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Y aurait-il une justice sans crainte de la punition ?

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« [Le sens de la justice est inné.

Les hommes suivent le bien, non par crainte de la punition mais pour luimême.] On est juste par amour du bien Pour Platon (La République), les hommes peuvent être justes d'eux-mêmes, par amour du bien.

Celui qui connaît le Bien est porté naturellement à le suivre.

Ce n'est donc pas la peur du châtiment qui porte l'homme à accomplir son devoir.

Seul l'individu vil et bassement calculateur respecte la justice par crainte du châtiment. L'homme a le sens de la justice + Rousseau prétend que l'homme a un sentiment inné du bien La passion, c'est ce qui est de l'ordre du besoin et des sens.

La raison, avec ses subtilités, ne conduit le plus souvent qu'aux sophismes et à l'erreur.

Seul le sentiment, qui est de l'ordre du coeur, délivre un message clair.

La Profession de foi du vicaire savoyard (Émile) développe largement ce thème, en identifiant la conscience avec ce principe inné de justice et de vertu qui est en nous - conscience qui nous permet de juger nos actions et celles d'autrui comme bonnes ou mauvaises.

« Je n'ai qu'à me consulter sur ce que je veux faire : tout ce que je sens être bien est bien ; tout ce que je sens être mal est mal.

Le meilleur de tous les casuistes est la conscience » (Émile, livre IV). + Tout homme sait où est son devoir L'idée qu'il y a en l'homme une disposition innée au bien se retrouve chez Kant.

Mais ce dernier affirme que cette disposition n'est pas de l'ordre du sentiment mais de la raison.

Cette thèse est exprimée dans la conclusion de la Critique de la raison pratique, avec cette formule célèbre : « Deux choses remplissent le coeur d'une admiration [...] : le ciel étoilé au-dessus de moi et la loi morale en moi.

» Grâce à cette loi morale qu'il porte en lui, l'homme le plus simple sait où est son devoir.

Il n'y a qu'à se demander s'il peut vouloir que le principe subjectif de son action (autrement dit la maxime de son action) devienne une loi universelle (c'est-à-dire une loi aussi bien pour lui-même que pour tous les autres hommes). + En suivant ma conscience morale, j'accomplis ma nature Affirmer qu'il y a en tout homme une disposition innée au bien, que celle-ci soit le fait du sentiment ou de la raison, permet d'expliquer le caractère d'obligation de la conscience morale.

Si je reconnais l'autorité de ma conscience morale, c'est bien parce qu'en la suivant je vis en accord avec ma nature.

La conscience morale est donc ce dynamisme ou élan qui me fait viser l'accomplissement de ma nature.

Et lorsque je n'écoute pas ma conscience et lui désobéis, je vais à l'encontre de ma véritable nature.

D'où le remords qui est encore une manière de reconnaître l'autorité de cette conscience. On peut préférer la justice à la vie Certains hommes ont accepté de mourir pour défendre ce qu'ils estimaient être la justice, les vraies valeurs. Qu'ils aient sacrifié leur vie plutôt que de tolérer l'injustice atteste que chez eux le sens de la justice est plus fort que la punition et plus fort même que la peur de mourir.

Socrate est l'exemple par excellence de celui qui préfère la justice à la vie en acceptant sa condamnation à mort. [S'ils n'avaient pas peur d'être châtiés, les hommes ne respecteraient pas la justice.

Une justice sans. »

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