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Cours Hlp: Les métamorphoses du moi

Publié le 22/01/2023

Extrait du document

« Les métamorphoses du moi : 1.

Définition des termes a) Moi ? Généralement, on identifie le « Moi » au « Je » (du latin ego). Le moi renvoie à la réalité permanente du sujet.

C'est une entité difficilement définissable et identifiable, car elle ne correspond ni à quelque chose de tangible, ni à quelque chose d’abstrait. b) Métamorphose ? ==> Étymologiquement : de « méta » qui signifie transformation, changement et de « morphè » qui signifie forme la métamorphose = le changement de forme, de nature, de structure telle que l'objet, la chose ou l'être n'est plus reconnaissable. La métamorphose d'un homme en animal: Ex.

La métamorphose d'Odette en signe dans « le lac des signes » (Tchaikovski). La métamorphose désigne aussi la modification du caractère, de l'état de quelqu'un. Ex.

Hamlet (Shakespeare) ou Oedipe (Sophocle). 2.

Principales notions concernées Altérité ? ==> Caractère de ce qui est distinct, autre que soi. Ce concept renvoie à tout ce qui est extérieur à soi. Autobiographie, autoportrait ? ==> Production écrite ou graphique qui a pour objet l'auteur lui-même. Le sujet (l'auteur) est aussi l'objet (l'œuvre créée), et l'oeuvre fonctionne comme un miroir de son créateur. Conscience ? ==> est une représentation de nous-mêmes et du monde extérieur. ==> c’est une capacité mentale et psychologique qui permet à l'individu d'avoir connaissance de ses états ( joie, peine, douleur, etc) de ses actes et de sa valeur morale (conscience morale). La conscience permet ainsi de se sentir exister, d'être présent à soi- même. La conscience joue un rôle important dans notre rapport à la mémoire. D'après Bergson, « nous n'oublions rien ». Or, la conscience ne peut se souvenir de tous les aspects de notre vie passée depuis la petite enfance ! Nous avons donc, paradoxalement, des souvenirs inconscients ==> c'est-à-dire enfouis dans notre mémoire ou refoulés et qui peuvent se manifester en nous d'une manière ou d'une autre sans que nous ayons même pleinement conscience Par ex : les traumatismes subis dans l'enfance peuvent perturber l'équilibre d'une personne durant toute sa vie surtout si cette personne n'est pas prise en charge. Quête ? ==> Recherche souvent obstinée, volontaire, pour trouver ou découvrir quelqu'un ou quelque chose. On peut être aussi en quête de soi-même. = > Cette quête de soi exige un effort de mémoire qui est souvent très douloureux ou peut s'exprimer dans la création artistique ==> la saisie de l'oeuvre d'art n'est-elle pas révélatrice d'un rapport esthétique de soi à soi de la conscience ? Hegel ( philosophe) => àconçoit l'art comme objectivation du subjectif : le sujet se met face à lui-même, il se prend pour objet de réflexion. Société ? ==> ensemble de personnes entre lesquelles existent des rapports durables et organisés selon certaines règles.

La société est le milieu dans lequel se développe la culture et la civilisation. Aristote a défini l'homme comme un « zoon politikôn » => c'est-à-dire un animal qui se développe au sein de la polis ( la Cité en grec : la société). ==> La société fait donc intervenir la notion d'autrui (l'alter ego à la fois autre parce qu'il n'est pas moi, et semblable à moi parce qu'il est un être sensible et conscient). L'inconscient ? C'est une hypothèse formulée par le psychanalyste Freud, pour considérer ce qui échappe à la conscience. A.

Le surréalisme 3.

Références artistiques et filmiques Le surréalisme = un automatisme psychique pur, par lequel on se propose d'expliquer le fonctionnement réel de la pensée, en l'absence de tout contrôle exercé par la raison et en dehors de toute préoccupation esthétique et morale. => Le rêve occupe une place centrale dans la pensée surréaliste Dont le chef de fil est André Breton. Les grands principes du surréalismes : – Libérer l'homme et la littérature du contrôle de la raison, libérer l'imagination - Remettre en cause les valeurs établies - Permettre à l'inconscient de s'exprimer librement - Permettre à l'inconscient de s'exprimer librement Les thèmes favoris : le rêve, l'amour, le désir, la femme, le hasard et la folie. Deux surréalistes de renom : - Magritte : Magritte est un peintre belge du XXème siècle qui s'est installé à Paris pour se rapprocher du groupe surréaliste.

Il a été notamment influencé par Freud. Magritte écrit : « je veille dans la mesure du possible, à ne faire que des peintures qui suscitent le mystère ».

Parmi ces nombreux tableau, on peut évoquer : Ceci n’est pas une pipe : On peut interpréter cette oeuvre comme un écart entre les mots et les choses : les mots que nous utilisons pour désigner les choses ne correspondent pas à ce que sont réellement ces choses elles- mêmes.

Et il en est de même de nous-mêmes : les mots que nous employons pour nous décrire, n'effleurent que la surface de ce que nous sommes réellement. On retrouve ici la thèse de Bergson selon laquelle : « nous ne voyons pas les choses memes, nous nous bornons le plus souvent à lire les étiquettes collées sur elles ». De même, « nous n’apercevons de notre âme que son déploiement extérieur » *(Relire texte : manuel, P.

101) Les Amants : Les amants sont censés se connaître parfaitement en regard du lien intime qui les unit, mais leur visage voilé laisse supposer qu'il n'en est rien.

Contre tout attente, bien souvent ce qui nous est le plus proche, peut être en réalité le moins connu; par exemple quelqu'un qu'on croyait bien connaître peut nous surprendre. => « Méfions-nous du bien connu », écrit Nietzsche. Ainsi, nous croyons bien nous connaître puisque nous sommes pour ainsi dire en colocation avec nous-mêmes. Le moi n'est pas un, il peut être divisé, éclaté.

C'est ce que révèle Le Double secret. Le double secret : se présente comme une œuvre énigmatique ==> un dédoublement du moi qui apparaît divisé, laissant supposer que nous ne sommes pas complètement transparents à nous-mêmes, il demeure en nous, une part obscure qui échappe à la clarté de la conscience. ==> Magritte semble mettre ainsi en évidence une distinction entre => le paraître et l’être, le moi extérieur et le moi intérieur ; la conscience et l'inconscient, etc - Dali (voir document pdf envoyé sur PRONOT) Peintre espagnole surréaliste ==> Dali cherche à exposer les choses telles qu'il les perçoit en tentant de réduire l'écart entre la conscience et l'inconscient. Dali évoque de manière symbolique ou métaphorique les limites de la pensée à travers des thème qui tels que : l’horizon, le temps, la mémoire, la mort. ==> montrent que l'existence humaine n'est pas figée mais s'inscrit dans un devenir qui peut lui échapper. ==> La notion du temps renvoie en effet à la finitude humaine : l'homme est un être mortel et sa vie n'est pas un long fleuve tranquille, car il est un être en perpétuel mouvement, bousculé par les contingences de l'existence. Il ne peut pas toujours prévoir ni maîtriser les conséquences de ses actions, puisque celles- ci sont prises dans un enchaînement de cause et d'effets qu'il ne peut pas parfaitement maîtriser. ==> A certains égards, on parle même de destin : l'homme serait alors, déterminé par son destin auquel il ne peut se soustraire et toutes ses actions semblent être commandées dirigées, à son issu, par la fatalité, comme en témoignent Oedipe. b) Gustave Moreau, Oedipe et le Sphinx Le sphinx est ce monstre moitié humain (tête de femme) moitié animal avec des ailes.

Il tyrannise la Cité de Thèbes.

Alors Créon a promis de donner la main de la reine Jocas à quiconque viendrait à bout du sphinx en résolvant l'énigme : Qu'est-ce qui marche à 4 pattes le matin, à deux le midi et à trois le soir ?Oedipe parvient à résoudre l'énigme : c'est l'homme : au matin de sa vie, le bébé marche à 4 pattes ; à midi, il marche avec ces deux jambes ; et le soir de sa vie, il s'aide d'une canne, marchant ainsi sur 3 pattes.On pourrait se demander pourquoi Oedipe a est parvenu à déchiffrer cette énigme alors que tous les jeunes gens, jusque là, avaient échoué et avaient été dévorés par le sphinx ?Son propre nom Oedipe l'a mis sur la voie.

Pourquoi ? Parce que Oedipe, en grec ancien se dit Oidipus qui signifie : « pieds enflés ».

Ainsi, pour Oedipe, on peut dire qu'il est midi à sa vie ; ensuite, à partir de ce point de départ, il fit usage de sa propre raison pour opérer une déduction qui lui donna la clef de l'énigme.Le Sphinx furieux se jeta du haut d'une falaise, tandis qu'Oedipe devint le roi de Thèbes.Enfin, ne pouvant survivre à la révélation tragique qui s'en est suivie , Oedipe devint autre, son moi est mis à rude épreuve : il est plongé dans une obscurité profonde dans laquelle il s'engloutit. c) Sophocle, Oedipe roi ( La révélation tragique, la parole de Jocas : manuel P.

