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TEXTE 1: Olympe de GOUGES, La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, 1791, “Préambule et articles 1 à 4”

Publié le 03/04/2024

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« TEXTE 1: Olympe de GOUGES, La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, 1791, “Préambule et articles 1 à 4” INTRODUCTION: Lors de la révolution française, en quête pour l’égalité, la nouvelle Assemblée nationale rédige la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen mais oublie de mentionner la femme, considérée comme inférieure.

Olympe de Gouges rédige alors la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.

Elle demande ainsi à l’assemblée nationale de faire d’elles des citoyennes à l’égal des citoyens tout en dénonçant cette injustice.

Cette œuvre est donc une réécriture on s’attachera donc à comparer, identifier les différences et les variations entre l’hypotexte et l’hypertexte.

On se demandera, comment la réécriture permet-elle à l’autrice de développer un argumentaire favorable aux femmes sur les bases d’un modèle égalitaire ? 1er mouv: 1 à 10 Une revendication de la place légitime de la femme dans la vie politique 2ème mouv « En conséquence...et de la citoyenne » Une annonce provocatrice de la déclaration des droits de la femme 3ème mouv: article I et II Des droits fondamentaux et naturels de la femme 4ème mouv : articles III et IV Définition d’une nouvelle Nation Préambule : introduction, exposé des motifs et des objectifs d’un texte juridique : Constitution, lois, traités ... Hypotexte : texte fondateur, texte source, texte originel : Ici, La déclaration des droits de l’homme et du citoyen Hypertexte : texte qui présente des liens étroits avec un texte fondateur.

Ici, La déclaration des droits de la femme et de la citoyenne MOUVEMENT 1: (l1-10) → Une revendication de la place légitime de la femme dans la vie politique - Tout d’abord, nous remarquons une reprise formelle de la DDHC.

Une adresse à l’Assemblée Nationale qui montre la valeur impérative avec « A décréter » et la nature juridique du texte avec «législature ». - Dans la 1ère phrase du préambule, ODG remplace le nom “représentant” de l’hypotexte par l’énumération « Les mères, les filles, les sœur ».

Celle-ci à un double sens.

Elle a pour but de directement féminiser la DDHC, c’est toute la gente féminine dans sa représentativité réclame ses droits.

Elle a aussi une dimension persuasive qui fait appel aux sentiments liés au sang et à la famille qui lient les femmes et les hommes afin de s’assurer que tout homme se sente concerné, chacun ayant ou une sœur, ou une fille ou a minima une mère.

Elle appelle par le même biais au respect que supposent ces liens familiaux. - Cette présentation officielle de cette déclaration prend un caractère solennel de par sa justification qui marque l’oubli des femmes dans la DDHC et ses expressions choisies. - Avec la périphrase « représentantes de la nation » : elle « demande » et exprime le fait que les femmes méritent d’être membres de la nation et égales à l’homme en droits.

Elle se fait porte-parole de ses compatriotes femmes et argumente en leur faveur - Et « l’ignorance, l’oubli ou le mépris », aussi présent dans la DDHC, mais cette fois-ci, ODG change le complément « de l’homme » par « des femmes ».

Elle redéfinit donc que les victimes dont les droits légitimes sont bafoués sont les femmes - De plus, les trois reprises de la conjonction « afin que » confirme la fonction d’un préambule qui expose les principes fondamentaux de cette déclaration.

Ce rythme ternaire marque les raisons et motifs de ce texte. - Pour autant le choix de certaines expressions montre sa volonté de ne pas créer un déséquilibre entre les genres (contre lequel elle combat) et contrairement à la DDHC elle n’hésite pas à faire mention des hommes : « tous les membres du corps social », « du pouvoir des femmes et ceux des hommes ».

Cette dernière expression remplace celle de l’hypotexte qui parle du pouvoir législatif et exécutif. - Tout le long du préambule on retrouve également l’esprit des Lumières cher à l’autrice et qu’elle revendique par la référence aux droits naturels, à la séparation des pouvoirs et au bonheur collectif sur terre. Ainsi si Olympe de Gouges par cette réécriture annonce sa visée polémique, elle montre aussi par le choix de ses propos son intention de rééquilibrer et corriger l’invisibilité des femmes dans la DDHC. MOUVEMENT 2: « En conséquence...et de la citoyenne » → Une annonce provocatrice de la déclaration des droits de la femme - Cette conclusion qui annonce les articles, se présente sous la forme d’une longue phrase, caractéristique du style juridique.

Le connecteur logique « en conséquence » et l’utilisation du rythme binaire ( qui peut symboliser l’égalité) « reconnait et déclare » « en présence et sous les auspices » « de la femme et de la citoyenne » confirme la reprise délibérée du style d’un texte de loi. - La périphrase « le sexe supérieur en beauté et en courage » fait une référence ironique aux expressions traditionnelles « le beau sexe » et « le sexe faible ». Olympe de Gouges reprend la première en lui supposant le sens de beauté au-delà du physique et dénonce la seconde par le complément « dans la souffrance » en rappelant le courage de continuer à enfanter malgré les souffrances connues de la maternité.

Ce qui peut être lu aussi comme une provocation sachant que l‘homme ne détiendra jamais le pouvoir de donner la vie et qu’il le sait. - Avec subtilité, l’autrice réajuste, corrige une fausse croyance basée sur la thèse de la supériorité des hommes sur les femmes qui s’appuie sur des arguments biologiques.

Par ailleurs cette force, ce courage face aux « souffrances maternelles » est.... »

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