Aide en Philo

Colette,Sido, 1930 « Etés réverbérés par le gravier jaune et chaud (…) sur les autres enfants endormis. »

Publié le 15/11/2023

Extrait du document

« Colette,Sido, 1930 « Etés réverbérés par le gravier jaune et chaud (…) sur les autres enfants endormis.

» Introduction Colette (1873-1954) est une grande figure de la littérature du XXème siècle.

Elle a mené de multiples carrières (comédienne, journaliste...) et une vie aussi riche que libre.

Elle a écrit une trentaine d’œuvres, dès 1900, mais ne les a signées de son seul nom qu’à partir de 1923, avec Le blé en herbe.

Sa mère Sidonie meurt en 1912, mais c’est en relisant ses nombreuses lettres en 1926 qu’elle décide de lui rendre hommage.

Une première parution de Sido ou Les points Cardinaux a lieu en 1929 avant la version définitive de 1930 , en trois volets, Sido, le Capitaine et Les Sauvages, unissant à l’hommage maternel celui au père et aux frères.

Dans les premières pages, l’autrice campe une mère hors du commun fascinant autrefois les siens comme elle la fascine encore, tout en ressuscitant le passé idéalisé de son enfance, dans la maison natale de Saint Sauveur, en Puisaye, en Bourgogne.

Dans cet extrait de la page 49, à la première personne et à l’imparfait, elle évoque en un récit itératif les promenades à l’aube que sa mère l’autorisait à faire seule, alors qu’elle n’avait qu’une dizaine d’années.

(Nous suivrons les mouvements du texte correspondant aux paragraphes ; le don de l’aube, la naissance du jour, les regards mêlés sur l’enfant) Problématique : Comment Colette célèbre-t-elle ici le monde grâce à l’écriture du souvenir d’enfance ? Lecture + annonce du plan Premier mouvement (ligne 1 à 6) : le don de l’aube L.1-2 • « étés » : repris 3 fois.

La célébration commence par celle de la saison des « étés ».

Notez le pluriel qui est le signe du récit itératif (qui se répète). • « réverbérés » : participe passé introduit une sensation, la vue avec les jeux de lumière et l’idée de chaleur. • Rythme ternaire : triple anaphore + allitération en « R » accompagnée souvent d’une autre consonne ("gravier, traversant, tressé, presque »). • « étés traversant le jonc tressé de mes grands chapeaux » : la première personne renvoie ici à l’enfant personnage • « Le jonc tressé » : la matière du jonc prolonge le blond, associant dans la même lumière le gravier, le chapeau ou la blondeur implicite de l’enfant elle-même tressée. • « étés presque sans nuits...

» : 2 allusions possible - courte durée des nuits estivales ou transition aux promenades à l’aube, thème central de l’extrait. L.2 • « Car j’aimais tant l’aube, déjà » : conjonction de coordination qui introduit une explication ou une justification. • « J’aimais tant » : verbe de sentiment + adverbe d’intensité = goût affirmé de l’enfant et introduction de la proposition consécutive.

Ici il s’agit de la célébration de l’aube mais aussi de la mère qui offre le monde à sa fille • « l’aube » : la célébration se centre alors sur l’aube ou sur la naissance du jour • L’adverbe « déjà » marque une continuité entre l’enfant et l’adulte qu’elle est devenue L.3-4 • Enumération des détails précis : l’heure « trois heures et demie », les accessoires, « un panier à chaque bras », le but de la promenade avec l’anaphore de la préposition « vers… » • Personnification des « terres maraichères » par le verbe de la relative « se réfugiaient » • Enumération gourmande des fruits « les fraises, les cassis et les groseilles barbues » Deuxième mouvement (ligne 7 à 14) : la naissance du jour L.7 • « Trois heures et demie » répété ici, est mis en valeur au début de la phrase.

A nouveau, dès le début du paragraphe, la référence à la naissance du jour, à l’aube est introduite. • « tout » : pronom indéfini + groupe nominal introduit par le déterminant indéfini « un bleu » + adjectif « confus » = lexique de l’indistinct.

L’atmosphère est magique et enchanté.

L’aube sort de la banalité pour devenir le symbole d’une sorte de (re)création du monde. L.8 • « Le brouillard » : état intermédiaire entre la nuit et le jour qui semble l’absorber progressivement comme elle même l’absorbe par tous ses sens (vue, toucher, odorat). L.8-11 • « mes jambes » « mon petit torse » « mes lèvres, mes oreilles et mes narines » : champ lexical du corps = l’enfant participe de tout son corps à la création du monde. L.10 • « Mes narines plus sensible que tout le reste » : le superlatif met en avant le sens olfactif privilégié ici. L.11 • « J’allais seule » : phrase simple qui.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles