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Une oeuvre d'art peut-elle être plus vrai que son modèle ?

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« INTRODUCTION ET PROBLEMATISATION L'exemple de l'art naïf ou de l'art réaliste représente ce genre d'art dont la finalité est de représenter fidèlement le réel, les objets du réel.

L'oeuvre copie le réel et peut parfois le dépasser : l'oeuvre est presque aussi vrai que le réel! Mais que signifie ici être "vrai"? De quelle définition du vrai s'agit ? Comment expliquer que l'art puisse autant se rapprocher de sa copie voire nous induire en erreur ? L'oeuvre d'art n'est-elle qu'une copie du réel ? N'y a-t-il donc pas une autre définition de l'oeuvre d'art et du vrai ? PROPOSITION DE PLAN I.

LA MIMESIS 1.

L'oeuvre d'art, par la représentation, peut dépasser le réel TEXTE La Poétique, chapitre IV, traduction Ch-Émile Ruelle (Garnier Frères, 1883 Il y a deux causes, et deux causes naturelles, qui semblent, absolument parlant, donner naissance à la poésie. Le fait d'imiter est inhérent à la nature humaine dès l'enfance; et ce qui fait différer l'homme d'avec les autres animaux, c'est qu'il est le plus enclin à l'imitation : les premières connaissances qu'il acquiert, il les doit à l'imitation, et tout le monde goûte les imitations. La preuve en est dans ce qui arrive à propos des oeuvres artistiques; car les mêmes choses que nous voyons avec peine, nous nous plaisons à en contempler l'exacte représentation, telles, par exemple, que les formes des bêtes les plus viles et celles des cadavres. Cela tient à ce que le fait d'apprendre est tout ce qu'il y a de plus agréable, non seulement pour les philosophes, mais encore tout autant pour les autres hommes; seulement ceux-ci ne prennent qu'une faible part à cette jouissance. Et en effet, si l'on se plaît à voir des représentations d'objets, c'est qu'il arrive que cette contemplation nous instruit et nous fait raisonner sur la nature de chaque chose, comme, par exemple, que tel homme est un tel; d'autant plus que si, par aventure, on n'a pas prévu ce qui va survenir, ce ne sera pas la représentation qui produira le plaisir goûté, mais plutôt l'artifice ou la couleur, ou quelque autre considération. Comme le fait d'imiter, ainsi que l'harmonie et le rythme, sont dans notre nature (je ne parle pas des mètres qui sont, évidemment, des parties des rythmes), dès le principe, les hommes qui avaient le plus d'aptitude naturelle pour ces choses ont, par une lente progression, donné naissance à la poésie, en commençant par des improvisations. 2.

L'oeuvre d'art imite de façon trompeuse le réel TEXTE La République, livre X, 596c-e, traduction Dacier et Grou révisée par É.

Saisset (1869). SOCRATE.

— Vois, à présent, quel nom il convient de donner à l'ouvrier que je vais dire. GLAUCON.

— À qui ? — À celui qui fait seul tout ce que les autres ouvriers font chacun séparément. — Tu parles là d'un homme bien habile et bien extraordinaire. — Attends; tu vas l'admirer encore bien davantage.

Ce même ouvrier n'a pas seulement le talent de faire tous les ouvrages d'art, il fait encore tous les ouvrages de la nature, les plantes, les animaux, toutes les autres choses, et lui-même enfin.

Ce n'est pas tout : il fait la terre, le ciel, les dieux, tout ce qu'il y a au ciel, et sous la terre, dans les enfers. — Voilà un artiste tout à fait admirable. — Tu sembles douter de ce que je dis.

Mais réponds-moi : crois-tu qu'il n'y ait absolument aucun ouvrier semblable, ou seulement qu'on puisse faire tout cela dans un certain sens, et que dans un autre sens on ne le puisse pas ? Ne vois-tu pas que tu pourrais toi-même en venir à bout d'une certaine manière ?. »

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