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Y a-t-il du sérieux dans l'art ?

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« On assimile souvent l'art à un jeu, et on Oppose souvent le jeu au sérieux, cela implique une série d'autres oppositions, telles que : gratuité/utilité, jeu/vie ordinaire, imaginaire/réel, etc.

Selon ce point de vue, les activités humaines relèveraient, d'une part, du rêve, de la gratuité, de la noblesse (de l'imagination, etc., de l'autre, de la conscience, de l'utilité, de l'instinct (comme forme de l'animation), de la réalité, etc.

L'art serait plus du côté de l'imaginaire, de l'inutile, du futile que des réalités de la vie.

En cela, il est difficile de qualifier de sérieux l'art puisqu'il refuserait d'entrer dans les catégories de réalité et du quotidien.

Poser la question de savoir si l'art est sérieux, revient à se demander dans quel mesure a part avec le versant opposé au rêve. 1) L'art comme un jeu. Parfois la littérature et l'art peuvent devenir un véritable jeu qui consiste à inventer de nouvelles règles et contraintes à l'exemple du mouvement surréaliste Les surréalistes ont aussi employé ces techniques de jeu pour créer.

Les jeux, fort à la mode dans le groupe surréaliste, reposent sur le même principe.

Dans la Petite Anthologie poétique du surréalisme, Georges Hugnet décrit ainsi celui qui porte le nom de « cadavre exquis » : « Vous vous asseyez à cinq autour d'une table.

Chacun de vous note, en se cachant des autres, sur une feuille, le substantif devant servir de sujet à une phrase.

Vous passez cette feuille pliée de manière à dissimuler l'écriture à votre voisin de gauche en même temps que vous recevez de votre voisin de droite la feuille qu'il a préparée de la même manière...

Vous appliquez au substantif que vous ignorez un adjectif...

Vous procédez ensuite de même manière, pour le verbe, puis pour le substantif devant lui servir de complément direct, etc.

» L'exemple, devenu classique, et qui a donné son nom au jeu, tient dans la première phrase obtenue de cette manière : « Le cadavre exquis boira le vin nouveau.

» De même le mouvement Oulipo né en 1960.Le travail de l'Oulipo consiste donc à exhumer, classer, illustrer les contraintes qui sont présentes dans l'écriture littéraire : contraintes formelles le plus souvent, liées à la langue, à la versification, à la construction narrative, contraintes sémantiques éventuellement.

C'est la première tâche.

La seconde est d'inventer de nouvelles contraintes, notamment par le recours aux mathématiques.

L'Oulipo va ainsi redonner vie au lipogramme, une contrainte aimée des écrivains de l'Antiquité, et qui consiste à écrire un texte en renonçant à une lettre de l'alphabet.

Du lipogramme va procéder une liste impressionnante d'autres procédures, illustrant l'idée qu'une contrainte est toujours la mère d'autres contraintes potentielles : le monovocalisme (une seule voyelle autorisée) ; la contrainte du prisonnier (un seul type de consonnes utilisées, celles qui n'ont ni queue ni hampe) ; la belle absente (forme fixe de poésie), etc.

L'Oulipo redonne également vie au palindrome, à l'anagramme, à la sextine des troubadours, aux listes...

Il invente la méthode S +7 (on remplace chaque substantif par le septième qui suit dans le dictionnaire).

L'art apparaît de ce point de vue comme un simple jeu. Mais par extension, peut-on en dire autant des autres arts ? 2) Derrière des apparences de jeu, se cache une critique sérieuse de la société. L'art moderne se donne un point de vue extérieur et une position critique à l'égard de toute culture de privilège : à la fonction idéologique de l'art classique, elle tente de substituer une fonction de l'art qui soit réellement critique dans l'ordre culturel des rapports sociaux.

L'art étant entré dans l'air de la consommation, l'art doit se démarquer de la production industrielle.

Dès la fin du 19e siècle, l'art a eu pour fonction d'embellir les productions de l'industrie, l' Art Nouveau précurseur du design a tenté de contrer le cours inéluctable du progrès technique.

La lutte contre l'uniformisation, la standardisation se retrouve jusque dans le pop art des années 1960.

L'art contemporain tend à faire tourner les regards vers des faits de société, vers les marges, et tend à la provocation.

Les happenings, l'art corporel, l'art brut ont une charge de contestation importante.

C'est aussi l'idée de contre-culture qui s'est formé autour de la Beat Generation, le rock, la culture hippie se place à l'opposé de la société de consommation.

Au-delà des aspects déroutants de l'art contemporain qui semble peu sérieux, se cache derrière tout art des revendications sérieuses qui engage l'avenir de la société.

Les œuvres d'art forge le goût de la société et ont une influence politique.

Croire que l'art n'est qu'un divertissement serait bien naïf.

L'art exprime au contraire des choses hautes, des idées, il peut être le vecteur de la spiritualité. 3) L'art est un jeu sérieux, il se place au-delà des limites du sérieux et du jeu. Parmi toutes les idées que passe ici en revue la philosophe Bradley, le jeu et le sérieux sont intimement liés. D'Héraclite à quelques disciples de Husserl et de Heidegger en passant par Nietzsche, l'idée de jeu a conservé une grande importance.

Selon Bradley, le jeu implique un sens du sérieux ; le monde du jeu se révèle comme le seul monde que l'homme puisse sérieusement désirer ; et le monde du sérieux, si nous l'examinons, se révèle comme ce qui n'a pas d'importance ni de valeur.

Il faut donc aller au-delà de ces deux activités pour trouver l'Absolu ; et les valeurs sont partout et toujours mesurées par des degrés, puisque la seule réalité est l'Absolu qui, au-delà de. »

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