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Y a-t-il plusieurs sortes de langage ?

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« Introduction Ce qu'on désigne par langage est à la fois une faculté et un système : c'est la faculté que possèdent les hommes d'exprimer leur pensée et de communiquer entre eux au moyen d'une langue, c'est-à-dire d'un système de signes conventionnels.

Mais c'est à la fois le résultat de cette faculté, c'est-à-dire l'ensemble de symboles et de règles qui permettent de combiner ces symboles.

Qu'il y ait une diversité de langues, nul n'en doute, mais cela veut-il dire pour autant qu'il y ait plusieurs langages ? La possibilité même de la traduction d'une langue à l'autre ne nous montre-telle pas que quelque chose leur est commun, que le système reste le même, bien que les symboles eux-mêmes varient ? Pourtant, il existe également ce qu'on appelle des langages formels : c'est le cas des mathématiques, mais aussi de la programmation informatique ou de la logique.

Ces symboles formels ne sont-ils que la reformulation, l'abréviation et la précision de notre langue naturelle, ou constitue-t-ils un langage à part, c'est-à-dire un véritable système qui fonctionne différemment du notre ? A-t-on là affaire à une autre sorte de langage, ou seulement à une autre expression et manifestation du langage ? Il nous semble que la question de la diversité des sorte de langages se pose dès lors que l'on fait du langage (pris au sens de système) la manifestation du langage comme faculté : n'y a-t-il qu'une seule faculté, toujours la même, mais qui connaît des manifestations différentes, ou est-ce une faculté différente que nous utilisons lorsque nous parlons et lorsque nous faisons de la logique ? À partir de quel moment peut-on dire que deux langages sont véritablement différents ? I.

Le langage comme expression de la pensée : A.

Platon dans le Sophiste définit la pensée comme un dialogue intérieur de l'âme avec elle-même.

La pensée serait donc déjà du langage, et le langage ne serait rien d'autre que de la pensée exprimée.

Il y aurait donc une continuité analogique entre pensée et parole, puisque la faculté est la même.

Or, si le langage est de la pensée, la question reviendrait à se demander s'il y a plusieurs sortes de pensées, ou une seule, qui se déclinerait suivant différents thèmes. B.

Aristote, dans de l'Interprétation chapitre 1 écrit que les signes (paroles ou écritures) sont conventionnels (c'est ce qu'il entend par « symboles »), mais que ce qu'ils expriment ne l'est pas.

Le mot exprime un état d'âme, or, les états d'âme sont les même pour tous.

Si le langage sert à les exprimer, il ne peut donc y avoir plusieurs sortes de langage. C.

identifier langage et pensée nous invite à répondre qu'il ne peut y avoir plusieurs sortes de langages, puisque notre pensée, par sa logique, l'articulation des idées, ne peut nous sembler être que d'une seule sorte.

Elle s'appliquera effectivement à plusieurs types d'objet, mais il existe des éléments de structure que l'on retrouve dans chaque pensée.

Ainsi Aristote dit que chaque science a des principes qui lui sont propres, mais que certains principes sont communs aux diverses sciences, par exemple, le principe de contradiction (une chose ne peut pas être A et en même temps ne pas être A).

Ainsi, on retrouve par la logique, une sorte de soubassement ontologique du langage : le langage, parce qu'il parle de ce qui est, épouse les choses, et ces choses lui imposent certains impératifs.

Par exemple, le fait que de deux choses égales on retranche des choses égales et qu'alors il en résultera des choses égales est un principe commun à plusieurs sciences, mais qui se manifestera différemment.

C'est parce que le langage exprime les choses et se plie à leur impératif qu'il ne peut être de plusieurs sortes. Transition : si le langage est conçu dans la communauté de la pensée et de la logique, et qu'il est en outre soustendu par une ontologie, alors il semblerait bien qu'il ne puisse y avoir plusieurs sortes de langage, mais seulement des manifestations différentes d'un même et unique système. II.

A partir de quand deux langages sont-ils de différente sorte ? A.

il faut bien distinguer deux questions : existe-t-il plusieurs langage ? Et : existe-t-il plusieurs sortes de langage ? À la première, il est aisé de répondre : bien sur qu'il y a des langage : outre la langue, on sait qu'il existe un langage des signes, ou encore un langage informatique, un langage mathématique, un langage logique.

Mais tous ces langages sont-ils de différentes sortes ? Cela impliquerait une véritable distinction de nature, et non une simple variation sur le même fond, selon le même schème.

Ainsi, la traduction de tous les langages dans un autre langage montre leur communauté essentielle : une conversation en langage des signes peut être traduite en mots, et viceversa, un problème peut être écrit en langage mathématique, et inversement, une équation peut toujours être traduite en langage naturel. B.

par contre, on pourrait dire qu'un langage devient proprement différent lorsqu'il n'est plus traduisible dans un autre langage.

Ainsi, lorsque les mathématiques utilisent des symboles tels que +/- ∞, alors que l'infini ici n'a rien de commun avec le sens que nous donnons à l'infini dans le langage naturel, ou lorsque les mathématiques parlent de quantités « infinitésimales » ou de nombres imaginaires, c'est-à-dire lorsqu'elles créent des symboles qui n'ont plus de référent dans le monde réel, mais qui ont pour seules fonction de simplifier ou de permettre certain calculs, alors on peut dire qu'effectivement, le langage devient un langage spécifique, qui n'a plus la même structure que le langage naturel de la vie courante. C.

la question qui est essentielle est celle du référent : Saussure, dans son Cours de linguistique générale distingue les deux éléments qui constituent le signe : il y aurait d'une part le signifié (c'est par exemple l'image mentale qui est suggérée par le mot « vache ») et d'autre part le signifiant (qui est le mot écrit ou prononcé « vache », qui est. »

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