentée : « une chambre à demi démeublée ».

Cependant, l’adjectif : « démeublée », l’absence d’un élément important : le lit conjugal et le « petit bouquet de fleurs d’orange » montrent que le mariage n’a pas encore eu lieu. Enfin, il est également fait référence à « un grand fauteuil de malade » qui va jouer un rôle important dans la scène 8 de l’acte I. B/ Une discussion centrée sur le futur mariage (l 1 à 9) Personnage principal de la pièce, présent dès le titre, Figaro prononce la première réplique.

Il use d’une phrase a-verbale qui rend compte d’une mesure, qui nous le comprenons plus tard, vise à vérifier si le lit offert par le Comte peut contenir dans la pièce : « Dix-neuf pieds sur vingt-six.

» (l 1) Suzanne s’adresse à lui grâce à l’apostrophe : « Tiens, Figaro » et lui demande son avis à l’aide d’une modalité interrogative : « le trouves-tu mieux ainsi ? » (l 2) quant à son chapeau de mariée.

La discussion, de la sorte, est plutôt légère et concerne le futur mariage.

Nous pouvons noter une certaine complicité entre les deux personnages puisqu’ils s’appellent par leurs prénoms, que Suzanne tutoie Figaro « tu » (l 2) et que ce dernier utilise la périphrase : « ma charmante » (l 3) pour désigner sa fiancée.

Le champ lexical du mariage apparaît dans la deuxième réplique de Figaro : « joli bouquet virginal », « le matin des noces », « un époux » (l 3 et 4) L’amour du valet est rendu visible par le geste de tendresse indiqué par la didascalie : « lui prend les mains » (l 3) ainsi que par l’adjectif « amoureux » (l 4) et celui de la servante par le biais d’un terme hypocoristique (= petit mot gentil) : « mon fils » (l 5) L’échange de répliques de la ligne 5 à la ligne 9 nous apprend que le Comte, désigné par « Monseigneur » (l 6), a fait don d’un lit conjugal à Suzanne et Figaro.

Figaro semble enthousiaste de ce cadeau en témoigne l’adjectif mélioratif : « ce beau lit ».

L’interrogation de Suzanne : « Dans cette chambre ? » (l 8) commence à traduire son irritation puisqu’elle connaît les intentions que le maître nourrit à son égard.

Le Comte, par ce geste, s’impose dans l’intimité du couple. II/ Le refus de Suzanne et l’incompréhension de Figaro (l 10 à 27) A/ La vivacité et le comique de l’échange (l 10 à à 18) La négation totale de la ligne 10 : « Et moi, je n’en veux point.

» est la première marque du refus de Suzanne, refus que Figaro ne comprend pas comme le montre l’adverbe interrogatif auquel il a recours : « Pourquoi ? » (l 11) Nous constatons, alors, que les deux personnages se répondent en utilisant des stichomythies (répliques rapides et brèves) observables des lignes 10 à 17.

Cet échange dynamique participe au comique de mots et de caractère de la scène.

Effectivement, l’entêtement de Suzanne prête à rire.

Elle s’obstine à ne pas expliquer son refus à Figaro et apparaît, ainsi, comme une femme capricieuse : « Je n’en veux point » (l 12), « Elle me déplaît » (l 14) C’est son attitude qui va faire naître l’exaspération de Figaro à la ligne 17 : « Oh ! quand elles sont sûres de nous ! » Le valet reprend le topos du caractère contrariant des femmes.

L’interjection « oh » traduisant l’énervement du personnage ainsi que l’utilisation du pronom personnel « elles » pour désigner Suzanne mais également l’ensemble de la gent féminine visent à amuser le spectateur.

Le comique de mots se poursuit dans la ligne 18 grâce au paradoxe présent dans la réplique de Suzanne : « Prouver que j’ai raison serait accorder que je puis avoir tort.

» Beaumarchais joue à proposer une peinture un peu caricaturale du personnage féminin.

C’est aussi le moyen de retarder la révélation de Suzanne qui reproche à Figaro de la contredire et en appelle à l’amour courtois du temps des chevaliers qui impliquait un dévouement total de la part de l’amant : « Es-tu mon serviteur ou non ? » B/ L’incompréhension de Figaro et les.... »

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