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Valeur de la technique

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« VOCABULAIRE: VALEUR: Du latin valor, « mérite », « qualités ». (1) Propriété de ce qui est jugé désirable ou utile (exemple : la valeur de l'expérience).

(2) En morale, norme ou idéal orientant nos choix et nos actions (exemple : le bien, la justice, l'égalité).

(3) En économie politique, on distingue la valeur d'usage d'un objet, qui est relative au degré d'utilité que chacun lui attribue, et sa valeur d'échange (son prix), qui résulte du rapport de l'offre et de la demande. TECHNIQUE Tout ensemble de procédés pour produire un résultat utile.

La technique moderne s'appuie sur la science; mais elle s'en distingue puisque la science est un effort pour expliquer ce qui existe tandis que la technique cherche à produire ce qu'on souhaite qui soit — qui n'est pas.

La technique peut se définir comme un vouloir, incarné en un pouvoir par l'intermédiaire d'un savoir. Comme adjectif: par opposition à esthétique, qui concerne des procédés susceptibles d'être développés et transmis, et non des dons ou capacités innées. A.

Les « dangers » de la technique Les analyses qui précèdent nous ont montré que la technique appartient de plein droit à la culture humaine, qu'elle en est même un élément moteur et décisif.

Mais, de nos jours, on parle volontiers d'un conflit entre la technique et la culture. Le développement prodigieux des techniques, le déséquilibre et l'inquiétude qui en résultent souvent – pollution des eaux et de l'atmosphère par l'industrie, dénaturation chimique des éléments, épuisement des ressources énergétiques de la planète, dégradation de la qualité de notre alimentation, menace des armes chimiques ou nucléaires, possibilités terrifiantes offertes par les « biotechnologies » – entraînent la suspicion et la révolte de certains humanistes contre la technique.

L'homme aurait joué les apprentis-sorciers et la technique, en un développement monstrueux et incontrôlable, se serait mise en quelque sorte en dehors de la culture. • La technique, parce qu'elle fait passer la science aux actes, pose le problème de la finalité — voire de la moralité de la science : l'arme nucléaire, par exemple, est-elle seulement la perversion d'un pur et innocent désir de connaître ? ou bien, la science est-elle responsable, dès son principe, des terrifiantes applications qu'on en peut faire ? • Les dangers que font aujourd'hui courir à l'humanité les progrès techniques (cf.

également les manipulations génétiques) mettent-ils en cause l'usage qu'on fait de la science ou la science elle-même ? « L'esprit humain, déclarait Auguste Comte, doit procéder aux recherches théoriques en faisant complètement abstraction de toute considération pratique » (Comte, Cours de philosophie positive, 1830/1842).

Mais est-il possible, et si oui, est-il légitime de procéder de la sorte ? Quelle que soit votre réponse, la question est incontournable dans tout devoir tournant autour de la valeur de la science. B.

La technique : pour quel usage ? On peut faire à ce propos de nombreuses remarques.

Les critiques portées contre la technique procèdent d'une mauvaise querelle.

Et tout d'abord, les humanistes traditionnels sont eux-mêmes en partie responsables de ce déséquilibre.

En refusant d'intégrer à leurs préoccupations spirituelles la connaissance des techniques – qu'on songe au mépris voué par beaucoup d'intellectuels de formation classique à l'enseignement technique –, ils favorisent cette « sécession » de l'activité technicienne.

Le mépris de la technique est de toute évidence un préjugé passionnel, car il manifeste d'étonnantes contradictions : comment peut-on à la fois mépriser les machines considérées comme de simples objets matériels (dépourvus de valeur humaine), et redouter les robots comme s'il s'agissait d'esprits diaboliques acharnés à notre perte ? • La vérité est qu'il ne faut pas confondre les machines, les techniques, avec le mauvais usage que l'homme peut en faire.

Le rythme déshumanisant du travail à la chaîne, par exemple, n'est pas à imputer à la machine elle-même, mais à l'injustice d'une société dans laquelle le souci de la productivité et de la rentabilité l'emporte sur l'aspiration légitime des hommes à l'épanouissement. C.

Des techniques au service de l'homme Certes, la machine est dangereuse parce qu'elle augmente dans des proportions incontrôlables la puissance de l'homme.

Tel qui hésiterait à égorger son prochain à main nue (parce qu'il y a chez l'homme, comme chez tous les animaux, des processus d'inhibition de l'agressivité), prendra volontiers la décision de lancer un missile, parce qu'ici on n'éprouve pas immédiatement l'effet de sa décision (il suffit, grâce à l'instrument technique, d'appuyer sur un bouton pour déterminer un carnage).. »

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