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La guerre froide (1947-1991)

Publié le 02/06/2024

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« La guerre froide (1947-1991) I. Qu’est-ce que la guerre froide ? L’intellectuel Raymond Aron a proposé une formule : « guerre improbable, paix impossible ». Fondamentalement, c’est l’opposition de deux modèles idéologiques par deux puissances mondiales Le modèle des Etats Unis est : capitalisme libéral, démocratie pluripartiste, individualiste, société de consommation. Le modèle de l’URSS est à économie dirigiste, collectiviste, à classe sociale unique et à parti unique.

C’est un régime totalitaire, fermé et secret du moins jusqu’en 1956. Ces 2 grands modèles depuis 1945, dans le cadre de la « guerre froide », vont aboutir à la bipolarisation du monde: l’URSS et les E.U.

ont tenté (ou tentent encore dans le cas des E.U).de faire adopter par d’autres pays leur « modèle ». La bombe atomique : la course aux armements 4 ans après les Etats-Unis, en 1949, les Soviétiques ont fait exploser leur propre bombe à fission.

En 1952, c’est au tour de la bombe H, 1 000 fois plus puissantes que Little Boy, la bombe à fission larguée en 1945 sur Hiroshima.

Puis en 1954, l'URSS a une bombe H.

Chacun des deux camps possede cette arme de destruction massive.

Il s’en suit une course aux armements qui permettra d’avoir l’avantage sur l’autre camps.

Conquete de l'espace aussi. L'équilibre de la terreur et la « mutuelle destruction » L'opposition entre les deux grandes puissances rend impossible une véritable paix mais l'équilibre nucléaire rend la guerre improbable.

Le penseur français Raymond Aron résume bien la période: «Paix impossible, guerre improbable. » La mutuelle destruction est ainsi instaurée. Cette période est aussi celle de l’accès à l’indépendance de nombreux états décolonisés (Inde en 1945, Afrique surtout, Asie de Sud Est, Caraïbes). Ceux-ci sont amenés à choisir leur protecteur et donc à choisir un modèle dès le début de leur indépendance. II. Apres le désastre, reconstruire un monde meilleur (1945) Un désastre sans précédent En 1945, on compte 55 à 60 millions de morts, soit six fois plus que lors de la Première Guerre mondiale.

L’URSS, a perdu 12 % de sa population de 1939, l'Europe connaît de gigantesques déplacements de refugiés (allemands rapatriés de force, millions de travailleurs forcés, prisonniers de guerre).

Le Japon et l'Europe sont les plus touchés. En Allemagne, en particulier, règne un véritable chaos. Le traumatisme moral est profond : génocide juif et tsigane, camps d'extermination, bombe atomique,…).

Les hommes qui ont connu cette guerre ont alors deux obsessions : « plus jamais ça » et reconstruire un monde meilleur. « Plus jamais Munich (1938 »), « plus jamais Hitler ».

L’idée est de construire un droit international (ONU) et de doter les démocraties d’un puissant état de droit (droit) qui les empêchent de tomber dans le totalitarisme. En Europe, vient peu à peu l’idée d’une construction européenne qui dépasse le cadre de l’Etat-Nation (de la révolution française), la nation engendrant le nationalisme qui a lui-même engendré la guerre : il faut donc une construction européenne supranationale. La conférence de Yalta : Etats-Unis, URSS, Grande Bretagne (1945) s’entendent sur l’après-guerre Les trois vainqueurs s’accordent sur quelques règles pour le monde lorsque l’Allemagne sera vaincue : - Des élections libres dans les États européens libérés (ce qui ne sera pas respecté par l’URSS) - La division de l'Allemagne en trois zones occupées par les trois vainqueurs. - La participation de chacun pour la création de l’ONU… - (et d’autres points : frontières Pologne, guerre Japon, …) L’espoir d’un nouvel ordre mondial L'Organisation des Nations unies (ONU, 1945) doit assurer la paix et la sécurité internationale dans les règles d’un droit international.

Les États-Unis, l'URSS, le Royaume-Uni, puis la Chine et la France disposent d’une place particulière : ils disposent d'un droit de veto au conseil de sécurité de l’ONU. Un nouvel ordre économique mondial est également mis en place.

Il s’inspire du modèle américain, celui qui a triomphé : le libre-échange, la libre circulation sur les mers et océans, le libéralisme économique.

Une monnaie internationale doit permettre de reconstruire, ce sera le dollar convertible en or (accord de Bretton Woods, 1945). Pour les Etats-Unis c’est un avantage immense.

D’autres solutions eut été possibles mais les Etats-Unis ont privilégiés leurs intérêts.

On crée deux organismes financiers mondiaux : le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. Les deux nouveaux «supergrands» L'Union soviétique dispose de la plus grande armée du monde, elle occupe plus du tiers de l'Europe.