178,179) Quels enseignements pouvons-nous tirer de cette tragédie ? Le moi est emporté par le courant de la vie, dans un sens ou dans l'autre comme un « bateau ivre » (Rimbaud, poème : P.153) On n'est pas maître des événements ou des circonstances de l'existence qui affectent le moi et le modifie. Pour Oedipe, à l'annonce de la révélation, le « Moi » devient d'abord étranger à luimême, il ne se reconnaît plus, il est dissocié, il n'a plus d'identité. Enfin ce trouble de l'identité, le conduit à se perdre dans la nuit noire où son « moi » bascule irrémédiablement dans l'obscurité la plus profonde, avec cette impossible de se saisir soi-même. On peut aussi évoquer l'idée de destin ou de fatalité qui détermine le moi.

Chaque épisode de la vie d'Oedipe semblaient le destiné à une fin tragique. *Nous pouvons interpréter le geste fatal d'Oedipe, comme un passage de la clarté ( de la conscience) à l'obscurité ( de l'inconscient).

Ainsi, ce mythe, ce nous enseigne que notre moi ne se résume pas à notre conscience : il y a cette part obscure de notre moi, que certains psychanalystes appellent « la part maudite » pour nommer l'inconscient qui, par définition, échappe à la clarté de la conscience et nous conduit à agir à notre insu, et pour ainsi dire, malgré nous. Lorsqu'une réalité nous apparaît insupportable, inhumaine, monstrueuse, notre moi réagit pour continuer à vivre malgré tout.

Mais dans notre moi profond, nous pouvons aussi nous demander si une telle existence mérite d'être vécue ou s'il vaut mieux mourir dignement? C'est la situation tragique dans laquelle se trouve Hamlet. d) Shakespeare, Hamlet Pièce de théâtre sur youtube Extrait : manuel, P.

91 « Être ou ne pas être » Cet extrait de votre manuel est tiré de l'acte III de la scène 1 La question que pose Hamlet dans ce célèbre monologue shakespearien, est de savoir s'il vaut mieux mourir digne ou de vivre à genoux. Il s'agit d'un faux monologue : en effet, le personnage se croit seul, mais le spectateur sait qu'il ne l'est pas, ce qui accentue l'effet tragique.Plus largement, on pourrait penser qu'il s'agit là d'une réflexion sur le sens de l'existence humaine, sur la mort et sur la tentation du suicide. Questions1.

A quoi peuvent correspondre, selon vous les nombreux tirets qui coupent la tirade de Hamlet ? Réponses qui m'ont parues très pertinentes : – Les tirets sont généralement utiliser pour le dialogue.

Ce qui suppose la présence de deux interlocuteurs.

Or, Hamlet est seul ! Cela pourrait laisser penser que le personnage lui-même est divisé : ce dialogue intérieur est l'expression d'un conflit intérieur.

Hamlet n'est pas en harmonie avec lui- même, il est tourmentée, etc.

Et pourtant, le dialogue est la définition même de la philosophie depuis Platon qui met en scène Socrate et les sophistes, c'est aussi un dialogue de l'âme avec elle-même dans la recherche de la vérité et cela passe par bien des tourments ! – L'évocation du miroir : le regard tourné vers l'intérieur, Hamlet décrit l'état de son âme troublée, il se voit comme dans un miroir, non pas comme Narcisse (Ovide) dont l'erreur est d'adorer un reflet , une apparence comme si c'était de l'être, son propre moi! Au contraire Hamlet met en scène l'impasse de l'identité à travers des reflets miroitants de l'apparence trompeuse, et nous invite à penser les conditions de l'inscription d'un sujet dans le monde. – C'est l'expression de la douleur tragique extériorisée par la parole qui sort du plus profond de son être face à une situation inéluctable et irrémédiable.

La tentation serait alors de mettre fin à ses jours. 2.

Selon Hamlet pourquoi l'homme craint-il de se suicider ? Je me suis contentée ici de tirer quelques arguments significatifs du texte, puis d'en faire un bref commentaire : « Quel rêve peut-il nous venir dans le sommeil »Lorsque nous dormons nous n'avons plus conscience de nous même et du monde extérieur.

Dans le rêve notre moi s'évapore, et nous ne sommes plus présents à nous-mêmes.

Et lorsque nous rêvons nous n'avons aucune prise sur notre activité psychique.

On a souvent comparé la mort à un long sommeil.

Et si le suicide faisait de ce sommeil interminable un cauchemar sans fin ? Le suicide n'est pas un acte anodin. Généralement, on le conçoit comme un acte moralement interdit.

L'homme est porté à croire que porter atteinte à sa vie serait donc exécuter un acte condamnable par une justice supérieure ou divine.

