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Y a-t-il une ou plusieurs interprétations ?

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« Mais y a-t-il seulement un vrai sens ? Y a-t-il une seule interprétation possible du monde, ou y en a-t-il au contraire une infinité ? La réponse de Nietzsche Le perspectivisme " Le monde nous est [...] devenu [...] - infini- : dans la mesure où nous ne pouvons pas écarter la possibilité qu'il renferme en lui des interprétations infinies.

" Nietzsche, Le Gai Savoir (1882), V, § 374. Problématique Y a-t-il une seule interprétation possible du monde (sa connaissance), ou au contraire une infinité ? Et en ce cas, se valent-elles toutes ? Explication La volonté de puissance, processus interprétatif Pour clore une interprétation, il faudrait pouvoir atteindre quelque chose qui ne soit plus une interprétation (un fait ou un sens objectifs).

Mais, selon l'hypothèse de Nietzsche, toute réalité est le déploiement de la volonté de puissance.

Il s'agit d'un jeu mouvant, complexe et inconscient, où chaque force (instinct, pulsion, affect) veut accroître sa domination sur les autres et intensifier sa puissance par son propre dépassement (« Tout travaille à se surpasser sans cesse »).

Or, chaque processus vital obtient cette intensification de puissance en imposant sa forme à ses rivaux, c'est-à-dire en leur donnant un certain sens.

Autrement dit, les processus vitaux s'interprètent mutuellement ; la volonté de puissance est un processus d'interprétation réciproque.

Nietzsche pose ainsi le « caractère interprétatif de tout ce qui arrive. Il n'y a pas d'événement en soi.

Ce qui arrive est un ensemble de phénomènes, choisis et rassemblés par un être interprétant ».

Il n'y a pas de réalité en soi, mais uniquement des perspectives en devenir et des interprétations provisoirement dominantes.

Toute connaissance est une interprétation subjective et partiale. Débat et enjeu Perspectivisme contre dogmatisme La thèse de Nietzsche permet de combattre le dogmatisme, pensée prétendant se dégager de toute perspective ou être la seule perspective possible sur le réel, s'identifiant ainsi, finalement, au point de vue de Dieu lui-même ! Toute pensée exprime une certaine perspective et ne peut dès lors connaître la réalité en soi, mais seulement telle qu'elle lui apparaît.

Ou plutôt, toute pensée est une interprétation de la réalité produite par un corps, qui est une certaine hiérarchie de forces vitales, une certaine configuration de la volonté de puissance . Une pensée sophistique ? Le problème est alors de savoir si la pensée doit être soumise à la vie (à la volonté de puissance), ou plutôt à la vérité.

« Qu'un jugement soit faux, ce n'est pas, à notre avis, une objection contre ce jugement.

[...] Le tout est de savoir dans quelle mesure ce jugement est propre à promouvoir la vie, à l'entretenir, à conserver l'espèce, voire à l'améliorer 14 ».

En subordonnant la vérité à la valeur, et donc au désir, Nietzsche semble opter pour la sophistique. Sera-ce aussi notre choix Introduction Interpréter, qui nous vient du grec « herméneuein », renvoyait dans l'Antiquité grecque aux prêtres chargés d'interpréter les oracles de la Pythie à Delphes.

Aujourd'hui, le problème de l'interprétation est d'une ampleur considérable, dans la mesure où cette activité se prête à la détermination d'un bon nombre de sciences.

Dès lors l'interprétation, qui consiste à dévoiler le sens des choses (humaines, naturelles ou divines), relèverait d'une science globale ayant pour finalité absolue la vérité.

Il n'en reste pas moins qu'on peut interpréter toutes sortes d'objets et chacun sait qu'une même sonate de Beethoven peut donner lieu à plusieurs interprétations, très différentes.

La question de l'interprétation reste largement ouverte et semble nous renvoyer à une pluralité fondamentale : n'y aurait-il pas là l'indice que l'interprétation se tisse au travers d'une vie de la nature et de l'esprit dont le sens ne peut qu'être que multiforme et multicolore ? I.

l'interprétation ou la révélation du « dissimulé ». »

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