Staline a imposé son autorité partout en URSS. Les États-Unis n'ont subi aucun dommage sur leur territoire, ont perdu relativement peu d’hommes (20 à 27 millions de morts pour l’URSS, 500 000 hommes pour les Etats-Unis), disposent de l'arme nucléaire et leur PIB représente entre 40 et 45 % du produit mondial (fin des années 1940). L’Allemagne occupée À la conférence de Yalta (4-11 février 1945), les États-Unis, l'URSS et le Royaume-Uni (puis avec la France) prévoient de constituer trois zones d'occupation en Allemagne et à Berlin (et aussi en Autriche).

Les Etats-Unis occupent seuls le Japon.

Ainsi les Etats-Unis contrôlent les deux plus puissantes industries du monde (et la leur biensûr). Quel sort réserver à l’Allemagne qui est responsable de la seconde guerre mondiale, tel est la question en 1945 ? Le « rideau de fer » en Europe La plus grande partie de l'Europe centrale et orientale est sous le contrôle de l'armée soviétique.

Dans cette zone d'occupation, les partis communistes, bien aidés par les soviétiques, s'emploient à éliminer les autres partis politiques, contrairement aux accords de Yalta qui prévoyaient des élections libres. Ainsi de 1946 à 1948, la Bulgarie, la Roumanie, la Pologne, la Hongrie et l'Albanie deviennent des régimes communistes, alignés sur le modèle soviétique. Dès 1946, Churchill (le discours de Fulton) parle d’un « rideau de fer » qui sépare le « monde démocratique libre » et les régimes totalitaires.

Ce rideaux de fer coupe l’Europe en deux (et bientôt l’Allemagne en deux). III. la Guerre froide est surtout en Europe. Des 1947, les deux grands expriment leur ideologie et leur désaccord.

L’Europe est alors le théâtre principal de la guerre froide (mais elle ne sera pas le théâtre des guerres de la guerre froide qui sera l’Asie) 1.

L’Allemagne est au coeur de la guerre froide : Le premier terrain d'affrontement entre les deux blocs est l’Allemagne.

L’Allemagne est jugée responsable de la seconde guerre mondiale et de son desastre.

L'URSS veut l’affaiblir durablement (et la France est d’accord mais elle est soumise aux décisions des anglo-saxons) Le « coup de Prague »: Les communistes ne joue pas la règle de la démocratie (de Yalta) Le 10 mars 1948, le ministre des Affaires étrangères tchèque, non communiste, Jean Masaryk, fils du fondateur de la République, tombe d'une fenêtre et se tue.

En mai 1948, le président Benès démissionne et la Tchécoslovaquie devient à son tour une démocratie populaire, soutenue par l’URSS. À l'Ouest, le coup de Prague provoqua un choc considérable : le camp communiste veut s’élargir. En réaction, le congrès américain vote le plan Marshall. Américains et Britanniques veulent au contraire empêcher que l’Allemagne ne bascule dans le chaos et qu’elle choisisse le communisme.

Ils décident, en juin 1948, avec la France, d'unifier leurs zones d'occupation, de créer une monnaie commune, le Deutsche Mark. Staline décide aussitôt le blocus de Berlin-Ouest.

Les Américains ripostent en organisant un pont aérien qui, pendant près d'un an, ravitaille la ville en tout.

En juin 1949, Staline céde. Pont aérien : toutes les marchandises sont livrées par avion.

En un an, il y aura 280 000 atterrissages pour livrer plus de 2 millions de tonnes de marchandise.

On a même largué des bonbons aux enfants depuis le ciel) Staline ayant cédé, on décide de réintégrer l’Allemagne de l’Ouest dans le camp occidental. Deux allemagnes sont crées : RFA et RDA.

(1949) A la fin du blocus, les Allies décident de créer un Etat, la RFA en réunifiant définitivement les 3 zones d’occupation (capitale : Bonn). La guerre froide accélère donc la reconstitution et la reconstruction de l’Allemagne, de peur qu’elle vire au communisme.

Parallèlement, l’URSS créé la RDA au modèle soviétique (capitale : Berlin-Est). De cette réintégration naitra plus tard la construction européenne (1950 et 1957).

Puis le chancelier Adenauer et De Gaulle seront les grands artisans de la paix entre la France et l’Allemagne (1958- ) « Faire l’Europe pour faire la paix » ? La naissance de la CECA (1950) puis de la CEE en 1957 La Communauté européenne du charbon et de l'acier est crée le 9 mai 1950, acceptée par 6 pays, la République fédérale allemande, la France, l'Italie et les trois pays du Benelux (Belgique, Luxembourg, Pays-Bas), mais refusé par le Royaume-Uni.

Le 25 mars 1957, à Rome, sont signés entre les Six deux traités créant la CEE (Communauté économique européenne, dite Marché commun). 2.

La constitution de deux grands blocs antagonistes : la bipolarisation du monde La République populaire de Chine : le bloc de l’Est s’élargie considérablement, ce qui inquiète. En Chine, Mao Zedong gagne la guerre civile et.... »

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