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Y a t il des cas ou il est légitime de s'opposer a la loi ?

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« Parties du programme abordées : — La société. — L'État. — Le pouvoir. — Le droit. Analyse du sujet : Un sujet très classique sur l'opposition qui peut exister entre la légalité (conformité aux dispositions de la loi écrite) et la légitimité (ce qui est fondé en raison, en justice, en équité).

Au-delà, c'est le thème de la résistance à l'oppression d'un pouvoir légal mais injuste qui se dessine. Conseils pratiques : Définissez avec rigueur légalité et légitimité.

La loi.

Derrière ce singulier, quelle pluralité de lois y a-t-il ? Sont-elles toutes de même ordre ? S'opposer.

Quelle forme cette opposition peut-elle, ou doit-elle prendre ? Appuyez-vous sur des exemples historiques concrets. [Il faut dissocier la légitimité, qui se réfère à une justice universelle, de la légalité, qui exprime des intérêts particuliers. La loi n'est pas nécessairement synonyme de justice.] On peut s'opposer à la loi au nom d'une loi supérieure Il peut être légitime de s'opposer à la loi (civile) lorsqu'elle s'oppose à une loi que nous tenons pour supérieure, par exemple celle que nous dicte la croyance religieuse.

Dans Antigone, l'héroïne de Sophocle s'oppose à la volonté de Créon et enterre son frère.

Le respect des morts et la fidélité du sang lui paraissent plus importants que la loi tyrannique imposée par Créon. Si le droit est toujours plus ou moins lié à des rapports de forces et si la loi consacre le pouvoir du plus fort, il en résulte que la légalité ne coïncide pas toujours avec la légitimité (ce qui est juste).

Le droit ne peut donc être assimilé à ce qui a été ou à ce qui est et l'exigence du droit ne peut être enfermée dans les lois positives.

Le droit est aussi un idéal qui exprime ce qui doit ou devrait être.

Antigone est là pour nous rappeler que les lois du coeur, qui sont des lois non écrites, sont parfois plus profondes et plus vraies que les lois positives, que les « lois écrites » de la Cité.

Il y a aussi, comme le dit Kant, au-dessus des lois positives qui changent d'un pays à un autre, d'une époque à l'autre, des lois non écrites qui sont intemporelles et que les hommes ne peuvent transgresser sans renoncer à leur humanité. De même, au-dessus des droits positifs particuliers et variables, il y a des droits universels et inaliénables : droit à la vie, à l'éducation, à l'instruction, au travail, à la participation à la vie politique, à la propriété.

Ces droits sont appelés « droits naturels » parce qu'ils tiennent à la nature de l'homme. La loi peut être contraire à la dignité de l'homme Kant a souligné que la loi morale primait la politique.

Il est donc non seulement légitime, mais nécessaire de s'opposer à un pouvoir mauvais qui ne respecte pas les droits de l'homme.

Les «lois juives» dans le IIIe Reich, l'obligation d'aller faire la guerre aux autres peuples, autant de lois contre lesquelles il est juste de se révolter. Morale et politique sont distinctes mais c'est nécessairement la morale qui sert de guide à la politique. «La vraie politique ne peut donc pas faire un pas sans avoir auparavant rendu hommage à la morale; et si la politique est par elle-même un art difficile, l'union de la politique avec la morale n'est pas du tout un art: la morale tranche le noeud que la politique ne peut délier, aussitôt qu'elles ne sont pas d'accord.» Kant, Essai philosophique sur la paix perpétuelle (1795). • Kant affirme la subordination nécessaire de la politique à la morale.

L'opposition entre les deux n'est pas vraiment objective, elle est seulement subjective: l'égoïsme des hommes les amène à ressentir ce qui est bon pour eux comme différent de ce qui est bon pour la collectivité. • Trop de crimes, dit Kant, sont commis au nom de l'intérêt «supérieur» de l'État.

II faut donc distinguer entre le «moraliste politique», «qui se forge une morale à la convenance de l'homme d'État» et qui est une simple fiction, car une telle morale spéciale n'existe pas: et le «politique moral», qui est certes un idéal difficile à atteindre, mais qui est concevable, dans la mesure où il est celui qui se sert de la morale comme critère de décision politique.. »

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