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Marx: Travail et liberté

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En fait, le royaume de la liberté commence seulement là où l'on cesse de travailler par nécessité et opportunité imposée de l'extérieur ; il se situe donc, par nature, au-delà de la sphère de production matérielle proprement dite. De même que l'homme primitif doit lutter contre la nature pour pourvoir à ses besoins, se maintenir en vie et se reproduire, l'homme civilisé est forcé, lui aussi, de le faire et de le faire quels que soient la structure de la société et le mode de la production. Avec son développement s'étend également le domaine de la nécessité naturelle, parce que les besoins augmentent ; mais en même temps s'élargissent les forces productives pour les satisfaire. En ce domaine, la seule liberté possible est que l'homme social, les producteurs associés règlent rationnellement leurs échanges avec la nature, qu'ils la contrôlent ensemble au lieu d'être dominés par sa puissance aveugle et qu'ils accomplissent ces échanges en dépensant le minimum de force et dans les conditions les plus dignes, les plus conformes à leur nature humaine. Mais cette activité constituera toujours le royaume de la nécessité. C'est au-delà que commence le développement des forces humaines comme fin en soi, le véritable royaume de la liberté qui ne peut s'épanouir qu'en se fondant sur l'autre royaume, sur l'autre base, celle de la nécessité.

« PRESENTATION DU "CAPITAL" DE MARX Ce livre inachevé a un destin paradoxal.

Seul le premier tome, consacré à la production, fut achevé et publié en 1867 du vivant de Marx (1818-1883), les deux autres consacrés à « la circulation » et au « procès d'ensemble » du capital, fragmentaires, furent publiés par Engels de manière posthume.

Élaboration intellectuelle, dense et complexe, usant de tous les styles d'écriture (ironique, polémique, théorique) et de tous les types de références, Le Capital est d'abord à replacer dans le bouillon historique et culturel de son époque.

Il sera néanmoins, souvent pour des raisons politiques, soit pour le défendre ou l'accabler, réduit à un ensemble de thèses faciles à saisir mais aussi à critiquer.

Dialoguant de près avec l'économie politique classique anglaise, Marx construit ici l'ébauche d'une théorie de l'économie moderne combinée à une théorie sociale et à une théorie des tendances historiques. "En fait, le royaume de la liberté commence seulement là où l'on cesse de travailler par nécessité et opportunité imposée de l'extérieur ; il se situe donc, par nature, au-delà de la sphère de production matérielle proprement dite. De même que l'homme primitif doit lutter contre la nature pour pourvoir à ses besoins, se maintenir en vie et se reproduire, l'homme civilisé est forcé, lui aussi, de le faire et de le faire quels que soient la structure de la société et le mode de la production. Avec son développement s'étend également le domaine de la nécessité naturelle, parce que les besoins augmentent ; mais en même temps s'élargissent les forces productives pour les satisfaire. En ce domaine, la seule liberté possible est que l'homme social, les producteurs associés règlent rationnellement leurs échanges avec la nature, qu'ils la contrôlent ensemble au lieu d'être dominés par sa puissance aveugle et qu'ils accomplissent ces échanges en dépensant le minimum de force et dans les conditions les plus dignes, les plus conformes à leur nature humaine. Mais cette activité constituera toujours le royaume de la nécessité.

C'est au-delà que commence le développement des forces humaines comme fin en soi, le véritable royaume de la liberté qui ne peut s'épanouir qu'en se fondant sur l'autre royaume, sur l'autre base, celle de la nécessité." MARX QUESTIONNEMENT INDICATIF • Marx dit-il que « le royaume de la liberté commence seulement là où l'on cesse de travailler » ? • Qu'est-ce que « la sphère de production matérielle proprement dite » ? • Qu'est-ce qu'un « mode de production » ? • Qu'est-ce que « les forces productives » ? • Qu'est-ce que « l'homme social » ? • Que signifie « en ce domaine » ? • Pourquoi Marx dit-il que la seule liberté possible (dans la sphère de production matérielle proprement dite, le travail imposé « de l'extérieur ») est que les producteurs associés règlent rationnellement leurs échanges avec la nature, qu'ils la contrôlent ensemble au lieu d'être dominés par sa puissance aveugle.

En quoi peut-il parler de « liberté » ici ? Ce sens de « liberté » est-il le même que celui de « liberté » dans « le royaume de la liberté » ? • Qu'est-ce qui caractérise, selon Marx, « le véritable royaume de la liberté » ? • Que signifie « le développement des forces humaines comme fin en soi » ? • Quelle est la « véritable liberté » pour l'homme, selon Marx? • Le monde (« le royaume ») de cette liberté peut-il exister selon Marx sans « le royaume de la nécessité » ? • L'organisation de « ce royaume de la nécessité » doit-elle répondre à certaines caractéristiques, selon Marx, pour que « le véritable royaume de la liberté » puisse exister ? • Quel est l'intérêt philosophique de ce texte ? I - LES TERMES DU SUJET Ce texte de MARX, tiré du CAPITAL est structuré par l'opposition de la liberté et de la nécessité.

Il faudra donc leur réserver une attention toute particulière dans l'explication. Le concept de nécessité est associé à celui de "sphère de la production matérielle" qui désigne le "TRAVAIL" et les activités ECONOMIQUES en général.

Il faudra entendre les notions dans leur sens le plus général. Le texte nous invite en outre à réfléchir sur la notion de besoin. II - ANALYSE DU PROBLÈME. »

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