L'homme craindrait de se suicider selon Hamlet, parce qu'il pourrait être assailli par des rêves qui tourmenterait interminablement son âme pour le punir de son acte. « La crainte de quelque chose après la mort »Si par expérience nous savons qu'après le sommeil et le rêve, nous reprenons conscience de notre existence et la vie continue, mais nous ne savons rien du sempiternel sommeil de la mort : Qu'est-ce qui s'y joue ? Qu'advient-il de notre moi, de notre âme ? etc.

Ainsi la mort suscite la crainte de l'inconnu, l'effroi des régions inexplorées.

La question de la mort à toujours tarauder l'esprit de l'homme, avec l'idée de la croyance en la possibilité d'une vie après la mort et la crainte d'un jugement final.

Ainsi l'homme n'est pas totalement maître de sa destinée : s'il ne peut pas échapper à la mort, il réfléchit avant de décider d'écouter sa vie.

Dans ces moment d'extrêmes décision, on assiste à un éclatement du moi qui oscille entre l'élan qui pousse à la mort et la conscience qui freine cette essor. « La conscience fait de nous des lâches »La conscience est un processus de représentation de nous-mêmes et du monde extérieur.Je suis conscient de mon existence, de ce que j'éprouve, de ce que je pense, et d'être en ces lieux, etc.En quoi la conscience serait-elle lâche ?La conscience est intimement liée à l'existence du moi.

N'avoir plus conscience de soi c'est tout simplement ne plus exister, ne plus penser.

Descartes établit un lien immédiat entre la pensée et le moi : « je pense donc je suis ».

La conscience est l'instance psychique qui me permet qui permet de savoir qui je suis, ce que je fais, d'avoir un certain contrôle de moi-même, d'agir de manière rationnelle.

Or, le moi peut être éclaté, tiraillé par des pensées qui l'effraient et qui le pousseraient à agir de manière tragique ou irrémédiable face à sa propre existence.

Donc la conscience recule car elle perdrait toute maîtrise du moi.

C'est l'instance psychique qui, selon Freud répond au principe de la réalité. 3.

Quel rôle la conscience joue-t-elle dans les affaire humaines selon Hamlet ? Dans son monologue, Hamlet, accorde une place importante à la réflexion dans les décision humaines.

En effet, la réflexion est intimement liée à la conscience qui sollicite la raison.

Ainsi la réflexion joue un rôle prépondérant dans les choix et les actions humaines en les orientant dans un sens ou dans l'autre, elle sert aussi de guide à nos passions, et nous fait prendre du recul par rapport aux événements qui nous affectent.

La réflexion nous permet d'agir de manière rationnelle et de mener une vie réfléchie.

Or, dans la situation dans laquelle se trouve Hamlet, la réflexion n'apparaît comme un obstacle à l'action, ses conseils sont autant de frein qui bloquent l'élan et nous fait reculer face à une action tragique et irréversible.

Aussi Hamlet affirme-t-il : « C'est cette réflexion là qui nous vaut la calamité d'une si longue existence ».

En effet, lorsque nous réfléchissons, nous nous représentons les conséquences de nos gestes, nous sommes parfois hésitant, voire frileux, nous grelottons de frayeur ! Ainsi, nous réfléchissons avant d'agir par crainte de mal faire, de faire une bêtise, car en effet, lorsque nous réfléchissons, nous n'agissons et lorsque nous agissons, nous pouvons être emporté par le feu de l'action.

La réflexion apparaît ainsi comme un frein et la conscience a pour ainsi dire « la trouille» de perdre toute maîtrise, de ne plus pouvoir retourner en arrière, d'accomplir un acte irréversible.

Nous préférons une vie misérable que pas de vie du tout.

Mais Hamlet refuse de faire semblant de vivre, de jouer à une existence qui n'est pas la sienne, d'être ce qu'il n'est pas.

Mais qui est Hamlet pour Hamlet lui- même ? Je suis un peu plus que votre nevoeu et un peu moins que votre fils ! » Réplique-t-il à son oncle qu'il sait avoir tuer son père.

Son moi se situe dans cet entre deux qu'il ressent comme un gouffre abyssal où il semble perdre la raison.

« Je est un autre », On pourrait attribuer cette célèbre formule de Rimbaud à Hamlet.

Un autre qui, pour Hamlet est insupportable, un autre qui est le fruit d'une ignominie, un autre tout simplement invivable.

Mais comment vivre avec cet autre qui n'est pas moi ? Etre ou ne pas être ? Question tragique ! Que faut-il choisir ? Menez une vie inauthentique, faire semblant d'être soi tout en jouant à être un autre ? Nous n'osons.... »

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