« Apparemment jailli de la nécessité, le travail réalise, en fait, l’œuvre de la liberté et affirme notre puissance »
Publié le 19/03/2024
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«
Dissertation brouillonne
« Apparemment jailli de la nécessité, le travail réalise, en fait, l’œuvre de la
liberté et affirme notre puissance »
Depuis des siècles, le travail est une activité centrale de nos vies, qui
occupe une grande partie de notre temps et de notre énergie mais Confucius
dit : « Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un
seul jour de votre vie », en effet cela peut paraitre véridique et de la même
manière, dans son œuvre L’Etre et le travail paru en 1949, Jules Vuillemin écrit :
« Apparemment jailli de la nécessité, le travail réalise, en fait, l’œuvre de la
liberté et affirme notre puissance ».
Dans cette phrase, Jules Vuillemin commence par nous affirmer que le
travail est une nécessité, mais avant cela il y a le doute du « apparemment », en
effet on peut ressentir qu’il n’est pas sûr de ce qu’il dit.
Ce doute est ensuite
effacé par le travail qui « réalise, en fait, l’œuvre de la liberté et affirme notre
puissance.
».
Le doute instauré par Jules Vuillemin nous laisse penser que le
travail aurait une autre fonction, le « en fait » et la cause de cette réflexion.
Le
travail serait donc le seul moyen de se sentir libre et d’affirmer notre puissance.
Nous pourrions donc nous interroger sur quelles mesures0 le travail peut-il être
une voie d'accès à l'émancipation, à condition qu'il soit vécu comme une
réalisation de soi et une affirmation de notre potentiel créatif et productif ?
Nous verrons donc dans un premier temps que le travail est une nécessité
et que sa présence est indispensable dans nos vies, ensuite nous analyserons
dans un second temps que le travail est en fait une réalisation de la liberté et
d’émancipation, enfin nous verrons que le travail est une affirmation de notre
puissance et qu’il permet une réalisation de soi.
Nous mènerons cette étude à
l’aide de trois œuvres dont le thème principal porte sur le travail : La condition
ouvrière de Simone Weil relatant ses expériences ouvrières de l’année 1935, les
Géorgiques de Virgile poème écrit de -37 à -29 et la pièce de théâtre Par-dessus
bord de Vinaver écrite en 1969.
Le travail est essentiel dans nos vies, on travaille afin de gagner de
l’argent et se nourrir sans parler du fait que si nous ne travaillons pas et que
nous nous emportons dans notre loisir, la société nous colles une étiquette de
faible, de personne qui n’a pas réussi sa vie.
On travail pour gagner de l’argent et donc manger et se maintenir en
bonne santé, Dans les Géorgiques, Jupiter affame les hommes et les forcent à
travailler pour se nourrir : « Le laboureur fend la terre de son arceau incurvé :
c’est de là que découle le labeur de l’année ; c’est par là qu’il sustente sa patrie
et ses petits-enfants » où encore on a l’exemple du Vieillard de Tarente qui est le
paysan modèle : « il chargeait sa table de mets qu’il n’avait points achetés ».
Dans Par-dessus bord, Passemar nous explique qu’il a commencé à écrire à 9 ans
mais qu’il est entré chez Ravoir et Dehaze avec sa licence de lettres pour gagner
sa vie : « il fallait vivre ».
Dans La conditions ouvrière Weil nous explique que
l’argent et la peur du renvoi sont les stimulants premiers de l’ouvrier, ce qui
l’empêche de construire un lien stable et serein avec l’usine : « pour consommer
il faut d’abord produire, et pour produire il faut travailler ».
En cas d’absence de travail, la vie peut être menacé, Mme Bachevski vit sa
retraite, donc l’absence de travail de manière toxique, elle l’a décrite comme une
perte d’organe, une perte d’énergie vitale : « on vous ouvre le ventre on vous
ôte les entrailles on vous recoud mais il y a un vide là-dedans ».
Virgile explique
que le travail des hommes est nécessaire à la nature : « J’ai vu des semences
choisies à loisir et examinées avec beaucoup de soin dégénérer pourtant si
chaque année on n’en triait à la main les plus belles ».
Simone Weil décris la
peur du renvoi comme une « pente qui mène à une mort lente » cela montre
bien le sentiment des ouvriers qui savent bien que l’absence de travail est très
mauvais.
Le loisir est une gêne et il mène à un désespoir, dans les Géorgiques, au
moment de l’âge d’or les hommes ne travaillaient pas parce qu’ils n’en avaient
pas besoin pour se nourrir mais ils étaient indolents ce qui montre que le loisir
n’est pas forcément exaltant.
La philosophe Simone Weil critique « les gens qui
n’ont vécu que de sensations et pour les sensations » car « ils sont en réalité les
dupes de la vie, et, comme ils le sentent confusément, ils tombent toujours dans
une tristesse profonde où il ne leur reste d’autre ressource que de s’étourdir en
se mentant misérablement à eux-mêmes ».
Ainsi, le travail est une nécessité absolue qui nous permet de bien vivre et
son absence est fatale dans la vie humaine.
Malgré l’importance du travail et sa nécessité dans la vie des hommes, il
faut un moyen d’émancipation, un moyen pour nous de s’exprimer nous et nos
sentiments et le travail serait donc ce moyen.
L’œuvre de la liberté est donc le travail et elle mène à l’indépendance de
l’homme, de son affranchissement et sa délivrance aux yeux du monde.
L’homme s’accomplit en tant qu’être libre, dans les Géorgiques, le paysan
est maître de ses choix et de son outil de travail, Il se trouve toujours des
individus susceptibles de s’immiscer dans le travail des autres : l’homme des
champs ne doit obéir qu’à sa libre appréciation : « Que personne, si avisé qu’il
soit, ne te persuade de retourner la terre encore raidie du souffle de Borée », il
est aussi libre de choisir son type d’élevages et ses cultures, en fonction de la
nature qui l’entoure : « ceux que tu veux former aux soins et aux besoins de la
campagne, entraîne-les quand ils sont encore de petits veaux, et engage-toi
dans la voie du dressage ».
Pour Simone Weil, le travail réalise la liberté : «
L’organisation du travail doit réaliser la combinaison de l’ordre et de la liberté.
».
Dans Par-dessus bord, le travail permet....
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