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Une religion rationnelle est-elle possible ?

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« VOCABULAIRE: RELIGION Étymologie discutée.

Cicéron fait dériver le mot du latin relegere qui s'oppose à neglegere comme le soin et le respect s'opposent à la négligence et à l'indifférence.

D'autres font dériver le mot de religare: La religion est avant tout le lien qui rattache l'homme à la divinité : «La religion consiste dans un sentiment absolu de notre dépendance.» (Schleiermacher).

La religion c'est le sentiment que l'homme ne s'est pas donné lui-même l'existence, qu'il dépend d'un Être qui le dépasse infiniment.

Sociologiquement, les religions sont les divers cultes organisés (avec leurs dogmes et leurs rites) pour rendre hommage à Dieu. POSSIBLE: faisable, réalisable; le possible, c'est ce qu'on peut faire, ce que l'on a le pouvoir, la puissance de faire. La philosophie doit, selon Feuerbach, entreprendre la « critique de la déraison pure », c'est-à-dire du christianisme ; en cela, il s'oppose à Kant, qui envisage la possibilité d'une religion rationnelle.

Si la Critique de la raison pure a bien montré qu'aucune preuve de l'existence de Dieu n'était recevable, Kant y explique également que l'existence de Dieu est un postulat nécessaire de la raison pratique.

Le devoir en effet semble aller à l'encontre de notre bonheur personnel : dans ce monde, il n'est pas possible de penser le juste rapport entre bonheur et vertu. Pour que le devoir lui-même ne sombre pas dans l'absurde, il faut alors nécessairement postuler l'existence d'un Dieu juste et bon qui garantira ailleurs et plus tard la correspondance du bonheur et de la moralité.

Cette « religion dans les simples limites de la raison » n'est pas la religion des prêtres : pas de culte, pas de clergé, ni même de prières, c'est une pure exigence de la raison pratique qui pose que Dieu existe, même si la raison théorique ne pourra jamais le démontrer. La religion de Kant est-elle encore religieuse ? Pascal aurait répondu par la négative : contre Descartes, et contre tous ceux qui veulent réduire la religion à ce qu'il est raisonnable de croire, Pascal en appelle au coeur qui seul « sent Dieu ». C'est justement la marque de l'orgueil humain que de vouloir tout saisir par la raison et par « l'esprit » ; mais ce n'est pas par la raison que nous atteindrons Dieu, mais par le sentiment poignant de notre propre misère : la foi qui nous ouvre à Dieu est d'un autre ordre que la raison, et la raison doit lui être subordonnée. « La religion, qui est fondée simplement sur la théologie, ne saurait contenir quelque chose de moral.

On n'y aura d'autres sentiments que celui de la crainte, d'une part, et l'espoir de la récompense de l'autre, ce qui ne produira qu'un culte superstitieux.

Il faut donc que la moralité précède et que la théologie la suive, et c'est là ce qui s'appelle la religion. La loi considérée en nous s'appelle la conscience.

La conscience est proprement l'application de nos actions à cette loi.

Les reproches de la conscience resteront sans effet, si on ne les considère pas comme les représentants de Dieu, dont le siège sublime est bien élevé au-dessus de nous, mais qui a aussi établi en nous un tribunal.

Mais d'un autre côté, quand la religion ne se joint pas à la conscience morale, elle est aussi sans effet.

Comme on l'a déjà dit, la religion, sans la conscience morale, est un culte superstitieux.

On pense servir Dieu en le louant, par exemple, en célébrant sa puissance, sa sagesse, sans songer à remplir les lois divines, sans même connaître cette sagesse et cette puissance et sans les étudier.

On cherche dans ces louanges comme un narcotique pour sa conscience, ou comme un oreiller sur lequel on espère reposer tranquillement.

» KANT RELIGION & RAISON CHEZ KANT. • La loi morale est la condition de possibilité du « vrai culte », d'une religion authentique.

Dans le « faux culte », c'est la théologie (interprétation des écrits bibliques) qui est le fondement, la condition de possibilité de la morale. L'homme perd son autonomie rationnelle et devient le jouet des exégèses théologiques, des prêtres devenus « fonctionnaires » (hétéronomie de la volonté).

On voit ici le danger que la religion ne sécrète son poison mortel : le fanatisme et l'impossibilité d'une amélioration de l'homme, assujettis au rang d'éternel « mineur ». • Les sentiments de « crainte » (« Respecte la loi divine, si tu ne veux pas être damné ») , d'« espoir » (« Respecte la loi morale, .

si tu veux être sauvé») ne peuvent fonder que des « impératifs hypothétiques », cad des maximes conditionnées par l'égoïsme, l'intérêt ou que des moyens en vue d'une fin plus ou moins louable. • Instrumentalisation des « Écritures ».

Exemple : le Christ devient exemple de l'impératif catégorique, de la moralité en acte. • A l'opposé de ces principes de prudence (éviter le malheureux, chercher l'utile) on opposera l'impératif catégorique («Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne des autres, toujours comme une fin et jamais simplement comme moyen » ) qui commande de manière inconditionnée ce qu'il s'agit de faire.

C'est lui que Kant invoque sur les termes de « loi » et de « conscience » moral.

La postulation de l'existence de Dieu apporte consistance et relief à la conscience morale.

L'homme ne pêche plus seulement contre sa conscience et devant l'humanité mais. »

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